vendredi 21 février 2014

LETTRE A JAVIER BARDEM



Cher Javier Bardem, le cinéma est un combat qui ne peut  être qu’au service de l’art, pas de la propagande

Nous aurons tout le temps pour mourir , est le titre du premier film documentaire que l’Algérie des généraux du FNL avait mis sur trépied en confiant sa  production et sa réalisation au comédien et cinéaste français, d’origine mauritanienne, Med Hondo. Deux ans plus tard, c'est-à-dire en 1978, l’intrépide Med Hondo réalisera Polisario, un peuple en armes, toujours financé par les généreux généraux d’Alger qui conseillèrent aux cinéastes algériens qui leur sont redevables de ne pas oublier de mentionner dans les films qu’ils vont tourner de parler du combat du Front Polisario et du drame du peuple sahraoui, comme  cela est bien récité dans  Ali au pays des mirages, un film réalisé en 1978  par Ahmed Rachedi, un pur produit de l’école du cinéma du FNL.
Tous ces films, auxquels il faut ajouter : Enfants des nuages, qu’ils soient réalisés par militantisme pour défendre des causes humaines, fabriqués par mercenariat pour l’amour du gain et de l’agent, ou tout simplement financés pour servir les desseins du Front Polisario, qui ne sont en vérité que les desseins  des maîtres d’Alger (ces vieux généraux du FNL, ou de ce qui reste de ce glorieux FNL qui fut le frère d’armes de notre illustre ANL qui se lança, dès 1957, à l’assaut des armées, espagnole française, qui occupaient encore le sud du Maroc et son Sahara), peuvent-ils aider à trouver une issue à ce conflit fraternel, à cette tragédie inhumaine qui bloque tout progrès et toute prospérité, aussi bien pour le peuple algérien que marocain.
Honnis soient tous les dirigeants qui ne peuvent apporter le bonheur  et le bien-être à  leurs peuples, ni  la grandeur et le respect à leurs pays. Et c’est le cas pour les peuples, marocain et algérien, deux pays frères, liés par le sang, la langue, les us et coutumes ainsi que les convictions religieuses ; deux pays dont les dirigeants continuent de faire leur beurre en faisant du leurre un bourrage des crânes avec des informations qui relèvent de la pure propagande stalinienne.
J’espère que votre Enfants des nuages, ce film documentaire que vous avez produit, et qui va être, à partir du 30 avril 2014, projeté dans plusieurs cinéma en France, n’est pas un produit de propagande financé par l’Algérie, comme le furent Nous aurons tout le temps pour mourir  et Polisario, un peuple documentaires de Med Hondo.
Il n’est donc jamais trop tard de dévoiler son vrai visage. Puisse le vôtre être celui de la fraternité, celui qui appelle à l’amour et à la paix entre deux peuples frères : L’Algérie et le Maroc ; le Maroc où vous avez vu la lumière sur une de ses iles.. Oui, cher Javier Bardem, vous êtes né au Maroc sur une ile qui fait parties des iles ainsi que Sebta et Melilia (Ceuta et  et Melila)  que notre pays ne cesse de réclamer  parce qu’ils lui ont toujours appartenu, tout comme Gibraltar fait partie intégrante  de L’Espagne, au même titre que San Sébastien, dont le Festival de cinéma de 2014 apporte une aide à un film français, insignifiant, un petit film français nommé Le veau d’or, une stupidité cinématographique à qui le Maroc, par la voie du directeur de Centre Cinématographique, a donné une aide  de cinq cent cinquante millions de centimes (cinq cent mille euros), soit de quoi faire trois documentaires d’une heure, chacun, pour apporter un éclairage courageux et objectif sur l’affaire du Sahara marocain, loin de la voie officielle et de la voix de son Maître, qu’il soit à Alger ou à Rabat.
Avez-vous  vu Frontière, un film marocain réalisé  par Farida Belyazid en réponse à votre film Enfants des nuages ? Ce film n’a aucune chance de trouver une seule petite salle de cinéma à Paris. Et pourtant, il peut donner un autre son de cloche, même si ce son de cloche ne cloche pas bien.
Rabat le 21 février 2014                                        
nabyl l Lahlou