mercredi 18 mai 2016

Intellectuels progressistes et progressistes intellectuels,
je suis triste et profondément déçu par vous !

Sur les trois cents personnes à qui j'ai eu le plaisir et l’honneur  de faire part (par mails et sms), de la tenue du 4ème Festival de mon cinéma, en hommage à la grande comédienne Sophia Hadi, aucune de ces trois cents personnes n’a daigné effleurer de ses belles fesses et son beau postérieur, les confortables fauteuils du cinéma le 7ème Art, qui a accueilli le 4ème Festival de mon cinéma, un festival organisé par l’heureux solitaire que je suis ; un festival sans  fanfares ni trompettes ; un festival  sans le moindre soutien ; sans la moindre information télévisée, ou journalistique.
Sur les trois cent cents personnes, sollicitées pour venir assister à mon festival, seuls, Abderrahim Jamaï, Anis Balafrej, Saïd Mouline, Taj-Eddne Baddou, Kenza Sefrioui et le cinéaste Latéf Lahlou, souhaitèrent, par mail,  un heureux hommage à Sophia Hadi, sans pouvoir venir voir un seul film sur les six, projetés en hommage à Sophia Hadi, dans le cadre de ce 4ème  festival du cinéma de Nabyl Lahlou.    
Parmi les trois cent cents personnes que j’ai invitées à mon festival, dont des hommes et des femmes que j’apprécie et respecte, des politiciens et des politiciennes, cultivés et progressistes, comme peuvent l’être mesdames Khadija Riadi, Latéfa Jbabdi et Nabila  Mounib, ainsi que messieurs Mohammed Sassi, Omar Balafrej, Fouad et Abdelmoumen, seul le solitaire Khalid Jamaï a été présent à l’ouverture de ce Festival le lundi 9 mai 2016. Merci Khalid Jamaï.
Sur les quatre cents noms que j’ai contactés, dont des écrivains, des romanciers, des penseurs et des poètes, à l’mage d’Abdellatif Laabi, Abdelak Serhane (même s’il n’écrit plus depuis qu’il a goûté aux charmes discrets de la bourgeoisie), Moulne Laoussi, Fatéma Chahid... seul le romancier, en langue française, Hocine Faraj a bien voulu répondre à notre appel en venant à l’ouverture de mon Festiva. Merci Hocine Faraj.
Au niveau des médias,  aucun journal, aucune télévision, aucun site électronique,  qui se respecte,  aucune radio, n’avaient jugé utile de se déplacer au cinéma  le 7ème Art pour jeter un coup d’œil sur mon 4ème Festival de cinéma et voir un film, au moins un seul film. 
Aujourd’hui 14 mai 2016 c’est mon dernier film REGARDE LE ROI DANS LA LUNE qui clôturera   mon 4ème Festival de cinéma. A vous, tous et toutes, qui n’avez même pas daigné répondre  à mes appels et mes invitations, successives, je vous dis de rester chez vous devant vos télé, où à l’intérieur de vos têtes, car si vous venez voir REGARDE LE ROI DANS LA LUNE, vos consciences seront bousculées.
Ne venez pas
                                                                                                                                                    Rabat. Samedi 14 mai 2016
                                                  Nabyl Lahlou

  

AU ROYAUME DES INERTIES RENOUVELABLES, LES IMPOSTEURS SONT ROIS


Ne touche pas à ma bourgeoisie !

AU ROYAUME DES INERTIES RENOUVELABLES, LES IMPOSTEURS SONT ROIS

L’heureux Quémandeur des croyants que je suis, l’heureux démiurge que je suis, l’heureux créateur né au royaume des inerties renouvelables, n’a jamais ressenti la moindre honte à quémander des moyens  pour produire ses pièces de théâtres. Jouvet l’avait fait en son époque, une très belle époque, pas comme celle d‘aujourd’hui, trop sinistre, trop matérielle, trop artificielle, trop inhumaine, où on brade facilement ses principes et ses convictions en acceptant de changer de veste pour mieux gravir l’échelle sociale. Il n’y a donc rien de honteux, ni de dégradant, pour tout individu qui atterrit dans un espace bourgeois  de goûter aux charmes discrets de « la  bourgeoisie marocaine », surtout quand cette bourgeoisie est créée et fabriquée par son ancestral maître, le Makhzen séculaire, qu’elle sert aveuglément tant qu’il continuera à l’enrichir  et à la rendre intouchable.

L’homme nait avec un destin, qui lui est tracé dès sa naissance : Il sera un grand combattant et un grand militant pour la liberté et l’Indépendance de son pays, dont les dirigeants le jetteront en prison pendant plusieurs années avant qu’il n’en sorte, la tête haute, parce que son combat aura triomphé. 

D’autres hommes et femmes naissent pour vivre et grandir dans la pauvreté et la colère, se voient, après des années de travail, de combats et de luttes, propulsés sous les projecteurs de la reconnaissance mondiale, qu’elle soit humanitaire, littéraire, artistique, économique ou politique. Cet état des choses n’arrive naturellement que dans les grandes nations où la démocratie a un sens réel, contrairement au royaume des inerties renouvelables où l’imposture règne et où les imposteurs se partagent les bienfaits de l’imposture. Heureusement qu’il existe encore dans notre pays des hommes et des femmes, des militants farouches, pour le sauver et le défendre. Parmi ces militants convaincus de transformer  « Le plus bau pays du monde » en « un paradis pour toutes les classes sociales », il y a l’écrivain Abdelhak Serhane qui, lorsque quelqu’un taquine la bourgeoisie marocaine, se dresse comme un doberman, prêt à mordre, en aboyant   : « Ma bourgeoisie t’emmerde parce qu’elle n'a rien à voir dans tes histoires et tu ne lui arrives pas à la cheville car elle rend d'immenses services à la société de la marge alors que tu ne te préoccupes que de toi-même », en réaction à mon texte : Intellectuels progressistes et progressistes intellectuels je suis triste et profondément déçu par vous.
« Consulte le site Média Part et tu verras ce que Serhane écrit pour défendre la démocratie, la liberté et la justice pendant que Nabil encense Lahlou, que Lahlou glorifie Nabil et que les deux harcèlent l'univers avec leurs lettres-pleurnichardes qui n'honorent ni la cause des cinéastes ni celle des hommes de théâtre. »,
J’ai écrit plus de deux cents lettres ouvertes dans lesquelles il n’y a pas une seule phrase qui ne défende pas le théâtre et le cinéma et ceux et celles qui les pratiquent pour gagner leur vie. Je ne condamne que les imposteurs et les escrocs, comme je l’ai fait en adressant, le 4 août 1991, une lette ouverte au ministre de l’intérieur et de l’Information, Driss Basri, pour  condamner les vols, les magouilles et les arnaques dont étaient coupables, Souheil Benbarka, le directeur général du Centre Cinématographique Marocain, et le président du Fonds d’aide à la production cinématographique Marocain. Cette lettre ouverte m’a coûté dix années d’interdiction de faire mes films, sur une décision officielle du directeur général du CCM, Souheil Benbarka à qui la commission du Fonds d’aide à la production cinématographique vient d’accorder sept millions de dirhams à son projet de film Le songe du Calife, écrit par un certain Bernard  Stora. Ces sept millions de dirhams, offerts à l’ex-directeur général du CCM, un cinéaste milliardaire, Souheil Benbarka, qui pondra un mauvais film étranger, est un véritable coup de poignard dans le dos de tout jeune cinéaste qui attend de réaliser son premier film. Ce favoritisme, flagrant et nauséabond, au profit du milliardaire Souheil Benbarka, propriétaire d’hôtels et de salles de cinéma, j’ai eu l’opportunité de le dénoncer et condamner en présence de monsieur Mostapha Khalfi, ministre d la Communication et porte-parole du gouvernement du royaume du Maroc.
« Ouvre le dernier Dine Wa Dounya et tu verras que Serhane n'écrit pas  pour dire  qu'il n'a pas reçu d'argent, qu'il n'a pas été invite à tel ou tel événement ou pour faire l'apologie de sa propre personne. Serhane n'écrit pas pour se lamenter sur son sort (Mon dernier roman interdit, a été publié alors que je "goutais déjà aux charmes discrets de la bourgeoisie" comme ma lettre ouverte à M6 publiée dans le journal Le Monde et tant d'autres articles publiés par Mediapart ou Rue 89. Serhane défend une cause, une cause commune. Il ne passe pas son temps à défendre son propre ego. Consulte le site Mediapart et tu verras ce que Serhane écrit pour défendre la démocratie, la liberté et la justice »

 

Je pense que Madame Yasmina Filali sera contente de lire cette lettre ouverte, comme je fus content quand, en 1989 à Paris, sur instruction de son frère Fouad Filali, Président de la SOREAD et de 2M,  elle m’acheta les droits télévisés de mes cinq premiers films pour le compte de 2M, cinq films que 2M n’a jamais osé diffuser suite à l’interdiction de la diffusion du Gouverneur général de l’ile de Chakerbakerben, programmé un dimanche 19 février 1989, puis déprogrammé et interdit de diffusion. Malval s’en souvient encore.
Et depuis l’interdiction de Chakerbakerben, en 1989, 2M continue de refuser d’acheter les droits de mes films, qui sont aujourd’hui au nombre de neuf, en continuant  de privilégier ses proches, ses amis et les démarcheurs pistonnés, en leur achetant à prix d’or des produits cinématographiques périmés et non consommables pour une grande partie, parce que vides de sens, insignifiants et insipides.

« Nous avons un peuple en souffrance qu'il faut défendre, une justice aux ordres qu'il faut défendre, une liberté d'expression en danger qu'il faut protéger avec le peu que nous possédons; notre plume et notre intégrité  d'intellectuels progressistes et de progressistes intellectuels". Nous avons toujours été des hommes debout, alors demeurons des hommes debout mais debout au service d'une cause et de nos principes ! »

Comme c’est facile à dire et à écrire. Moi, je n’ai jamais de ma vie écouté les fabricants et marchands de slogans politiques, ou publicitaires. Je les ai toujours détestés parce que je les trouve nocifs et dangereux. 
Ce qui me préoccupe en ce moment, et ce doit être pareil pour trente millions  de Marocains, c’est  comment  payer mon épicier, mon boucher, mon téléphone, mon internet, mes médicaments, mon dentifrice et mes déplacements en taxis et tram. Ce n’est sûrement pas avec les mille deux cents dirhams qui représentent la recette totale de la vente des billets pour les six films projetés au cinéma le 7ème Art, que je vais pouvoir satisfaire tout le monde.
Mille deux cents dirhams de recette totale que j’ai partagés à part égales entre les six employés du cinéma le 7ème   Art.
Voila comment vit et se comporte, tout simplement, tout humblement, tout humainement, l’un des plus grands hommes de théâtre et de cinéma que comptent les planètes, Terre et Mars, et que tous les imposteurs et autres mercenaires de la plumes et du numérique détestent et haïssent.

 

                                                                                                                                                                                                                             Rabat 16 mai 2016
                                                                                                                                                                                                  Nabyl Lahlou