vendredi 9 octobre 2015

UNE SOURNOISE INTERDICTION

Lettre au directeur du Centre  Cinématographique Marocain


UNE SOURNOISE INTERDICTION

Ayant dûment rempli mon accréditation ainsi que celle de mon épouse, Sophia Hadi, pour être invités au Festival Méditerranéen du Court Métrage, (accréditations que j’ai déposées, personnellement, au bureau d’ordre du Centre Cinématographique Marocain), je porte à votre connaissance que c’est la première fois que, Sophia Hadi et moi même, nous sommes privés d’assister au déroulement de ce festival, qui reste, pour nous, une belle occasion de voir des films faits par de jeunes cinéastes et techniciens, de chez nous et d’ailleurs.
Certes, le Centre Cinématographique Marocain, qui est le parrain du Festival Méditerranéen du Court Métrage, n’est pas obligé d’inviter et d’accorder la prise en charge à toute personne qui remplit son accréditation et la lui fait parvenir, mais il est tenu, à l’image de tous les festivals, respectables et respectueux, de donner une réponse, soit-elle positive, ou négative, à tout cinéphile qui a rempli et envoyé son accréditation au Centre Cinématographique Marocain.
N’ayant donc reçu aucune réponse, alors que le  Festival Méditerranéen du Court Métrage a déjà entamé sa première journée, celle du 5 octobre 2015,  j’ai envoyé un SMS au directeur du festival, lui demandant de me dire pourquoi nous ne sommes pas invités.  48 heures plus tard, c'est-à-dire le 7 octobre 2015,  soit trois jours avant la clôture du Festival Méditerranéen du Court Métrage,  je reçois un SMS du directeur du Festival qui me dit que je suis effectivement sur la liste des invités (Il ne mentionne même pas le nom de Sopha Had),  mais que la personne, chargée de me le confirmer, par téléphone, a oublié de le faire.
Priver, volontairement et consciemment, le très grand créateur et metteur en scène que je suis, (j’espère que vous le savez et le pensez), et la très grande comédienne de théâtre et actrice de cinéma, madame Sophia Hadi (Cela je pense que vous le savez et le pensez), est une décision que je ne peux assimiler qu’à du sabotage, à un vulgaire coup bas, voire une sournoise interdiction.
Je ne peux donc que vous dire, amèrement et tristement, combien mon indignation est grande, d’autant plus que cette privation-sabotage a lieu, sous votre direction du CCM, une direction que vous a confiée le ministre de la Communication, monsieur Mostapha Khalfi, tout juste il y a une année, pour instaurer la transparence et mettre fin aux combines et aux privilèges dans lesquels excellaient vos deux despotes prédécesseurs, le sinistre Souheil Ben Barka, qui m’a interdit, pendant dix longues années, de faire mes films, et le non moins sinistre Nour-Eddine Saïl, qui n’a eu de cesse de me mettre les bâtons dans les bobines.
                                                                                            Rabat, 9 octobre 2015
                                                                                            Signé Nabyl Lahlou