vendredi 18 septembre 2020

AUTANT EN EMPORTE L’IGNORANCE

AUTANT EN EMPORTE L’IGNORANCE




Me souvenant avoir vu, en 2016, au Festival National du Film de Tanger, un excellent court métrage intitulé L’Homme au chien, réalisé par un cinéaste, nommé Ismaël EI Iraki, je ne peux, aujourd’hui, qu’être ravi d’apprendre que le premier long métrage de ce talentueux cinéaste : Zanka Contact, à été sélectionné pour la Compétition Officielle de la Mostra de Venise (Section Horizon) et récompensé par Le Prix d’interprétation féminine, décerné à Khansa Batma, l’héroïne de ce premier film d’Ismaël El Iraki que je ne connais pas, n’ai jamais vu ni eu l’occasion de rencontrer. Pourtant, je lui ai envoyé ce message qui provoquera cet échange de mails:
Bonjour Ismaël El Iraki,
Si c’est bien vous l’auteur de ce court métrage racontant le calvaire d’un homme à la recherche de son chien, je ne peux que vous dire bravo, bravo, bravo. C’est du grand art. de l’excellent cinéma. Je ne suis donc nullement étonné de voir La Mostra de Venise sélectionner votre premier long métrage que le jury de la Sélection Horizon a récompensé en donnant le Prix d’interprétation féminine à Khansa Batma que je félicite chaleureusement et vous vous félicite autant.
P.S : Pour votre information, permettez-moi de vous dire, contrairement à vos dires dans vos interviews, que Khansa Batma a fait ses premiers pas au cinéma, sous ma direction, en interprétant avec finesse un rôle important dans mon septième film LES ANNÉES DE L’EXIL. C’était en 2002. Je vous souhaite de continuer à créer pour éblouir et faire aimer le cinéma
Bien à vous.
Nabyl Lahlou
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Bonjour Monsieur,
Je n’ai pas réalisé de film avec un chien, mais merci pour vos encouragements et désolé s’il y a eu malentendu. À ma connaissance Zanka Contact est le premier rôle principal qu’interprète Khansa dans un long métrage. Si vous m’assurez du contraire, très bien et désolé, je ne connaissais pas votre film. Merci et bonne soirée !
Ismaël El Iraki

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Bonsoir Ismael El Iraki,
Merci d’avoir réagi à mon message avec autant de délicatesse et de tact.
Si je comprends bien votre réponse, vous n’êtes donc pas ce cinéaste marocain qui a fait un très bon court métrage que j’ai aimé, et qui, en 2017, a bénéficié d’une avance sur recettes d’un montant de quatre millions deux cent mille dirhams, accordés par le Centre Cinématographique Marocain, pour votre scénario Zanka Contact
Vivement les Oscars
Très bonne nuit
Nabyl Lahlou

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Vous me confondez avec Kamal Lazraq. Nous avons le même producteur. Merci.
Ismaël El Iraki


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Vous avez raison. Le court métrage que j’ai beaucoup aimé s’appelle L’homme au chien de Kamal Lazrak. Est-ce que vous savez qui je suis ? Je vous pose cette question parce que j’ai été un peu secoué de vous voir m’appeler par Monsieur.
Bonne chance pour la suite de vos rêves cinématographiques
Nabyl Lahlou

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Non Monsieur, je ne sais pas qui vous êtes, et vous ne savez pas qui je suis non plus. C’est pourquoi vous appeler Monsieur était la façon respectueuse et usuelle de s’adresser à quelqu’un qu’on ne connaît pas. Ma culture cinématographique est extrêmement limitée, j’espère que vous me pardonnerez de ne pas connaître votre travail. En espérant découvrir bientôt votre travail et vous rencontrer.
Ismaël El Iraki



C’est donc en tant que cinéaste d’origine marocaine, vivant et travaillant en France, qu’Ismaël El Iraki a obtenu, en 2017, l’avance sur recettes d’un montant de quatre millions deux cents mille dirhams, que le Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine lui avait accordée pour la production de son premier long métrage : Zanka Contact qui est un film purement français au niveau de sa production et et des divers postes techniques.
Ainsi la très mauvaise politique du Centre Cinématographique Marocain, au niveau de la gestion et de la répartition du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine, continue, froidement et impunément, de servir les intérêts des prestataires de services cinématographiques, dont le grand parrain et le grand patron est l’actuel directeur du Centre Cinématographique Marocain, Sarim Fassi Fihri qui, ayant atteint l’âge de la retraite, il y a déjà deux ans, a été reconduit dans sa fonction de directeur du Centre Cinématographique Marocain par la volonté du chef du gouvernement marocain, monsieur Saad Eddine Othmani, qui n’a pas eu la volonté de trouver un jeune cadre, compétent et dynamique, pour remplacer cet homme d’affaires qui a amassé une grosse fortune grâce aux films étrangers tournés dans notre pays.
La faillite et l’échec du cinéma marocain continue de semer le doute et le désespoir chez plus de cent jeunes cinéastes marocains qui attendent de réaliser leurs premiers films. Cet échec est dû à la catastrophique et honteuse politique du Fonds d’aide qui, je le redis, le répète et le crierai haut et fort, ne fait que favoriser l’octroi de l’avance sur recettes aux projets de films, présentés par des cinéastes, français, italiens, belges, hollandais, anglais et canadiens, d’origine marocaine, ou par des cinéastes marocains qui ont quitté le Maroc depuis plusieurs décennies, et qui trouvent le culot d’y revenir pour pomper l’argent du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine grâce aux magouilles, aux combines et à la corruption. Je le dis, le redis et le répéterai : L’argent du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine doit d’abord aller aux cinéastes marocains, nés au Maroc, vivant au Maroc et travaillant au Maroc. Ismael El Iraki, qui est né au Maroc en 1983 (année où j’ai réalisé mon quatrième film L’ me qui brait) et qu’il quitta pour aller en France en 2002 (année qui a vu la naissance de mon septième film Les Années de l’exil où Khansa Batma a fait ses premiers pas de comédienne bien douée), n’est donc pas l’auteur-réalisateur de L’Homme au chien. Quel dommage ! Mais il est l’auteur-réalisateur du film français : Zanka Contact qui a reçu du Centre Cinématographique Marocain quatre millions deux cent mille dirhams. Quelle honte et quelle arnaque.

Rabat 16 septembre 2020
Signé Nabyl Lahlou

jeudi 10 septembre 2020

Cher ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, monsieur Othmane El Ferdaous

Cher ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, monsieur Othmane El Ferdaous, 


Le 2 août dernier, j'ai téléphoné à votre secrétaire madame Benali pour solliciter une audience auprès de vous. Après plus de vingt jours d’attente, j’ai envoyé un message WhatsApp à madame Benali, la priant de me dire si elle avait bien transmis ma demande d'audience à monsieur le ministre. « Oui, votre demande a bien été transmise à monsieur le ministre. Vous êtes sur la liste d’attente. Le cabinet vous contactera.», m’écrivit madame Benali, via WhatsApp. « Laissez tomber.», avais-je répondu par écrit à votre secrétaire madame Benali à qui j'ai transmis, il y a trois jours, une copie de ma lettre ouverte, adressée, il y a trois jours, à monsieur le ministre des Finances, du Commerce et de la Réforme  administrative.

Quarante jours après avoir demandé à vous rencontrer, dans l’unique et noble but de vous faire part de quelques idées pour combattre, par la Culture et le théâtre, l'angoisse, la peur et le terrible vide créés par le COVID-19 dans notre vie quotidienne - des idées simples, mais lumineuses, qui peuvent redonner espoir aux hommes et aux femmes du théâtre qui désespèrent par ce sale temps du Coronavirus, des idées qui ne peuvent voir le jour et se réaliser, pour le bien des spectateurs amoureux des pièces de théâtre, qu'avec une réelle volonté politique qui s'inscrive dans une dynamique politique culturelle, pour le bien du pays et de ses citoyens - il me paraît primordial et vital que le ministre de la Culture que vous êtes, accepte de devenir un grand ministre de la Culture, innovateur et créateur d'idées, à l'écoute des artistes et des créateurs marocains qui ne vivent que de leur ART.

Pour devenir ce grand ministre de la Culture, il ne faut surtout pas avoir peur de tout chambouler.


Rabat, le 9 septembre 2020

Signé Nabyl Lahlou

jeudi 3 septembre 2020

Lettre ouverte au ministre des Finances, du Commerce et de la Réforme administrative




Lettre ouverte au ministre des Finances, du Commerce et de la Réforme administrative


Cher ministre,

Permettez-moi de vous féliciter du fond de mon coeur pour avoir réussi à obtenir de la Banque Européenne d’Investissements un prêt total de deux cents millions d’euros au profit de notre pays. Ces deux cents millions d’euros, notre pays les recevra en deux tranches de cent millions d’euros, chacune. Imaginez, cher ministre, que le versement de la deuxième tranche de cent millions d’euros au profit de notre pays prenne indéfiniment du retard à cause de faux calculs politiciens de la part de bureaucrates bornés ou tout bonnement corrompus. Ce prêt de deux cents millions d’euros, qui est accordé à notre pays pour qu’il continue sa lutte contre le Coronavirus, ne doit pas nous faire oublier un autre virus qui gangrène la vie quotidienne des citoyens et que nous devons tous combattre. Ce virus s’appelle la bureaucratie. Une tare dont les citoyens sont quotidiennement victimes. À ce sujet, permettez-moi, cher ministre, de vous faire part de ma grande déception, voire ma révolte, quand j’apprends que le contrôleur financier du Théâtre Mohammed V, s’était opposé et continue de s’opposer catégoriquement à la décision du directeur du Théâtre Mohammed V de nous accorder la deuxième tranche de la subvention, accordée par le théâtre Mohammed V à la compagnie du théâtre Nabyl Lahlou, dans le cadre d’une coproduction théâtrale. Si vous le permettez, cher ministre, voici le scénario : L’après-midi du 5 mars dernier, alors que nous étions en pleines répétitions au Théâtre Mohammed V de notre nouvelle création théâtrale LA FEMME AU COLT 45, le directeur du Théâtre Mohammed V arriva en catastrophe au théâtre pour nous annoncer que les deux premières représentations de LA FEMME AU COLT 45, qui devaient avoir lieu au Théâtre Mohammed V, jeudi et vendredi, 12 et 13 mars 2020, sont annulées par le ministère de l’Intérieur. La pièce de théâtre LA FEMME AU COLT 45 de Marie Redonnet est une coproduction entre la Compagnie du Théâtre Nabyl Lahlou et le Théâtre Mohammed V. La participation financière du Théâtre Mohammed V à cette coproduction est de deux cent cinquante mille dirhams (TVA comprise). Fin novembre 2019, alors que les répétitions entraient dans leur troisième semaine, une première tranche de cent vingt cinq mille dirhams (une poussière par rapport aux deux cent millions d’euros) fut versée au compte bancaire de la Compagnie du Théâtre Nabyl Lahlou. Quant au versement de la deuxième tranche, le contrat stipule qu’il ne sera effectué qu’après que deux représentations de LA FEMME AU COLT 45 seront données au profit du Théâtre Mohammed V. Voilà déjà six mois que les deux premières représentations de LA FEMME AU COLT 45 ont été annulées par le ministère de l’Intérieur qui, pour cause de la pandémie du Coronavirus, avait ordonné l’annulation de toutes les activités culturelles, artistiques, théâtrales, cinématographiques et sportives, sans que le Théâtre Mohammed V ne se soucie de procéder au versement de la deuxième tranche, pourtant promis par son directeur. En ma qualité de metteur en scène de LA FEMME AU COLT 45, dès l’annonce de l’annulation des deux premières représentations, j’ai demandé à monsieur Mohamed Benhssain, directeur du Théâtre Mohammed V, quel sort comptait-il réserver au versement de la deuxième tranche de cent vingt cinq mille dirhams, puisque l’annulation des deux représentations ne vient pas de nous. « J’espère que vous allez nous verser la deuxième tranche pour que les sept grands artistes, qui ont pris part, depuis le mois de novembre 2019 à la réalisation de LA FEMME AU COLT 45, puissent recevoir leurs cachets », avais-je dit à monsieur Mohamed Benhssain, qui me répondit que le versement de la deuxième tranche sera fait. Malheureusement, la décision du directeur du Théâtre Mohammed V de procéder au versement de la deuxième tranche, dès le mois d’avril dernier, s’était heurtée au refus de Madame la contrôleuse financière qui refuse toujours d’entériner la décision du directeur de nous verser la deuxième tranche. Aujourd’hui, ni monsieur le Premier ministre, Saad Eddine El Othmani, qui met rarement les pieds dans un théâtre où dans un cinéma, ni le ministre de l’Intérieur, monsieur Abdelouafi Laftite, qui a beaucoup de chats à fouetter par cette sombre période du Covid-19, ni monsieur Othman El Ferdaous, ministre de la Culture auprès de qui j’ai sollicité, mais sans succès, une entrevue, ne peuvent savoir ni prévoir quand la saison culturelle et théâtrale 20/21, pourrait voir le jour pour que nous puissions jouer LA FEMME AU COLT 45 afin de satisfaire les caprices de Madame la contrôleuse financière. Le départ de la rentrée théâtrale 20/21 est lié à la mort définitive du Coronavirus et de son enterrement à jamais. En attendant, occupons-nous de combattre jusqu’à la mort cette pieuvre nommée BUREAUCRATIE, dont Madame la contrôleuse financière du théâtre Mohammed V semble être une bonne disciple. Soyez donc audacieux et courageux, cher ministre, pour débureaucratiser les mentalités, les comportements et les esprits des fonctionnaires, tous grades confondus, pour mieux les humaniser afin qu’ils se sentent libres et fiers de prendre, quand il le faut, des initiatives personnelles, même si ces initiatives peuvent aller à l’encontre de « règles » et de « lois », encore en vigueur depuis le protectorat.

Rabat 2 septembre 2020
Signé Nabyl Lahlou