VOULEZ-VOUS FEUILLETER LE
PROGRAMME AVEC MOI
Il y a une
dizaine de jours, j’ai reçu par courriel
une invitation au nom du ministre de la Culture et de la présidente de la
Fédération des Industries Culturelles et Créatives, me conviant à assister aux
1ères Assises des Industries Culturelles et Créatives qui se tiendront à
l’hôtel Sofitel à Rabat, les 4 et 5 octobre prochain. J’ai poliment décliné
cette invitation en expliquant les raisons de mon refus dans un article que le
site ARTICLE 19 a bien voulu publier. A quatre jours de l’ouverture de ces 1ères Assises des
Industries Culturelles et Créatives, les organisateurs m’envoient le programme
de ces 1ères Assises, illustré par les photos des intervenants et des
intervenantes, sept portraits forment la première rangée, tout en haut de la
feuille de route de ces 1ères Assises. Les concepteurs de cette feuille de
route ont tenu à placer la photo du ministre de la Culture Mohamed El Araj, entre
le portrait du chef du gouvernement, monsieur Saad-Eddine Othmani -qui, en son
for intérieur, sait que la Culture
n’a jamais été son dada, et que le
cinéma, le théâtre, la peinture, la musique moderne et la chorégraphie,
n’ont jamais fait partie de ses préoccupations de jeunesse, encore moins depuis
que le virus de l’idéologie islamiste s’empara de son âme, de son esprit et de
tout son être- et le portrait du
président du parlement, Habib El Malki, qui inaugura sa carrière politique, en tant que président de l’Association des
Étudiants Musulmans Nord-Africains à Paris, et responsable de son bulletin
mensuel L’AEMNA dans lequel Tahar Benjelloun écrivit un article
sur ma pièce de théâtre Ophélie n’est pas morte, que
je jouais à la Maison du Maroc à Paris, tous
les soirs, du 1er au 16 janvier 1972. Les quatre autres photos de la
première rangée sont celles de messieurs Ahmed Reda Benchamsi, ancien ministre,
Mohamed Benchaaboun, ministre en exercice, et Salah-Eddine Mezouar, ancien
ministre des Finances, ancien ministre des Affaires Étrangères, ancien
président du Rassemblement National des Indépendants et actuel président de la
CGEM, dont il a fait briller l’image et celle de son Université d’Eté, en
faisant dérouler le tapis rouge pour Nicolas Sarkozy qui, en tant que
Président de la République Française,
avait pris part à la destruction systématique de la Libye, aujourd’hui à feu et
à sang, et contribua à la chute et la mort de son président Mouammar Kadhafi, en 2011. La dernière
photo de la première rangée représente madame Neila Tazi, présidente de la
Fédération des Industries Culturelles et Créatives, qui n’a jamais voulu une
seule fois voir la pièce de théâtre LA CHUTE d’Albert Camus, en langue
française, ou ALI IXE de l’auteur de cet article, en langue arabe, pour se cultiver, théâtralement, et se libérer,
artistiquement, de la main mise de la gnawaphonie sur son esprit et ses choix
musicaux. A la deuxième rangée, qui comprend
la photo du ministre de l’Education Nationale, de la Formation professionnelle,
de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, dont l’incapacité
à prononcer correctement une phrase en arabe classique a fait le tour de la planète
Buzz, seule la photo de madame Elisabeth Guigou, ex-garde des sceaux dans le premier gouvernement
Mitterrand, rayonne comme rayonnent les belles
photos des belles actrices de renom, illustrant les catalogues des festivals de
cinéma. Clôt la
deuxième rangée, Mahi Binebine, fils du
« bouffon » du roi Hassan II, et frère de Azzedine Binebine, pilote
de chasse qui vécut, durant vingt ans, l’enfer du bagne de Tazmamart. La 3ème
rangée comprend cinq portraits dont celui de Hicham Abkari, directeur
du Théâtre Mohammed VI, où Sophia Hadi n’a pu présenter LA CHUTE d’Albert
camus, à cause de l’absence totale de l’équipement technique et des
projecteurs. La FICC doit aider à l’achat de projecteurs pour ce Théâtre qui
porte le nom du souverain, et dont le directeur n’est autre que le vice-président
de la FICC. Je saute la 4éme rangée et
passe à la cinquième où trônent le portrait du milliardaire Mohamed Berrada, cet ancien ministre des Finances et ancien ambassadeur
de Sa Majesté le roi à Paris qui jubile
de joie et de bonheur à l’idée de savoir qu’il va revoir et écouter Elisabeth
Guigou, l’illustre invitée de la CGEM et l’illustre intervenante dans ces 1ères
Assises, et celui de Mehdi Qotbi qui,
tout en jouissant d’une Carte blanche pour faire ce qu’il désire et veut pour
le bien de la peinture et des Musées marocains, m’avait fait beaucoup de peine
en le voyant s’agiter comme un graisseur d’autocar qui crie et hurle pour faire
monter dans cinq minibus les journalistes venus couvrir l’ouverture de la 1ère Biennale féminine organisée au musée
contemporain Mohammed VI a Rabat. En regardant la photo de Narjiss
Nejjar, à la 5ème rangée,
j’ai eu la nausée car je n’aurai jamais cru que cette
cinéaste, qui, à mon sens, doit continuer à se battre – et combien même elle a
raté totalement son dernier film - accepte de devenir fonctionnaire en tant que
directrice de la Cinémathèque Nationale, une cinémathèque fantôme qui ne
fonctionne pas et par conséquent condamne sa directrice a se la couler douce
tout en acceptant de recevoir un salaire
mensuel, depuis sa nomination en février
2018. Aussi, en regardant la photo de
Abdelkader Retnani collée à coté de celle de Narjiss Nejjar, je me dis toujours, pourquoi cet ogre de
l’édition, depuis qu’il a reçu une
subvention du SCAD pour l’édition de deux de mes pièces de théâtre, ne veux jamais me dire combien d’exemplaires ont
été vendus de mes deux pièces LES TORTUES ET SCHRISCHMATURY que sa maison
d’Edition EDDIF avait édités, sans me signer de contrat. Et jusqu’à présent, je
ne sais rien et continue a ne rien recevoir comme auteur.
En bas de la
feuille de route de ces 1ères Assises, les
photos de Jack Lang et de son compatriote Nabil Ayouch, sont l’une à côté
de l’autre. Ce producteur de téléfilms et petits films français, joués par des
marocains, n’a jamais eu la délicatesse ni l’élégance de reconnaitre que c’est
grâce a moi qu’il a pu crier, haut et fort, que sa mère est juive. Car dans une
interview avec le journal Al-Ahdath Al-Maghribia, j’avais dit : «
Si ma mère était juive, je serais fier d’être juif. Un juif heureux et militant
comme Abraham Sarfaty. Pas un juif comme André Azoulay. Nabil Ayouch doit être fière
de dire que sa mère juive ». Quant au Président de l’Institut du Monde
Arabe, qui va lui aussi intervenir dans ces 1ères Assises, je ne sais qui de
Jack ou de Lang continue à nous mentir, à
Sophia Hadi et à moi, en nous affirmant, quand nous l’avions récemment vu au
Musée d’Art Contemporain Mohammed VI, qu’il n’a jamais reçu une seule lettre des
quatre lettres que nous lui avons écrites et envoyées pour solliciter la
programmation pour une seule représentation dans la grande salle de l’Institut du
Monde Arabe de LA CHUTE d’Albert
Camus, jouée par Sophia Hadi.
Vendredi 4 octobre
2019, à l’hôtel Sofitel à Rabat, l’exception
du chef du gouvernement, du ministre de la Culture et du président du
parlement, qui prendront la parole dans
la langue du Dad, la très belle langue arabe, tous les intervenants et toutes les
intervenantes, marocains et étrangers, useront de la langue française, débattront
des divers thèmes en langue française et élaboreront et défendront, en langue
française, la Culture qu’ils voudront imposer, véhiculer et semer : La
culture de l’argent.
Aujourd’hui mercredi
2 octobre 2019q, je reçois un message
des organisateurs des 1ères Assise,
disant : Il ne reste plus que quelques jours pour confirmer votre présence. Ma
réponse est simple : Je ne serai pas des vôtres.
Rabat
2 octobre 2019
Signé :
Nabyl Lahlou
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