NABYL LAHLOU
QUE DE MAGOUILLES ET D’ENTOURLOUPETTES AU NOM DE CE PAUVRE CINEMA MAROCAIN ! par Nabyl lahlou Dans le catalogue officiel du dernier Festival International du film de Marrakech, conçu et dirigé par une équipe française, patronnée par la hautaine et mondaine, la veuve Toscan Du Plantier, il est écrit, noir sur blanc -même si l’impression du catalogue est en couleur-, que le film Whatever Lola wants de Nabil Ayouch (qui a représenté la France à cette septième édition du Festival International du Film de Marrakech, dans le cadre de la Sélection Officielle en hors compétition), est un film français, réalisé par un réalisateur français de nationalité française. Pourquoi donc Nabil Ayouch qui est un réalisateur français à cent pour cent, et qui doit être fier d’être français, comme moi je suis foncièrement fier d’être marocain et uniquement marocain, car j’ai toujours décliné la nationalité française -, veut absolument se faire passer pour marocain à cent pour cent, et faire passer pour marocain à cent pour cent, aux yeux des marocains, son film Whatever Lola wants qui est à cent pour cent français. Trois mobiles d’ordre purement matériel ont dû pousser ce purement réalisateur français, à décréter la nationalité marocaine pour son film français Whatever Lola wants. 1 : Pour ne pas verser au Centre Cinématographique Marocain la taxe de dix pour cent prélevée sur les recettes globales faites par la distribution de Whatever Lola wants. Taxe dont sont exempts les films marocains. 2 : Pour bénéficier de passages publicitaires gratuits sur Al Oula et 2M, pendant la distribution dans les salles de cinéma de son Whatever Lola wants. Car seuls les films marocains ont droit à cette promotion gratuite, mais qui n’est accordée qu’une fois les réalisateurs marocains la demandent par lettre adressée au ministre de la Communication ou aux des directeurs des deux régies publicitaires relevant de ALOULA et de 2M. 3 : Pour pouvoir postuler à l’Avance sur recette, après production. Ce qui signifie que ce film français, Whatever Lola wants. produit pour la somme de dix milliards de nos centimes, par la fameuse société française Pathé et autres sociétés françaises de productions, en devenant par une entourloupette ayouchienne, un film marocain, a automatiquement le droit, en tant que film marocain, d’être présenté à la Commission de l’Avance sur recette qui peut parfaitement , si elle décide de fermer les yeux sur la genèse de ce film, lui accorder trois millions, quatre ou cinq millions de dirhams. Mais Nabil Ayouch, ce redoutable homme d’affaires, ce ramasseur d’argent à la pelle et à l’appel des spots publicitaires, n’est pas à sa première supercherie dans l’art de l’arnaque, car déjà en 2004, il avait superbement roulé la Commission du Fonds d’aide à la production cinématographique nationale qui lui accorda, les yeux fermés, la somme de 2 600 000,00 dirhams pour son projet de film Une minute de soleil en moins, un film qu’il avait déjà réalisé, six mois auparavant, en tant que réalisateur français, engagé par la France pour le compte de la chaîne de télévision franco-allemande Arte. Cette tromperie ayouchienne nommée Une minute de soleil en moins, fut diffusée sur la chaîne de télévision franco-allemande ARTE qui avait produit le film et payé son réalisateur. Mais « Lahdath thalam » ne fut jamais projeté sur des écrans au Maroc. Et quand les parlementaires du PJD, sous la coupole du parlement, rouspétèrent et s’indignèrent pour des raisons politiciennes à propos de certaines scènes pornographiques de ce télé film (qu’ils n’avaient pas vu, comme ils n’avait pas vu le film français Marrock), une semaine plus tard, Nabil Ayouch leur rétorqua par une équipe de Envoyé Spécial qui n’hésita pas à caricaturer les islamistes. Il est vrai que le Maroc était encore sous le choc des attentats du I6 mai. Par sa cinglante réponse au PJD, Nabil Ayouch voulait sciemment montrer qu’il était capable de tout, en exhibant, via Antenne 2, en dévoilant, via Antenne 2, une partie de l’étendue de ses relations et des appuis qu’il a dans son pays natal, la France, là où il n’a jamais pu réaliser le moindre petit court métrage, jusqu’à ce qu’il devienne, en tant que français, le président d’Euro-Média-film pour le cinéma méditerranéen, gérant un budget de quinze milliards de nos centimes dont une grosse partie a dû être donnée aux sociétés de productions françaises pour lui faire pondre son film Whatever Lola wants qu’il veut à tout prix nous faire passer pour un film marocain. Et c’est à ces jeunes milliardaires, puissants, intouchables, immunisés, français, ou franco-marocains, fils de milliardaires, à la double ou triple nationalité, puissants, intouchables et méprisants, parce qu’ils gravitent dans les hautes sphères, que les moyens marocains sont offerts sur un plateau d’argent comme l’avaient montré, il y a deux ans, l’indétrônable et indéboulonnable monarque de la Société Nationale de Radio et de Télévision, le puissant Empereur de la sphère audiovisuelle nationale, Fayçal Laaraïchi, et l’ex-ministre de la Communication, l’actuel président du Festival Méditerranéen du cinéma de Tétouan, Nabil Benabdallah, en donnant à Nabil Ayouch, la coquette somme de trente six millions de dirhams, soit trois milliards six cent millions de nos centimes, pour faire pondre à des réalisateurs amateurs des films parlant tachelhitt et traitant d’histoires tachelhitt. Des produits filmiques qui s’avèrent voués à la poubelle. Mais Nabil Ayouch n’est pas le seul, qui, au nom du cinéma marocain, ra roulé le Fonds d’aide à la production cinématographique nationale. Ils ont été et sont encore plusieurs à s’être enrichis sur le dos de ce pauvre cinéma marocain et de son Fonds d’aide. Je ne citerai le cas que de deux exécrables arnaques. La première a été commisse par l’ex-directeur du Centre Cinématographique Marocain, Souheil Benbarga qui, sous un nouveau nom, présenta à la Commission du Fonds d’aide (présidée pour la sixième année consécutive par le caméraman Mohammed Lotfi), son film La bataille des trois rois (pour lequel l’Etat marocain lui avait accordé la somme de deux milliards de centimes en argent liquide et plus du triple en nature), et empocha la somme de 1 200 000,00 dirhams, de l’argent de poche pour cet ex-propriétaire d'une usine de pattes alimentaires. Le deuxième cas est celui du caméraman Mohammed Lotfi qui n’abandonna sa longue présidence à la tête de diverses Commissions du Fonds d’aide, qu’une fois la commission du Fonds d’aide qu’il présidait lui-même, lui accorda la somme de 1 700 000,00 dirhams pour commettre son premier film. Il est temps pour notre pays, qui ne produit que cinq films par an, alors que la France dépasse parfois les deux cents films chaque année, deux cents films parmi les quels l’insignifiant Whatever Lola wants de Nabil Ayouch, de revoir, de fond en comble, le règlement et le fonctionnement du Fonds d’aide à la production nationale cinématographique (Avance sur recette), afin de mettre un terme à ce favoritisme et clientélisme qui consistent à donner de l’argent à des films étrangers (1), faits par des étrangers, pendant que les rares créateurs marocains qui vivent et crèvent sur le sol de leur pays, à l’intérieur de leur pays, confrontés quotidiennement aux problèmes quotidiens de leur pays, sont combattus et marginalisés Car en donnant l’argent du Fonds d’aide à la production nationale cinématographique (Avance sur recette) comme c’est le cas aujourd’hui où l’argent est distribué à l’aveuglette à des faiseurs de films d’origine marocaine, qui ont fait le choix de quitter leur pays, le Maroc, pour devenir français, belges, canadiens, norvégien, irlandais, américain ou suédois, et qui se retrouvent, au bout de trente ans de vie dans ces pays, et sous leurs nouvelles nationalités, respectives, incapables de réaliser un seul film de fiction, parce que la concurrence entre les talents, dans ces pays, est rudement impitoyable, les commissions de l’Avance sur recette cinéma réduisent au chômage, au silence, au désespoir, à la mort, tous ces cinéastes marocains qui ne vivent qu’à l’intérieur de leur pays ne veulent travailler qu’à l’intérieur de leur pays, pour servir leur pays par un cinéma national qui concerne les citoyens marocains, contrairement à cette chose cinématographique appelée Whatever Lola wants Mais dans le Maroc d’aujourd’hui, un Maroc où la pub s’érige en religion, en doctrine et en idéologie, trompeuses, menteuses, néfastes, et pour la santé du citoyen, et pour son esprit, car planifiée et distillées par des gens qui ne voient que l’argent et rien que l’argent comme voie de salut, le créateur que je suis, me sens devenu de plus en plus indigène dans mon propre pays, le Maroc, un Maroc qui ne semble réussir qu’aux nouveaux seigneurs du nouveau règne, à l’image de la montée du protectorat qui avait créé, d’un côté, les indigènes, d’un autre, les notables. Nous sommes en plein Marocains utiles et marocains inutiles. Rabat le 20 septembre 2008 Signé Naby Lahlou |
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