2ème
lettre ouverte à Francis Ford Coppola en souvenir de la
1ère
C’est
pour quand un film sur le criminel George W Bush ?
« C’est
quoi un film, Monsieur Coppola ? ». «C’est quoi être cinéaste,
Monsieur Coppola ? ». « A quoi sert-il de faire un film, Monsieur
Coppola ? ». Ce sont là quelques questions parmi tant d’autres que
l’assistance vous posera à l’occasion du « master class » que vous
allez animer à Marrakech, l’occasion de la tenue de son
10ème Festival International du Film.
Quels
conseils pourriez-vous donner à tous ces jeunes marocains et marocaines qui
rêvent de devenir cinéastes, alors que leur pays, « Le plus beau pays du
monde », ne possède pas la moindre école décente pour enseigner l’art du cinéma ?
Quels espoirs cinématographiques
pourriez-vous dessiner à l’horizon à tous ces jeunes marocains et marocaines,
qui rêvent de faire des films, alors que leur pays, « Le plus beau pays du
monde », ne dispose plus que de quarante salles de cinéma, quarante
écrans, à 97 % mis à la disposition des films américains, parlant français, et
des films français, parlant français,
car notre pays, « Le plus beau pays du monde », ne produit pas plus
que trois à quatre films par an, des films qui ne voient le jour que deux à
trois ans après le premier tour de manivelle du leur tournage.
J’aurais
aimé être présent à votre « Leçon de cinéma », ne serait-ce que pour
vous dire : comment un homme comme vous, un créateur libre et indépendant,
a accepté tous ces avions et tous ces hélicoptères que le président dictateur
Philippin a mis à votre disposition pendant le tournage de votre Apocalypse now.
Dénoncer
la folie de la guerre américaine au Vietnam, d’un côté et, d’un autre,
tendre la main au dictateur Marcos, où est la place de la morale face à
celle du Business ». Ce sont là quelques extraits de la lettre ouverte que
je vous ai adressée le 2 décembre 2010, le jour de la cérémonie d’ouverture du
10ème Festival International du Film de la Principauté de Marrakech.
Vous revoilà de retour dans « le plus beau pays du monde », non
pas pour donner une leçon de cinéma, comme vous l’aviez fait en 2010, mais pour
présider le jury du 15èmE du Festival International du Film de la
Principauté de Marrakech, qui demeure, depuis sa première année, un festival franco- français, conçu et
dirigés par des français, des français heureux d’avoir réussi leur pari d’importer de Paris leur
projet de créer « Un grand festival de cinéma à Marrakech pour
servir et faire briller l’image du roi du Maroc et de son royaume ainsi que faire pâlir de jalousie
Cannes, Berlin et Venise», comme le proclamèrent et continuent de le faire,
et sans la moindre gêne, les marchands Festival
International du Film de
la Principauté de
Marrakech
Comme dans ce joli
film américain où Bill Murray se réveille plusieurs fois, successives, pour se
rendre à son travail, mais qui se rend compte,
une fois révélé, qu’il ne fait que continuer de rêver qu’il est bien réveillé et
en train de mener une enquête dans un patelin enneigé, j’imagine le même Bill Murray,
acteur préféré de votre fille Sofia Coppola, subir un cauchemar, plutôt que d’accepter
de vivre un rêve féérique à travers tout le luxe luxuriant que les marchands du
Festival International du Film de la Principauté de Marrakech mettront à sa
disposition pour le remercier d’avoir
accepté que le FIFM de la pétillante blonde Mélita Toscan Du Planter et du
ténébreux Bruno Barde lui rende
hommage l’occasion de sa quinzième session.
Le 7 Avril 2016,
vous aurez 77 ans. Début janvier 2016, l’alarme de mon réveille-matin sonnera
mes soixante et onze ans pour me rappeler qu’au royaume des inerties
renouvelables, où je suis né et vis depuis 70 ans, seules les farces et les
mascarades peuvent se vanter d’exister et de narguer les énergies vivantes que
le système roturier et routinier croit condamner au silence, parce qu’elles
perturbent son profond sommeil.
Longue vie à nous
deux pour continuer de prouver que le souffle de la création ne s’éteint jamais,
sauf si le Vrai Grand Créateur du Monde décide de nous rappeler à Lui. Puissent
nos âges atteindre celui de Manoël De Oliveira. Mon Dieu ! Comme je suis
bête et prétentieux. Comment, moi, qui suis quasiment inconnu sur les plans, international
et national, je me permets de dire :
« Longue vie à nous deux » ? Car, même si je dois vivre centenaire,
le cinéma est bel et bien mort dans mon pays, le Maroc, « Le plus beau
pays du Monde » , qui se permet le luxe de péter plus haut que les quarante
salles de cinéma qui lui restent à supporter, en finançant un festival Franco-français,
dont vous avez accepté d’être le président du jury de sa quinzième session,
comme vous acceptâtes, en 2010, d’y animer un master classe « un msid cinématographique ».
Donc, longue vie
à vous, tout seul, pour produire et réaliser un film sur l’imbécile, et non
moins désaxé, George Bush, afin d’exposer, d’éclairer et d’expliquer à
vos compatriotes américains les mensonges, les lâchetés et les sordides trahisons
qui, au nom de l’idéal américain, de la « morale » américaine, du
profit américain, du dollar américain, des ventes d’armes américaines, de la Première
Puissance Mondiale qui est l’Amérique, comment un président américain est
devenu un vulgaire gangster et un criminel en décidant d’aller détruire une civilisation,
cinq fois millénaire , et réduire tout un peuple et un pays à l’état de guerre
civile, de mendicité et de famine , alors que sous son « dictateur » de président, Saddam
Hossein, le baril coulait à flot pour le bien être des irakiens.
Oui ! Oui !
Vous vous devez de faire un film, un vrai
film, pour dénoncer et
condamner toute la mafia, américano-anglo-saxonne, appuyée par l’ONU et autres Etats
Laquais, qui a mené votre pays, l’Amérique, au désastre et au désespoir.
Oui ! Oui !
Vous vous devez de faire un film sur le criminel Bush afin que les américains sachent
qu’ils ont été leurrés et trahis par leur président qui sema la mort et la
désolation, génitrices de l’actuelle bête immonde, l’actuel monstre barbare, qui,
au nom de son Islam coupe les têtes et les exhibe sur internet.
J’imagine la
première scène de votre futur film sur la destruction de l’Irak et de son
peuple, par l’Amérique, s’ouvrir sur un George Bush, répondant aux questions de
journalistes irakiens, qui reçoit, en pleine tronche, une godasse, lancée du
fond de la salle par un journaliste mécontent de la présence de
l’envahisseur sur le sol de son pays.
Scène réelle et spontanée,
ou simple mise en scène préméditée ?
Rabat, 4 décembre 2015
Nabyl
Lahlou