AUTANT EN EMPORTE L’IGNORANCE
Me souvenant avoir vu, en 2016, au Festival National du Film de Tanger, un excellent court métrage intitulé L’Homme au chien, réalisé par un cinéaste, nommé Ismaël EI Iraki, je ne peux, aujourd’hui, qu’être ravi d’apprendre que le premier long métrage de ce talentueux cinéaste : Zanka Contact, à été sélectionné pour la Compétition Officielle de la Mostra de Venise (Section Horizon) et récompensé par Le Prix d’interprétation féminine, décerné à Khansa Batma, l’héroïne de ce premier film d’Ismaël El Iraki que je ne connais pas, n’ai jamais vu ni eu l’occasion de rencontrer. Pourtant, je lui ai envoyé ce message qui provoquera cet échange de mails:
Bonjour Ismaël El Iraki,
Si c’est bien vous l’auteur de ce court métrage racontant le calvaire d’un homme à la recherche de son chien, je ne peux que vous dire bravo, bravo, bravo. C’est du grand art. de l’excellent cinéma. Je ne suis donc nullement étonné de voir La Mostra de Venise sélectionner votre premier long métrage que le jury de la Sélection Horizon a récompensé en donnant le Prix d’interprétation féminine à Khansa Batma que je félicite chaleureusement et vous vous félicite autant.
P.S : Pour votre information, permettez-moi de vous dire, contrairement à vos dires dans vos interviews, que Khansa Batma a fait ses premiers pas au cinéma, sous ma direction, en interprétant avec finesse un rôle important dans mon septième film LES ANNÉES DE L’EXIL. C’était en 2002. Je vous souhaite de continuer à créer pour éblouir et faire aimer le cinéma
Bien à vous.
Nabyl Lahlou
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Bonjour Monsieur,
Je n’ai pas réalisé de film avec un chien, mais merci pour vos encouragements et désolé s’il y a eu malentendu. À ma connaissance Zanka Contact est le premier rôle principal qu’interprète Khansa dans un long métrage. Si vous m’assurez du contraire, très bien et désolé, je ne connaissais pas votre film. Merci et bonne soirée !
Ismaël El Iraki
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Bonsoir Ismael El Iraki,
Merci d’avoir réagi à mon message avec autant de délicatesse et de tact.
Si je comprends bien votre réponse, vous n’êtes donc pas ce cinéaste marocain qui a fait un très bon court métrage que j’ai aimé, et qui, en 2017, a bénéficié d’une avance sur recettes d’un montant de quatre millions deux cent mille dirhams, accordés par le Centre Cinématographique Marocain, pour votre scénario Zanka Contact
Vivement les Oscars
Très bonne nuit
Nabyl Lahlou
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Vous me confondez avec Kamal Lazraq. Nous avons le même producteur. Merci.
Ismaël El Iraki
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Vous avez raison. Le court métrage que j’ai beaucoup aimé s’appelle L’homme au chien de Kamal Lazrak. Est-ce que vous savez qui je suis ? Je vous pose cette question parce que j’ai été un peu secoué de vous voir m’appeler par Monsieur.
Bonne chance pour la suite de vos rêves cinématographiques
Nabyl Lahlou
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Non Monsieur, je ne sais pas qui vous êtes, et vous ne savez pas qui je suis non plus. C’est pourquoi vous appeler Monsieur était la façon respectueuse et usuelle de s’adresser à quelqu’un qu’on ne connaît pas. Ma culture cinématographique est extrêmement limitée, j’espère que vous me pardonnerez de ne pas connaître votre travail. En espérant découvrir bientôt votre travail et vous rencontrer.
Ismaël El Iraki
C’est donc en tant que cinéaste d’origine marocaine, vivant et travaillant en France, qu’Ismaël El Iraki a obtenu, en 2017, l’avance sur recettes d’un montant de quatre millions deux cents mille dirhams, que le Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine lui avait accordée pour la production de son premier long métrage : Zanka Contact qui est un film purement français au niveau de sa production et et des divers postes techniques.
Ainsi la très mauvaise politique du Centre Cinématographique Marocain, au niveau de la gestion et de la répartition du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine, continue, froidement et impunément, de servir les intérêts des prestataires de services cinématographiques, dont le grand parrain et le grand patron est l’actuel directeur du Centre Cinématographique Marocain, Sarim Fassi Fihri qui, ayant atteint l’âge de la retraite, il y a déjà deux ans, a été reconduit dans sa fonction de directeur du Centre Cinématographique Marocain par la volonté du chef du gouvernement marocain, monsieur Saad Eddine Othmani, qui n’a pas eu la volonté de trouver un jeune cadre, compétent et dynamique, pour remplacer cet homme d’affaires qui a amassé une grosse fortune grâce aux films étrangers tournés dans notre pays.
La faillite et l’échec du cinéma marocain continue de semer le doute et le désespoir chez plus de cent jeunes cinéastes marocains qui attendent de réaliser leurs premiers films. Cet échec est dû à la catastrophique et honteuse politique du Fonds d’aide qui, je le redis, le répète et le crierai haut et fort, ne fait que favoriser l’octroi de l’avance sur recettes aux projets de films, présentés par des cinéastes, français, italiens, belges, hollandais, anglais et canadiens, d’origine marocaine, ou par des cinéastes marocains qui ont quitté le Maroc depuis plusieurs décennies, et qui trouvent le culot d’y revenir pour pomper l’argent du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine grâce aux magouilles, aux combines et à la corruption. Je le dis, le redis et le répéterai : L’argent du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine doit d’abord aller aux cinéastes marocains, nés au Maroc, vivant au Maroc et travaillant au Maroc. Ismael El Iraki, qui est né au Maroc en 1983 (année où j’ai réalisé mon quatrième film L’ me qui brait) et qu’il quitta pour aller en France en 2002 (année qui a vu la naissance de mon septième film Les Années de l’exil où Khansa Batma a fait ses premiers pas de comédienne bien douée), n’est donc pas l’auteur-réalisateur de L’Homme au chien. Quel dommage ! Mais il est l’auteur-réalisateur du film français : Zanka Contact qui a reçu du Centre Cinématographique Marocain quatre millions deux cent mille dirhams. Quelle honte et quelle arnaque.
Rabat 16 septembre 2020
Signé Nabyl Lahlou
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