LES RAVAGES DU QUATRIEME POURBOIRE
Consacrer tout un éditorial pour défendre, d’un côté, deux cinéastes : Faouzi Bensaïdi et Daoud Oulad Saïd, parce qu'ils n'ont pas pu, comme à leur habitude, décrocher, haut la main, L'avance sur recettes, et, d’un autre côté, accuser la nouvelle commission du fonds d’aide qui accorde L’avance sur recettes, d’être au service des islamistes, montre, d’une façon stupéfiante, que le directeur et l’éditorialiste de TELQUEL, ignore totalement la situation douteuse du cinéma marocain et la réalité arnaqueuse dans laquelle évolue la majorité des cinéastes marocains.
Aussi Karim Boukhari qui s’est fait l’avocat de ses deux amis et l’inquisiteur de la Commission de L’avance sur recettes, se doit-il, pour plus de justice, d’objectivité et d’honnêteté intellectuelles et journalistiques, revoir, de fond en comble, son exposé : Le cinéma de papa (1).
Karim Boukhari doit savoir que son ami Daoud Oulad Said, enseignant de profession et photographe amateur, a très vite compris que fabriquer un film marocain est la chose la plus facile, mais aussi la plus rentable au monde. Ainsi pour son dernier film, LA MOSQUEE, l’ex-enseignant à la retraite anticipée, a pu obtenir quatre millions de dirhams du fonds d'aide marocain, un millions cinq cent mille dirhams de 2M, et un million deux cent mille dirhams du Fond Sud qui relève du Ministère Français des Affaires Étrangères. Presque sept millions de dirhams pour construire une horrible MOSQUÉE. Un film qui ne doit pas dépasser pour toute sa production, un million de dirhams. Où sont les cinq millions de dirhams qui restent ?
Quant à Faouzi Bensaïdi qui vit en France et ne revient au Maroc que pou déposer au secrétariat du fonds d’aide, un nouveau scénario, son ami Karim Boukhari doit savoir également que le scénario MORT A VENDRE de Faouzi Bensaïdi, a obtenu de la part de la commission du fonds d’aide , présidée par l’ex-ministre de la Culture, Bensalem Himmich, la coquette somme de cinq millions de dirhams. C’était en janvier 2007. Et Faouzi Bensaïdi qui se la coule douce à Paris, n’a pu donner à voir sa MORT A VENDRE qu’en 2011. Un film qui porte trois nationalités, Française, Belge et Marocaine. La nationalité marocaine est placée en dernier, comme vous pouvez le constater.
Il est temps d’arrêter de donner de l’argent à des cinéastes, à des faiseurs de films insignifiants mais qui trouvent grâce aux yeux d’une poignée de critiques français et européens. Des films qui n’apportent rien de solide ou de constructif à un public marocain, à la recherche de son identité et de sa personnalité, usurpées depuis des décennies. Mais des films qui trouvent preneur chez une poignée de critiques, dont Karim Boukhari.
(1) TELQUEL du samedi 05 mai 2012.
Rabat, 12 mars 2012
Nabyl LAHLOU
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