mardi 19 février 2019

DES MINISTRES, LIBRES, INDÉPENDANTS ET SOUVERAINS


Lettre ouverte aux ministres marocains, instruits, cultivés et cinéphiles. 
(suite et  fin)


 DES MINISTRES, LIBRES, INDÉPENDANTS ET SOUVERAINS

Le Maroc doit briller de mille énergies et non d’inerties », ai-je écrit  en guise de conclusion de la première partie de cette lettre ouverte que j’adresse aux ministres marocains, instruits, cultivés et cinéphiles. En effet, seuls des ministres, souverains, libres, indépendants, audacieux, visionnaires, créatifs et porteurs  d’idées innovatrices et de projets ambitieux, pourront faire briller notre pays de mille et mille énergies pour le conduire vers les voies de la prospérité et hisser le moral de ses habitants. Des ministres qui n’hésitent pas à sanctionner, voire à  jeter derrière les barreaux tous les escrocs et les faisans qui font faire au pays un pas en arrière, chaque fois qu’il entreprend un bond en avant.
Hélas ! Depuis des décennies, les gouvernements se succèdent aux gouvernements avec souvent les mêmes ministres qui reprennent leurs fauteuils ministériels au service de la routine, héritée de leurs prédécesseurs, qu’ils lègueront aux ministres qui vont les remplacer pour gérer la routine. Seuls des ministres, libres, indépendants et souverains, pourront mettre fin au règne de la Reine  Routine qui bloque tout changement bénéfique pour notre pays. Les escroqueries, les arnaques, les violations du règlement du fonds ainsi que le détournement de biens publics n’auraient jamais été commis par l’ex-directeur  général du Centre Cinématographique Marocain, Souheil  Ben Barga, si le Centre Cinématographique Marocain était régulièrement visité et contrôlé par le ministre de tutelle, le ministre de la Communication,  libre, indépendant et souverain. Ces forfaits, restés impunissables, ont pu être perpétrés, impunément,  parce que Souheil Ben Barga savait qu’il était protégé par son ministre de l’Intérieur et de l’Information, le puissant Driss Basri à qui j’avais adressé une lettre ouverte pour condamner les escroqueries, les arnaques, les violations du règlement du fonds ainsi que le détournement de biens publics, par son laquais Souheil Ben Barga et le laquais de ce dernier, le président du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine. C’était en 1992.
Me trouvant, il y a trois mois, face à face avec l’ex-directeur général du Centre Cinématographique Marocain, je l’ai salué en lui rappelant qu’il ne doit jamais oublier qu’il m’avait interdit de faire mes films et que cette injuste interdiction a duré huit ans. « Je ne t’ai pas interdit. Ton interdiction à été décidée pendant la tenue du Conseil d’administration du Centre Cinématographique Marocain, présidé par le ministre de l’Intérieur et de l’Information Driss Basri. ».  Puis, fulminant de ne pas voir son nouveau film Le songe du Calife faire l’ouverture du dernier Festival du film de Marrakech, il me montra sur l’écran de la table de montage, manipulée par Latefa Drissi, une fonctionnaire du CCM, la bande-annonce de son nouveau film dont je gardes les images de  batailles et de montgolfières qui explosent dans l’air. « Le songe du Calife va sortir dans cinq cents cinéma en France, en Espagne et en Italie.», me dit  en Barga. «Tu vas donc pouvoir me rembourser ce que tu me dois », lui ai-je dit, car Ben Berga, en tant que prestataire de services, m’avait demandé de lui donner onze millions de centimes, pour payer le gonflage en 35 mm de mon deuxième film Le gouverneur général de l’île de Chakerbakerben, tourné en 16mm. Il s’avère que le gonflage n’avait coûté que six millions de centimes. Ce milliardaire doit cinq millions de centimes au quémandeur des croyants que je suis et resterai jusqu’à la fin de mes jours.
Les véritables créateurs, qui sont de grands démiurges, continuent de penser et de créer jusqu’à leur dernier souffle ; jusqu’à ce que Le Grand Créateur les rappelle à Lui. Manoel de Oliveira, décédé à 106 ans, après avoir accompli sa dernière prière cinématographique en réalisant son dernier film, à 103 ans. Dans les veines des créateurs, un sang pur, un sang propre, coule en se renouvelant jusqu’au dernier souffle de leur vie. Quand bien même vivrai-je jusqu’à 110 ans,  je ne pourrai rien faire, rien réaliser, rien entreprendre au royaume des inerties renouvelables où les portes de la SNRT, de  2M, du CCM, du ministère de la Culture, du ministère de la Communication ainsi que celles des grandes institutions bancaires, demeurent fermées pour tout créateur qui risque de perturber le sommeil de la  Reine Routine et bousculer le statuquo de la stagnation en vigueur.
Les bureaucrates-ronds de cuir se délectent et se lèchent les babines de leurs nuisances, car pour ratés, saboter les grands créateurs, les fait  jubiler, impuissants décideurs  qu’ils sont de faire avancer le pays.
Nour-Eddine Saïl, qui a travesti la belle mission du fonds d’aide à la production du film marocaine en la clonant sur le modèle français, n’aurait jamais osé le faire s’il avait eu devant lui un grand ministre de la Communication, libre, indépendant et souverain, connaissant parfaitement la création cinématographique et les phases douloureuses de la production cinématographique chez nous. Nour-Eddine Saïl n’aurait jamais, non plus, réussi à instaurer et imposer sa politique, basée sur l’octroi de L’avance sur recettes à ses amis cinéastes étrangers ou d’origine marocaine vivant et travaillant en dehors du Maroc, s’il avait eu en face de lui des cinéastes marocains, libres et intègres, et non des  faiseurs de films, groupés dans plusieurs Chambres professionnelles, dont les principales sont : La Chambre Marocaine des producteurs de films, La Chambre nationale des producteurs de films, L’Union des auteurs- réalisateurs de films, La Chambre des producteurs de l’audio et de l’audiovisuel, La Chambre des réalisateurs documentalistes. Ceci, sans compter les trois Chambres syndicales des techniciens, les deux  Chambres des distributeurs de films, La Chambre des propriétaires de cinémas, La Chambre des exploitants, dont le président ne possède pas une seule salle de cinéma, alors que Jean Pierre Lemoine, l’empereur des complexes cinématographiques Mégarama, qui représente, à lui seul, une trentaine de salles de cinémas, siège comme secrétaire général. C’est le protectorat à l’envers, ou une méprise, appelée marocanisation. De même, le prestataire de services cinématographiques et propriétaire de studios de tournage pour les films et les télé films, Sarim Fassi Fihri, actuellement directeur du Centre Cinématographique Marocain, s’il avait eu en face de lui un ministre de la Communication, libre, indépendant et souverain,  parfaitement au courant de se qui se trame au niveau du Fonds d’aide et de l’aide à la rénovation des salles, n’aurait jamais accepté que la somme de trois millions six cent mille dirhams soit donnée à des milliardaires, propriétaires du cinéma Le Colisée à Rabat, pour le rénover. Trois millions six cent mille dirhams offerts aux riches propriétaires de la moitié des immeubles du boulevard Mohammed V, dont le fameux hôtel Balima qui se dresse devant le  parlement, est inacceptable,  impensable, inimaginable et irréalisable dans les pays où la justice est le moteur du progrès. Mais au  Royaume des inerties renouvelables et des inepties tonitruantes, qui réduisent la pensée et la réflexion à un brouhaha de basse-cour où  les arrogants décideurs détestent et haïssent les gens qui n’ont pas su  tricher comme eux pour devenir riches comme eux, il reste beaucoup, beaucoup d’honnêtes fonctionnaires et de hauts cadres, intègres, qui refuseront toujours de tricher, de brigander ou de se laisser appâter pour devenir rapidement des riches, des riches malhonnêtes. Plusieurs prestataires de services cinématographiques et de faiseurs de films, des franco-marocains, des belgo-marocains ou porteurs de plusieurs nationalités, se sont vus et se voient toujours s’offrir de grosses parts de L’avance sur recettes pour pondre de petits films, franco-belgo-germanico-maroco, qui sont commercialisés en France et en Belgique, mais dont le CCM ne reçoit pas un centime d’euro.   
Sur la centaine de réalisateurs et réalisatrices que compte le Maroc, seuls trois cinéastes, franco-marocains,  Nabil Ayouch, Fawzi Bensaidi et Narjiss Nejjar, font la fierté de Sarim Fassi Fihri, qui les exhibe comme des trophées, chaque fois que leurs petits  films sont pris dans des sections parallèles de grands festivals de cinéma. Et pour remonter le moral à Narjiss  Nejjar, dont le dernier film   mérite Le bidet d’or, récompense remportée par Jacques Dorfman que Nour-Eddine Sail invita à  présider le jury du 16 ème  Festival National du Film, Sarim Fassi Fihri la nomme, le 17 février 2018, directrice de la Cinémathèque, qui n’est autre que l’ancienne salle de cinéma, construite en 1982, sous la direction de Kouider Bennani qui lui avait donné le nom de Hassania, en hommage à Hassan II. Et c’est aussi grâce à cet ingénieur de Télécom, Kouider Bennani, converti, depuis une vingtaine d’années ; en bon agriculteur, que le laboratoire couleur et l’auditorium du CCM ont  pu voir le jour pour le bonheur des cinéastes marocains,  qui ne pouvaient envoyer qu’aux laboratoires français, espagnols ou italiens, le développement et le traitement de la pellicule couleur avec laquelle ils ont tourné leurs films. Depuis un an qu’elle est directrice de la cinémathèque, Narjiss Nejjar, qui a pu ramasser plus de six millions de dirhams pour pondre une connerie monumentale, ne fait strictement rien, en dehors de parler, de gesticuler, de brasser du vent, tout en continuant à toucher honteusement  son gros salaire mensuel et voyager à l’étranger, aux frais du contribuable pour faire ses affaires, au nom de cette entourloupette, appelée pompeusement :  Cinémathèque Nationale du Royaume du Maroc.  Cet ancien cinéma Hassania de quatre cents places, doit être rouvert, en tant que cinéma de quartier pour la joie des habitants de la zone industrielle, de Hay Fath et de Hay Manal, qui comptent pas moins de deux cent mille habitants. Dans les années 1980, le prix du billet pour voir un film au cinéma Hassania était de cinq dirhams. Aujourd’hui, cinq dirhams, ça parait énorme pour des jeunes, issus de familles modestes, dont les parents ont du mal à finir la deuxième moitié du mois. Ces jeunes de ces quartiers périphériques, pourront-ils, un jour, rêver voir un film au cinema le Colisée à Rabat, dont le billet est à 65 dirhams, somme dérisoire pour les fils de nantis. Comme je l’avais proposé par écrit à l’ancien ministre de la Culture, Mohammed Achaari, et au ministre de la Communication, Larbi Messari, une cinémathèque, crédible et digne de ce nom, ne peut être vivante et accueillante que si elle s’installe à la salle du 7ème  Art à Rabat. Et c’est ce que j’avais dit à la petite Narjiss quand j’ai appris sa nomination à la tête de la Cinémathèque du CCM,   
Une cinémathèque est un lieu convivial et chaleureux où sont projetés des films d’auteurs pour cinéphiles, professionnels du cinéma et critiques du 7ème Art, pas des parasites et des pique-assiettes qui passent d’un festival à l’autre pour se remplir la panses, jamais pour faire travailler leurs pensées.
Hélas, nos ministres ne lisent pas les lettres que leur envoient celles et ceux qui veulent les interpeler  ; nos ministres ne sont pratiquement jamais à  l’écoute de celles et ceux qui leur exposent par écrit leurs problèmes ou leurs litiges avec l’administration  ; nos ministres ne vont ni au théâtre ni au cinéma, d’où la totale ignorance. Tout ce que les ministres de la Culture et de la Communication savent  sur le cinéma marocain, ce sont les sornettes d’une propagande ridicule, orchestrée par Sarim Fassi Fihri et, avant lui, par Nour-Eddine Sail, qui ne cessent de faire l’apologie de quatre ou cinq petits films, produits par des  coproducteurs, français,  belges ou allemands, des films franco-belges-marocains, ou franco-allemands-marocains, parce qu’ils sont projetés dans les pays qui les ont coproduits.  
Au richissime prestataire de services, Sarim Fassi Fihri, et à l’ancien directeur de 2M et du CCM, Nour- Eddine Saïl, qui ne cessent de pérorer  que  « Les films marocains remportent des prix dans les grands festivals. Le cinéma marocain se porte très bien. Nous produisons quinze films par ans, nous sommes les meilleurs… », je leur dis d’arrêter de faire tourner leur mauvais disque rayé, de cesser de leurrer leurs ministres de tutelle, de mentir aux citoyens et de se payer la tête des cinéphiles. Il faut vraiment être débile et ignare pour accepter et avaler ce genre de propagande. A Sarim F assi Fihri et Nour Eddine Saïl, je leur dis qu’il existe plus de quinze mille festivals de cinéma à travers la planète, que l’Inde produit mille films par an, que les films américains s’accaparent 70% des recettes mondiales, que la fréquentation des salles de cinéma en France a atteint cette année plus de deux cent cinq millions de spectateurs, alors que dans notre pays, la fréquentation annuelle des 50 salles de cinémas, existant encore dans certaines villes marocaines, ne dépasse pas un million cent mille spectateurs. Kénitra, ville de plus d’un million et demi d’habitants n’a plus une seule salle de cinéma. Les islamistes doivent jubiler car ils n’aiment pas la Culture parce qu’elle représente un danger pour leur leur fonds de commerce religieux. A Sarim Fassi Fihri et Nour Eddine Saïl, je leur dis que ce n’est pas un petit article de propagande, publié par la revue fantaisiste américaine Variety, payée en dollars, qui va faire croire que le cinéma marocain se porte bien et que c’est la ruée vers le Maroc  pour les tournages étrangers. Votre prédécesseur, Souheil Ben Barga,  l’avait fait avant vous, en 1990, en payant des pages dans Variety pour vendre son film La bataille des trois rois.
Stop donc au mensonge et à la propagande, car cela nuit à l’image de notre pays. Je vous conseille de voir La vaine gloire de commander de Manoel de Oliveira qui nous fait aimer le cinéma.
Pour faire aimer le cinéma aux Marocaines et aux Marocains,   il faut les intéresser et les inciter à aller découvrir les images de la vie, envoyées par une lampe magique, pour qu’ils savourent le beau et profond cinéma, celui qui aborde les grands sujets humains, traite des grands maux de l’humanité en s’attaquant aux  dangers qui menacent l’Homme, comme l’obscurantisme et l’intégrisme, ennemis du cinéma, du théâtre, de la musique, du chant, de la danse, de la peinture, de la sculpture et de tant d’autres formes de  création et d’inventions artistiques.
Les frères obscurantistes ne réussiront jamais avec leur lampe à éteindre la magie de celle des Frères Lumière. Une magie qui continuera à refléter la vie et à faire aimer la vie.  
                                                                  Rabat, 19 février 2019
                                                                  Nabyl Lahlou      


mercredi 13 février 2019

LETTRE OUVERTE AUX MINISTRES MAROCAINS...


Lettre ouverte aux ministres marocains, instruits, cultivés et cinéphiles


      QUATRE DIRECTEURS ET UN ENTERREMENT 

Il n’y a pas de honte à être riche dans un Maroc où les inégalités sociales économiques et culturelles poussent comme les mauvaises herbes qu’on n’a pas du tout  envie de voir. Il n’y a pas de honte non plus à être un faisan ou un escroc dans le Maroc, célébré par les fils de pub comme « Le plus beau pays du monde », que les faisans et les escrocs de toutes idéologies et doctrines, confondues, ont transformé en un royaume des inerties renouvelables et des inepties tonitruantes où quiconque veut attenter à la sérénité de la Reine Routine, qui règle et rythme le quotidien des sujets de Sa Majesté, se voit frappé, broyé, réduit, voire banni ou emprisonné. Malheur à celui qui pense vouloir déstabiliser le statuquo en vigueur dans le royaume des inerties renouvelables en osant perturber le sommeil impérial de la Reine Routine. Ayant voulu palper le pouls de la liberté dans le Maroc de Hassan II,  j’ai écopé de huit longues années d’interdiction de réaliser mes films, parce que j’avais tout simplement dénoncé et condamné vigoureusement les flagrantes escroqueries, les honteuses arnaques, les immondes  violations du règlement du Fonds d’aide à la production de films marocains ainsi que les détournements des deniers publics, perpétrés et commis par le directeur général du Centre Cinématographique Marocain, le faisan Souheil Ben Barka, et  son sinistre complice et non moins escroc, le président de la commission du Fonds, un ex-fonctionnaire-caméraman du Centre Cinématographique Marocain, Mohamed Lotfi, qui squatta pendant six années consécutives la  présidence de quatre commissions du fonds d’aide à la production cinématographique marocaine. Nommé directeur général du Centre Cinématographique Marocain, à la faveur d’une fracassante déclaration de Michael Douglas, humiliante pour le régime et pour l’image de notre pays : « Si un avion doit survoler l’espace aérien marocain, je ne le prendrai pas », Souheil Ben Barga fera du Centre Cinématographique Marocain, de 1986 à 2003, sa  propriété privée, ne servant que ses propres intérêts et les intérêts de quelques uns de ses confrères, les prestataires de services, dont son ami,  Sarim Fassi Fihri. Grâce à l’intervention du stratège ministre d’Etat, l’incontournable et inoubliable Moulay Ahmed Alaoui, le gouvernement accorde deux milliards de centimes au directeur général du Centre Cinématographique Marocain, Souheil Ben Barga, (sans compter les aides en nature, comme la participation de l’armée), pour produire un film sur  La Bataille des trois rois, épopée historique si chère au ministre d’Etat, qui la célébrait et la glorifiait chaque année dans un épique éditorial de son journal Le Matin du Sahara et du Maghreb. Co-produit avec les Russes, les Italiens et les Espagnols, le film  La Bataille des trois s’avère,  dés sa première projection, un véritable fiasco et un cuisant échec pour son promoteur et réalisateur, le directeur général du Centre Cinématographique Marocain, Souheil Ben Barga, qui, avide d’argent et de gains faciles à ramasser, va refaire le montage de La Bataille des trois rois  par une fonctionnaire-monteuse du CCM, la brave Fatima Darsi,  pour le présenter, sous le nom de Tambours de feu, à la commission du Fonds  d’aide, présidée par son complice qui, les yeux fermés, lui accorde, la somme d’un million huit cent mille dirhams. Et pour remercier son généreux complice, le directeur général du Centre Cinématographique Marocain, Souheil Ben Barga, laisse le président de la commission du fonds d’aide, Mohamed Lotfi, plonger sa main dans la tirelire du fonds d’aide à la production cinématographique marocaine pour y  piocher la somme d’un million sept cent mille dirhams pour commettre son premier long métrage. Ces magouilles et ces arnaques cinématographiques, dont ont été victimes plusieurs producteurs étrangers, à leur tête Michael Douglas, ont permis à leurs auteurs, les voraces  prestataires de services cinématographiques  et les malhonnêtes courtiers au service des tournages des films étrangers au Maroc, de s’enrichir honteusement, comme s’était enrichi, sans le moindre scrupule, Souheil Ben Barga, en tant que directeur général du CCM et directeur d’une société de prestations de services cinématographiques, c’est-à-dire, juge et partie. Être juge et Partie ne peux fleurir que dans les patelins où règne la loi de la jungle. Notre pays, le Maroc, à cause des ravages commis par des faisans et des escrocs, nommés souvent par coup de piston à la tête d’institutions et d’entreprises, relevant de l’Etat, qu’ils transforment en propriétés privées, sans jamais être contrôlés, appréhendés ou menacés de sanctions, malgré les injustices  et les abus à gogos, qu’ils commettent pendant l’exercice de leurs hautes fonctions, ne peut avoir que l’image d’un patelin où règne la loi de la brousse. Ne soyons pas étonnés si nous occupons la queue du cortège planétaire ; et ce n’est pas le TGV marocain qui va nous faire vite rattraper la tête du peloton.
Parti du Centre Cinématographique, les poches pleines d’argent et de complexes cinématographiques et hôteliers, Souheil Ben Barga laissa son trône vacant jusqu’à ce Nour-Eddine Saïl,  ancien prof de Français au lycée Moulay Youssef à Rabat, s’y installa grâce à un coup de piston venu d’en haut. Et c’est sûrement grâce au même coup de piston venu d’en haut qu’il a dû être nommé directeur général de  la chaîne de télévision francophone 2M, dont il sera chassé quelques années plus tard,  comme fut  éjecté  de son poste de directeur  du Centre Cinématographique Marocain,  l’ingénieur agricole, Kouider Bennani, sacrifié  sur l’autel des intérêts mercantilistes pour apaiser la colère du fils de Kirk Douglas. On ne badine pas avec les Américains.
Le règne de Nour-Eddine Saïl à la tête du CCM (2003-2014), restera marqué et sali par ses sournoises et vicieuses interventions  dans la répartition de l’argent du fonds d’aide à la production cinématographique marocaine, dans le choix des présidents et des membres des commissions du même Fonds d’aide, dans la composition des jurys des festivals du film marocain, ainsi que dans le choix du film qui doit remporter Le grand prix du festival national. Ses amis et ses proches, Français, ou Français d’origine Made in Morocco, ont été royalement choyés, à l’image du cinéaste français Pascal Kane, qui reçoit du fonds d’aide pour la production cinématographique marocaine,  deux  millions six cent mille dirhams pour tourner quelques scènes de son film : J’ai vu tuer Ben Barka. Un autre cinéaste d’origine marocaine, Hassan Lagzouli reçoit pour son film Le Veau d’or, dans lequel le fils de Noureddine Saïl, Morad Saïl - qui vit et travaille en France - joue l’un des deux rôles principaux, la somme de cinq millions de dirhams dont il ne dépensera qu’un seul million, le reste va dans la poche. Je ne cite que deux exemples sur les dizaines d’abus de pouvoir, perpétrés par le despotisme qui s’était emparé de la tête de Nour-Eddine Sail, qui aurait pu faire hisser le cinéma marocain vers les cimes de la création et de la créativité s’il avait été habité par le souffle de servir le cinéma fait par les cinéastes marocains vivant et travaillant dans leur pays le  Maroc, au lieu  de ne servir que ses proches et ses potes, en se comportant, d’un côté,  comme un laquais des Français et de la francophonie, et, d’un autre côté, en  tangerois, tribal et régionaliste, dépourvu de toute dimension nationale. Reconduit à la tête du Centre Cinématographique Marocain pour quatre ans de plus, alors qu’il avait déjà atteint largement l’âge de la retraite, Nour-Eddine Saïl fera tout pour rester éternellement à la tête du Centre Cinématographique Marocain. Il ira jusqu’à rédiger une pétition et la faire signer par des  personnalités  françaises, dont Edgar Morin et Serge Toubiana. La pétition, envoyée au cabinet royal, demandant le maintien de Nour-Eddine Saïl à la tête du Centre Cinématographique Marocain, n’eut aucun effet. L’ancien démarcheur des décodeurs de la défunte chaîne  anal Horizon,  quitte le Centre Cinématographique Marocain, sans gloire, comme s’il n’y avait jamais mis les pieds. Son trône sera offert au  richissime prestataire de services cinématographiques, Sarim Fassi Fihri qui, à 58 ans, se voit directeur du Centre Cinématographique Marocain, grâce au coup de piston du  ministre de la Communication, Mostapha Khalfi, un type qui n’a probablement jamais vu un seul film d’art et d’essai de sa vie. Et ce n’est donc pas à ce ministre, pijidiste-islamiste, qui mérite un zéro pointé pour avoir terni l’image du Maroc en interdisant le téléfilm français Much love, que je vais demander comment s’appelle l’auteur-réalisateur de  Zéro de conduite. Et ce n’est pas non plus au prestataire de services cinématographiques, devenu directeur du Centre Cinématographique Marocain, que je vais demander qui a réalisé Quand passent les cigognes ou Quand passent les faisans, car  je sais que cet arrogant et hautain prestataire de services cinématographiques, qui m’a interdit par ses hommes de main d’assister à la cérémonie de clôture du 5ème festival national du cinéma, se déroulant pour la première fois sous le premier gouvernement de la première alternance politique en 1998, est un type qui enterrera la création cinématographique marocaine. Aussi, voulant imiter son prédécesseur, Nour-Eddine Saïl, qui choya royalement ses amis et ses proches, Sarim Fassi Fihri va faire sortir de sa tanière où  il s’est replié pendant dix ans, son ami Souheil Ben Barga, l’ex directeur général du Centre Cinématographique Marocain, pour  lui offrir sur un plateau d’argent sept millions de dirhams comme modeste participation du fonds d’aide à la production de son nouveau film Le songe du Calife, écrit par Bernard Stora, un  scénariste français. Le songe du Calife connaîtra sûrement le même sort que La bataille des trois rois.
Se souvenant également que la pauvre victime de Michael Douglas lui facilitait les démarches pour les tournages étrangers quand il était directeur du Centre Cinématographique Marocain, Sarim Fassi Fihri, va chercher Kouider Bennani dans ses terres agricoles pour le pousser  à faire son premier film. Ainsi l’ingénieur agricole et ex-directeur du  Centre Cinématographique Marocain (1977-1986), se voit-il offrir trois millions de dirhams pour réaliser  un film documentaire sur la culture sahraouie. Ne nous étonnons pas non plus de nous voir, nous les Marocains, taxés par Google comme étant le peuple  le plus malhonnête de la planète. Comme dit le dicton marocain : Un poisson pourri, pourrit toute une cargaison.
Sarim Fassi Fihri n’aurait  jamais pu postuler pour le poste de directeur du Centre  Cinématographique Marocain, s’il n’avait pas eu la garantie du ministre de la Communication, l’islamiste Mostapha Khalfi, de devenir directeur. Et pour l’amour du pognon, s’allier avec le  diable, fût-il islamiste-pijidiste, n’est pas une tare pour les adorateurs du billet vert.
Sarim Fassi Fihri  est  venu au Centre  Cinématographique Marocain  avec l’idée de tuer le  cinéma marocain et assassiner les rêves des jeunes cinéastes marocains  qui vivent dans leur pays le Maroc, pays  qu’ils aiment et ne voudront    jamais quitter.  Sarim Fassi Fihri restera l’instigateur d’une politique cinématographique exécrable car basée uniquement sur l’encouragement pour les tournages des films étrangers dans notre pays, ce qui enrichit ses confrères, les courtiers et les prestataires de services cinématographiques, dont il est descend. Sarim Fassi Fihri doit retourner à ses sociétés est ses studios de tournages qu’ils pu acquérir grâce à l’argent ramassé dans les tournages des films étrangers. Comme son prédécesseur, Noue-Eddine Saïl,  il ne fait que faciliter l’obtention de l’avance sur recettes à ses amis et proches, dont la cinéaste Irako-britannique, Taha Hadid, qui se voit attribuer le Grand Prix du Festival National du Film de 2015 pour son long métrage anglais sur la guerre américaine en Irak, dont le scénario fut déposé par Sarim Fassi Fihri pour l’obtention du fonds d’aide en 2008. Et c’est Bensalem Himmich, président de la commission du fonds d’aide à cette époque, qui lui accorda cinq millions de dirhams.  Mais trop préoccupé à servir les tournages étrangers au Maroc, Sarim Fassi Fihri file les cinq millions de dirhams à la prestataire de services cinématographiques, Khadija Alami, pour s’occuper du film de Taha Hadid qui finira par voir le jour en 2014. Taha Hadi sera choyée par Sarim Fassi Fihri qui la nomme présidente du jury du court métrage, du jury du festival du film documentaire, membre du jury du dernier festival de Marrakech, et lui donne un bon million de dirhams du fonds d’aide pour réaliser un documentaire. Comme dit  le dicton  «Il y a anguille sous roche».
Que de magouilles et d’escroqueries, que de mascarades et de sinistres farces, ont été commises  au nom des tournages des films étrangers sur le sol et dans les sites de notre pays. Des tournages qui n’ont jamais permis, depuis plus de cinquante ans qu’ils se déroulent au Maroc, la création d’un seul directeur de la photo, d’un ingénieur du son ou d’un seul comédien ayant atteint une stature internationale. Hélas. Rien que des figurants et des figurantes, qui ont trimé dix heures par jour, par canicule ou froid glacé, pour toucher un cachet journalier entre cent et  deux cents dirhams, très souvent facturé cinq fois plus par les requins intermédiaires et les gloutons prestataires de services cinématographiques aux profits des sociétés qui les mandatent, dont celle de Sarim Fassi Fihri, le même Sarim Fassi Fihri  qui se proposa de me donner cinquante mille dirhams si je mettais son nom sur le générique de mon 5ème film KOMANY, comme co-producteur. Je l’avais envoyé paître, comme je l’avais bien expliqué dans « L’Homme en question », une émission de 2M.
Au royaume des inerties renouvelables, le renouvellement des contrats de fonctionnaires ou leur maintien à leurs postes, alors qu’ils ont atteint l’âge de la retraite, n’est pas pour ouvrir la voie vers un avenir radieux pour les jeunes, marocaines et marocains, qui rêvent d’un autre Maroc, un nouveau Maroc, totalement différent de l’actuel Maroc, qui demeure continuellement saigné à blanc par les imposteurs, les faisans, les escrocs, les charlatans politiques, les marchands de la religion et les démarcheurs pour l’entrée au paradis. Notre pays se doit de valoriser, d’abord, ses enfants, qui sont nés sur son sol et grandi en son sein. Notre pays doit cesser de se sentir inférieur et complexé vis-à-vis de tout ce qui vient de la France ou de Navarre. Notre pays n’a pas besoin de financer des lobbies étrangers pour faire lui son image à l’étranger. Non. Nous n’avons pas besoin de cette mascarade pour faire aimer notre pays. Notre pays sera grand quand  ses citoyens se sentiront grands, parce que valorisés et non méprisés et marginalisés. Le Maroc deviendra grand, quand les belles compétences ne seront plus combattues ; notre pays avancera quand le royaume brillera de mille énergies et non d’inerties.
                      

Rabat, dimanche 10 février 2019
Nabyl Lahlou
  

mardi 12 février 2019

LETTRE OUVERTE AUX MINISTRES MAROCAINS CULTIVES ET CINÉPHILES


Lettre ouverte aux ministres marocains, instruits, cultivés et cinéphiles
      QUATRE DIRECTEURS ET UN ENTERREMENT 
Il n’y a pas de honte à être riche dans un Maroc où les inégalités sociales économiques et culturelles poussent comme les mauvaises herbes qu’on n’a pas du tout  envie de voir. Il n’y a pas de honte non plus à être un faisan ou un escroc dans le Maroc, célébré par les fils de pub comme « Le plus beau pays du monde », que les faisans et les escrocs de toutes idéologies et doctrines, confondues, ont  transformé en un royaume des inerties renouvelables et des inepties tonitruantes où quiconque veut attenter à la sérénité de la Reine Routine, qui règle et rythme le quotidien des sujets de Sa Majesté, se voit frappé, broyé, réduit, voire banni ou emprisonné. Malheur à celui qui pense vouloir déstabiliser le statuquo en vigueur dans le royaume des inerties renouvelables en osant perturber le sommeil impérial de  la Reine Routine. Ayant voulu palper le pouls de la liberté dans le Maroc de Hassan II,  j’ai écopé de huit longues années d’interdiction de réaliser mes films, parce que  j’avais tout simplement   dénoncé et condamné vigoureusement les flagrantes escroqueries, les honteuses arnaques, les immondes  violations du règlement du Fonds d’aide à la production de films marocains ainsi que les détournements des deniers publics, perpétrés et commis par  le directeur général du Centre Cinématographique Marocain, le faisan Souheil Ben Barka, et  son sinistre complice et non moins escroc, le président de la commission du Fonds, un ex-fonctionnaire-caméraman du Centre Cinématographique Marocain, Mohamed Lotfi, qui squatta pendant six années consécutives la  présidence de quatre commissions du fonds d’aide à la production cinématographique marocaine. Nommé directeur général du Centre Cinématographique Marocain, à la faveur d’une fracassante déclaration de Michael Douglas, humiliante pour le régime et pour l’image de notre pays : « Si un avion doit survoler l’espace aérien marocain, je ne le prendrai pas », Souheil Ben Barga fera du Centre Cinématographique Marocain, de 1986 à 2003, sa  propriété privée, ne servant que ses propres intérêts et les intérêts de quelques uns de ses confrères, les prestataires de services, dont son ami,  Sarim Fassi Fihri. Grâce à l’intervention du stratège ministre d’Etat, l’incontournable et inoubliable Moulay Ahmed Alaoui, le gouvernement accorde deux milliards de centimes au directeur général du Centre Cinématographique Marocain, Souheil Ben Barga, (sans compter les aides en nature, comme la participation de l’armée), pour produire un film sur  La bataille des trois rois, épopée historique si chère au ministre d’Etat, qui la célébrait et la glorifiait chaque année dans un épique éditorial de son journal Le Matin du Sahara et du Maghreb. Co-produit avec les Russes, les Italiens et les Espagnols, le film  La bataille des trois s’avère,  dés sa première projection,  un véritable fiasco et un cuisant échec pour son promoteur et réalisateur, le directeur général du Centre Cinématographique. Marocain, Souheil Ben Barga, qui, avide  d’argent et de gains faciles à ramasser, va refaire le montage de La bataille des trois rois  par une fonctionnaire-monteuse du CCM, la brave Fatima Darsi,  pour le présenter, sous le nom de Tambours de feu, à la commission du Fonds  d’aide, présidée par son complice qui, les yeux fermés, lui accorde, la somme d’un million huit cent mille dirhams. Et pour remercier son généreux complice, le directeur général du Centre Cinématographique Marocain, Souheil Ben Barga, laisse le président de la commission du fonds d’aide, Mohamed Lotfi, plonger sa main dans la tirelire du fonds d’aide à la production cinématographique marocaine pour y  piocher la somme d’un million sept cent mille dirhams pour commettre son premier long métrage. Ces magouilles et ces arnaques cinématographiques, dont ont été victimes plusieurs producteurs étrangers, à leur tête Michael Douglas, ont permis à leurs auteurs, les voraces  prestataires de services cinématographiques  et les malhonnêtes courtiers au service des tournages des films étrangers au Maroc, de s’enrichir honteusement, comme s’était enrichi, sans le moindre scrupule, Souheil Ben Barga, en tant que directeur général du CCM et directeur d’une société de prestations de services cinématographiques, c’est-à-dire, juge et partie. Être juge et Partie ne peux fleurir que dans les patelins où règne la loi de la jungle. Notre pays, le Maroc, à cause des ravages commis par des faisans et des escrocs, nommés souvent par coup de piston à la tête d’institutions et d’entreprises, relevant de l’Etat, qu’ils transforment en propriétés privées, sans jamais être contrôlés, appréhendés ou menacés de sanctions, malgré les injustices  et les abus à gogos, qu’ils commettent pendant l’exercice de leurs hautes fonctions, ne peut avoir que l’image d’un patelin où règne la loi de la brousse. Ne soyons pas étonnés si nous occupons la queue du cortège planétaire ; et ce n’est pas le TGV marocain qui va nous faire vite rattraper la tête du peloton.
Parti du Centre Cinématographique, les poches pleines d’argent et de complexes cinématographiques et hôteliers, Souheil Ben Barga laissa son trône vacant jusqu’à ce Nour-Eddine Saïl,  ancien prof de Français au lycée Moulay Youssef à Rabat, s’y installa grâce à un coup de piston venu d’en haut. Et c’est sûrement grâce au même coup de piston venu d’en haut qu’il a dû être nommé directeur général de  la chaîne de télévision francophone 2M, dont il sera chassé quelques années plus tard,  comme fut  éjecté  de son poste de directeur  du Centre Cinématographique Marocain,  l’ingénieur agricole, Kouider Bennani, sacrifié  sur l’autel des intérêts mercantilistes pour apaiser la colère du fils de Kirk Douglas. On ne badine pas avec les Américains.
Le règne de Nour-Eddine Saïl à la tête du CCM (2003-2014), restera marqué et sali par ses sournoises et vicieuses interventions  dans la répartition de l’argent du fonds d’aide à la production cinématographique marocaine, dans le choix des présidents et des membres des commissions du même Fonds d’aide, dans la composition des jurys des festivals du film marocain, ainsi que dans le choix du film qui doit remporter Le grand prix du festival national. Ses amis et ses proches, Français, ou Français d’origine Made in Morocco, ont été royalement choyés, à l’image du cinéaste français Pascal Kane, qui reçoit du fonds d’aide pour la production cinématographique marocaine,  deux  millions six cent mille dirhams pour tourner quelques scènes de son film : J’ai vu tuer Ben Barka. Un autre cinéaste d’origine marocaine, Hassan Lagzouli reçoit pour son film Le veau d’or, dans lequel le fils de Noureddine Saïl, Morad Saïl - qui vit et travaille en France - joue l’un des deux rôles principaux, la somme de cinq millions de dirhams dont il ne dépensera qu’un seul million, le reste va dans la poche. Je ne cite que deux exemples sur les dizaines d’abus de pouvoir, perpétrés par le despotisme qui s’était emparé de la tête de Nour-Eddine Sail, qui aurait pu faire hisser le cinéma marocain vers les cimes de la création et de la créativité s’il avait été habité par le souffle de servir le cinéma fait par les cinéastes marocains vivant et travaillant dans leur pays le  Maroc, au lieu  de ne servir que ses proches et ses potes, en se comportant, d’un côté,  comme un laquais des Français et de la francophonie, et, d’un autre côté, en  tangerois, tribal et régionaliste, dépourvu de toute dimension nationale. Reconduit à la tête du Centre Cinématographique Marocain pour quatre ans de plus, alors qu’il avait déjà atteint largement l’âge de la retraite, Nour-Eddine Saïl fera tout pour rester éternellement à la tête du Centre Cinématographique Marocain. Il ira jusqu’à rédiger une pétition et la faire signer par des  personnalités  françaises, dont Edgar Morin et Serge Toubiana. La pétition, envoyée au cabinet royal, demandant le  maintien de Nour-Eddine Saïl à la tête du Centre Cinématographique Marocain, n’eut aucun effet. L’ancien démarcheur des décodeurs de la défunte chaîne  anal Horizon,  quitte le Centre Cinématographique Marocain, sans gloire, comme s’il n’y avait jamais mis les pieds. Son trône sera offert au  richissime prestataire de services cinématographiques, Sarim Fassi Fihri qui, à 58 ans, se voit directeur du Centre Cinématographique Marocain, grâce au coup de piston du  ministre de la Communication, Mostapha Khalfi, un type qui n’a probablement jamais vu un seul film d’art et d’essai de sa vie. Et ce n’est donc pas à ce ministre, pijidiste-islamiste, qui mérite un zéro pointé pour avoir terni l’image du Maroc en interdisant le téléfilm français Much love, que je vais demander comment s’appelle l’auteur-réalisateur de  Zéro de conduite. Et ce n’est pas non plus au prestataire de services cinématographiques, devenu directeur du Centre Cinématographique Marocain, que je vais demander qui a réalisé Quand passent les cigognes ou Quand passent les faisans, car  je sais que cet arrogant et hautain prestataire de services cinématographiques, qui m’a interdit par ses hommes de main d’assister à la cérémonie de clôture du 5ème festival national du cinéma, se déroulant pour la première fois sous le premier gouvernement de la première alternance politique en 1998, est un type qui enterrera la création cinématographique marocaine. Aussi, voulant imiter son prédécesseur, Nour-Eddine Saïl, qui choya royalement ses amis et ses proches, Sarim Fassi Fihri va faire sortir de sa tanière où  il s’est replié pendant dix ans, son ami Souheil Ben Barga, l’ex directeur général du Centre Cinématographique Marocain, pour  lui offrir sur un plateau d’argent sept millions de dirhams comme modeste participation du fonds d’aide à la production de son nouveau film Le songe du Calife, écrit par Bernard Stora, un  scénariste français. Le songe du Calife connaîtra sûrement le même sort que La bataille des trois rois.
Se souvenant également que la pauvre victime de Michael Douglas lui facilitait les démarches pour les tournages étrangers quand il était directeur du Centre Cinématographique Marocain, Sarim Fassi Fihri, va chercher Kouider Bennani dans ses terres agricoles pour le pousser  à faire son premier film. Ainsi l’ingénieur agricole et ex-directeur du  Centre Cinématographique Marocain (1977-1986), se voit-il offrir trois millions de dirhams pour réaliser  un film documentaire sur la culture sahraouie. Ne nous étonnons pas non plus de nous voir, nous les Marocains, taxés par Google comme étant le peuple  le plus malhonnête de la planète. Comme dit le dicton marocain : Un poisson pourri, pourrit toute une cargaison.
Sari Fassi Fihri n’aurait  jamais pu postuler pour le poste de directeur du Centre  Cinématographique Marocain, s’il n’avait pas eu la garantie du ministre de la Communication, l’islamiste Mostapha Khalfi, de devenir directeur. Et pour l’amour du pognon, s’allier avec le  diable, fût-il islamiste-pijidiste, n’est pas une tare pour les adorateurs du billet vert.
Sarim Fassi Fihri  est  venu au Centre  Cinématographique Marocain  avec l’idée de tuer le  cinéma marocain et assassiner les rêves des jeunes cinéastes marocains  qui vivent dans leur pays le Maroc, pays  qu’ils aiment et ne voudront    jamais quitter.  Sarim Fassi Fihri restera l’instigateur d’une politique cinématographique exécrable car basée uniquement sur l’encouragement pour les tournages des films étrangers dans notre pays, ce qui enrichit ses confrères, les courtiers et les prestataires de services cinématographiques, dont il est descend. Sarim Fassi Fihri doit retourner à ses sociétés est ses studios de tournages qu’ils pu acquérir grâce à l’argent ramassé dans les tournages des films étrangers. Comme son prédécesseur, Noue-Eddine Saïl,  il ne fait que faciliter l’obtention de l’avance sur recettes à ses amis et proches, dont la cinéaste Irako-britannique, Taha Hadid, qui se voit attribuer le Grand Prix du Festival National du Film de 2015 pour son long métrage anglais sur la guerre américaine en Irak, dont le scénario fut déposé par Sarim Fassi Fihri pour l’obtention du fonds d’aide en 2008. Et c’est Bensalem Himmich, président de la commission du fonds d’aide à cette époque, qui lui accorda cinq millions de dirhams.  Mais trop préoccupé à servir les tournages étrangers au Maroc, Sarim Fassi Fihri file les cinq millions de dirhams à la prestataire de services cinématographiques, Khadija Alami, pour s’occuper du film de Taha Hadid qui finira par voir le jour en 2014. Taha Hadi sera choyée par Sarim Fassi Fihri qui la nomme présidente du jury du court métrage, du jury du festival du film documentaire, membre du jury du dernier festival de Marrakech, et lui donne un bon million de dirhams du fonds d’aide pour réaliser un documentaire. Comme dit  le dicton  «Il y a anguille sous roche».
Que de magouilles et d’escroqueries, que de mascarades et de sinistres farces, ont été commises  au nom des tournages des films étrangers sur le sol et dans les sites de notre pays. Des tournages qui n’ont jamais permis, depuis plus de cinquante ans qu’ils se déroulent au Maroc, la création d’un seul directeur de la photo, d’un ingénieur du son ou d’un seul comédien ayant atteint une stature internationale. Hélas. Rien que des figurants et des figurantes, qui ont trimé dix heures par jour, par canicule ou froid glacé, pour toucher un cachet journalier entre cent et  deux cents dirhams, très souvent facturé cinq fois plus par les requins intermédiaires et les gloutons prestataires de services cinématographiques aux profits des sociétés qui les mandatent, dont celle de Sarim Fassi Fihri, le même Sarim Fassi Fihri  qui se proposa de me donner cinquante mille dirhams si je mettais son nom sur le générique de mon 5ème film KOMANY, comme co-producteur. Je l’avais envoyé paître, comme je l’avais bien expliqué dans « L’Homme en question », une émission de 2M.
Au royaume des inerties renouvelables, le renouvellement des contrats de fonctionnaires ou leur maintien à leurs postes, alors qu’ils ont atteint l’âge de la retraite, n’est pas pour ouvrir la voie vers un avenir radieux pour les jeunes, marocaines et marocains, qui rêvent d’un autre Maroc, un nouveau Maroc, totalement différent de l’actuel Maroc, qui demeure continuellement saigné à blanc par les imposteurs, les faisans, les escrocs, les charlatans politiques, les marchands de la religion et les démarcheurs pour l’entrée au paradis. Notre pays se doit de valoriser, d’abord, ses enfants, qui sont nés sur son sol et grandi en son sein. Notre pays doit cesser de se sentir inférieur et complexé vis-à-vis de tout ce qui vient de la France ou de Navarre. Notre pays n’a pas besoin de financer des lobbies étrangers pour faire lui son image à l’étranger. Non. Nous n’avons pas besoin de cette mascarade pour faire aimer notre pays. Notre pays sera grand quand  ses citoyens se sentiront grands, parce que valorisés et non méprisés et marginalisés. Le Maroc deviendra grand, quand les belles compétences ne seront plus combattues ; notre pays avancera quand le royaume brillera de mille énergies et non d’inerties.
                       Rabat, dimanche 10 février 2019
                         Nabyl Lahlou