LE MIRACLE DU 30 FÉVRIER
Qui croire ? La direction du Théâtre National Mohammed
V, qui annonce dans son nouveau programme que la subvention du Théâtre National
Mohammed V a été augmentée de dix millions de dirhams, ou le directeur de cet
établissement étatique qui dit qu’il n’a pas les moyens pour produire ou
coproduire de grandes pièces de théâtre , à l’image de ma nouvelle pièce de théâtre
LE MIRACLE DU 30 FÉVRIER qui sera
jouée au Théâtre National Mohammed V, mercredi 20 et jeudi 21 novembre 2013..
Comme je l’ai dit et répété à presque tous les
ministres de la Culture que notre pays a connus, et plus recemment à l’actuel
ministre de la Culture, monsieur Mohammed Amine Sbihi, « Le Théâtre
National Mohammed V » doit cesser, d’une part, de fonctionner comme une
salle de location pour spectacles et meetings politiques et autres galas
scolaires, et, d’autre part, mettre un terme à sa politique qui consiste à
acheter des spectacles « produits et montés » par des comédiens fonctionnaires
et des fonctionnaires amateurs qui se sont constitués en « Associations à
but non lucratif » pour pouvoir bénéficier des subventions annuelles
que ce soit du ministère de la Cultures, du Théâtre national Mohammed V, ou d’autres
organismes..
Notre pays qui, depuis l’Indépendance, n’a jamais pu
réaliser une seule belle œuvre théâtrale, digne de l’universel, a plus que jamais
besoin de montrer à ces citoyens qu’il n’est plus le Maroc des années 60/70, et
que sa politique culturelle et théâtrale ne doit plus rester celle des années
60/70.
Cette politique culturelle, poursuivie de la même manière
depuis des décennies, demeure aux yeux des citoyens avertis et et réveillés, si
pauvre et insignifiante culturellement et théâtralement, qu’elle ne peut être
que condamnable pout notre image. Car, dès l’aube de l’indépendance, le mimétisme
archaïque et l’inertie renouvelée et renouvelable, avaient le fer de lance de
cette politique culturelle et théâtrale .Cette politique d’un autre âge doit définitivement disparaître
pour laisser la place à une nouvelle politique culturelle et théâtrale, moderne
et audacieuse, vivante et vivifiante, au service de l’épanouissement du
citoyen. Car une politique culturelle, artistique, religieuse, tel qu’elle a été
véhiculé depuis l’Indépendance de notre pays, en 1956, ne peut, archaïque et arriéré
qu’elle apparaît aujourd’hui aux yeux des citoyens non endormis, ne peut que continuer à engendrer et à consolider une société intolérante,
haineuse, agressive et extrémiste, toute prête à sévir et à brandir le coutelas
pour punir, comme cela est arrivé dans la ville de Nador où un garçon et une
fille, deux adolescents de 14 ans, se sont embrassés dans une ruelle du
quartier où ils habitent.
Aussi l’image de ces hommes qui brutalisent des
couples, réunis devant le Parlement marocain, pour s’embrassent, en signe de solidarité
avec les deux jeunes adolescents de Nador, montre bel et bien que nous vivons
dans une société frustrée qui a peur de la liberté tout court et de la liberté
d’aimer.
La culture, le théâtre, le cinéma, la musique, la
chorégraphie ainsi que le chant et la dance, auraient pu faire avancer notre
société et notre pays, si le système politique,
qui gère notre quotidien, avait moins
recours à la religion.
Rabat,
18 octobre 2013
Nabyl Lahlou
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire