Ce « droit » de réaliser mes films m’a été sûrement octroyé, suite à cette lettre ouverte que j’avais écrite en octobre 1999, et donnée en man propre au conseiller du roi Mohammed VI, le professeur Alla Sinaceur qui m'avait reçu au Cabinet royal
Cette lettre ouverte a été envoyée ou donnée en main propre à plusieurs responsables de quotidiens et d'hebdomadaires pour publication, mais personne n'a voulu la publier.
Aujourd'hui, à l'occasion de l'ouverture de mon blog, je la publie pour que ceux qui me connaissent puissent constater que rien n'a changé changer pour ma condition de citoyen et créateur : c'est toujours la même galère depuis presque quarante ans : les sabotages continuent de me bloquer dans mon travail, comme le prouvent les difficultés et les coups bas que je ne cesse de rencontrer chez le directeur général du CCM qui fait tout pour m'empêcher terminer mon nouveau film :
REGARDE LE ROI DANS LA LUNE
ou
L’année des mille et une lunes
LETTRE OUVERTE
Appel à cœur ouvert à
Sa Majesté Mohammed VI,
Roi du Maroc et mon Roi.
C'est parce que votre Majesté, chaque jour que Dieu fait, invite, discrètement et pudiquement, les Marocaines et les Marocains à explorer leurs ambitions créatives, à libérer leurs énergies, à se défaire des inerties, pour se lancer à la conquête de l'universel, en s'élançant à la quête de l'absolu, de l'imaginaire, du visionnaire, de l'audace créatrice et des idées créatives, porteuses de sérénité et de progrès pour le bien-être de chacun, que l'humble homme de théâtre que je suis, l'artiste persécuté, l'être profondément blessé, meurtri, révolté et scandalisé, le dramaturge combattu, le cinéaste et réalisateur dégoûté par tant d'injustices, d'interdictions, de sabotages et de coups bas, sollicite de votre Majesté, à travers cet appel à coeur ouvert, qu'une justice juste et équitable, une justice noble, une justice royale, vienne mettre un terme définitif à ces humiliantes interdictions, à ces sordides complots, à ces sabotages, à ces coups bas les plus bas, que des fonctionnaires imbus de leurs fonctions, ont fait subir et font subir à mes pièces de théâtre, à mes films et aux rares travaux que j'ai pu réaliser pour la Télévision Marocaine.
Mon Roi,
C'est parce que sous le règne de votre Majesté, les Marocaines et les Marocains doivent se sentir et se considérer des citoyens appartenant à un véritable Etat de droit, des citoyens qui connaissent leurs droits et leurs devoirs, des citoyens qui vivent et travaillent dans un Etat de liberté, de justice et de démocratie, un Etat de droit qui a pour nom le Maroc, le royaume du Maroc, le royaume de toutes les libertés, de tous les droits et de toutes les justices, un pays rayonnant de beauté, de bonté, et d'hospitalité, un pays qui tourne définitivement le dos aux mentalités archaïques et aux pratiques féodales et moyenâgeuses qui lui ont causé tant de maux et nui à son image séculaire, celle d'une terre de paix, d'épanouissement et de tolérance, une terre où fleurissent les solidarités, les égalités sociales et humaines, une terre où triomphent la fraternité, le droit, la justice, l'amour et le bonheur, une nation qui donne toute sa grandeur et sa noblesse à l'Etat de droit où les injustices, les interdictions, les arbitraires, les abus de pouvoir, le faux et l'usage de faux, les intimidations, les menaces, les provocations et les complots montés de toutes pièces contre des penseurs, des créateurs, des rénovateurs et des innovateurs, seront bannis à jamais, que l'humble créateur marocain que je suis, ne peut croire ni admettre que cette scandaleuse injustice que je vis, depuis le 16 septembre 1992, et cette honteuse interdiction de ne plus avoir le droit de produire, de réaliser et de distribuer mes films, que le directeur général du Centre cinématographique marocain m'a infligée, depuis le 12 octobre 1993, puissent, sous le règne de votre Majesté, continuer à le priver de son droit le plus élémentaire, celui de gagner sa vie par le fruit de son labeur.
Mon Roi
Parce que le règne de votre Majesté repose sur l'amour, le droit, la justice, la droiture, la vérité la transparence et le respect des lois, que les interdictions d'œuvres théâtrales et cinématographiques, comme celles qui frappèrent mes deux pièces de théâtre Les tortues et La grande kermesse, en 1971, puis à nouveau, Les tortues, en juillet 1999, ne peuvent plus s'abattre sur les penseurs et créateurs.
Car l'interdiction qui a frappé à nouveau ma pièce de théâtre Les tortues, en la privant de participer officiellement au Premier Festival National du Théâtre Professionnel, tenu à Meknès, du 3 au 10 juillet 1999, montre que les censeurs et les inquisiteurs, ces ennemis héréditaires de la liberté de penser et de créer, peuvent toujours surgir des ténèbres, parés d'ignorance et d'arrogance.
Mon Roi
Depuis que j'ai découvert le théâtre à l'âge de neuf ans et que cet art m'ensorcela et m'habita dès mes neuf ans, j'ai appris à aimer et à respecter la liberté, à la chérir, à la protéger, à la défendre, à ne jamais m'en séparer et à frémir pour elle quand elle est en danger, parce qu'elle est amour et vie, parce qu'elle est source de bonheur, d'énergie et de labeur.
Ainsi, au nom de la liberté, la liberté de créer et de penser librement, j'ai dû dénoncer l'interdiction de ma pièce Les tortues, dans une lettre ouverte - ma première lettre ouverte - adressée à l'opinion publique, et publiée par L'Opnion, le 25 mars 1971.
Et me revoilà, en ce 12 juillet 1999, vingt huit ans plus tard, toujours au nom du droit à la liberté, la chère liberté d'expression, obligé d'écrire, à nouveau, une lettre ouverte à monsieur le ministre des Affaires culturelles, pour dénoncer, à nouveau, cette nouvelle interdiction de ma pièce de théâtre Les tortues, décidée par des fonctionnaires relevant de son ministère qui -comble de l'ironie!- m'a accordé une subvention de deux cent mille dirhams pour faire revivre cette pièce et permettre à une quinzaine de comédiens et de comédiennes de se donner l'illusion de vivre et de faire leur métier.
Mon Roi
Si l'admiration et le respect, suscités par votre inlassable lutte contre la pauvreté et votre combat quotidien pour la dignité, le respect et le bonheur des handicapés, des déshérités et des démunis, ont fait de votre Majesté, aux yeux de la presse internationale, le Roi des pauvres, pour l'humble artiste local que je suis, votre Majesté est, depuis plusieurs années déjà, le Roi des artistes, le mécène discret et généreux de cette autre catégorie de "pauvres", ces "démunis", ces "démolis" que sont tous ces rares et véritables hommes de théâtre, metteurs en scène, réalisateurs, cinéastes, comédiens, musiciens, chanteurs, chorégraphes, tous ces véritables créateurs, tous ces artistes qui ne vivent que de leurs métiers et qui n'aspirent qu'à créer, qu'à travailler, qu'à montrer ce qu'ils savent faire pour servir leur pays et leurs concitoyens, que ce soit par le théâtre, le cinéma ou la télévision, mais qui se heurtent à des portes souvent fermées, surtout celles de nos deux Télévisions qui demeurent cadenassées et infranchissables pour tout véritable créateur marocain, innovateur et audacieux, qui veut rénover, innover et étonner, comme j'ai essayé de le montrer à travers ma pièce de théâtre Schrischmatury, que j'ai pu finalement réaliser pour le compte de la la Télévision Marocaine, après plusieurs mois de patience, de pourparlers et de négociations.
Et c'est toujours avec passion et militantisme artistique que j'ai également réalisé, toujours pour la Télévision Marocaine, une émission de quatre vint onze minutes, intitulée Je, soussigné, entièrement consacrée au premier écrivain marocain de langue française, Ahmed Sefrioui. Ces deux travaux, Schrischmatury et Je, soussigné ne sont toujours pas diffusés, comme ce fut le cas pour mon premier téléfilm : Les morts, d'après Le possible de l'impossible de Abdeljabbar Shimi, et Le journal d'un fou, adapté d'un récit de Nicolas Gogol; ces deux créations, réalisées en 1975 et 1976, restèrent plus de trois ans interdites et ne purent voir le jour que le jour où monsieur Mohammed Larbi El-Khattabi devint le ministre de l'Information que tout le monde attendait et espérait.
Mon Roi
Si ces interdictions que je vis et subis au niveau du théâtre et de la télévision, ne sont pas arrivées à ébranler ou à atteindre mon mental et ma volonté de poursuivre mes rêves de créateur-auteur-réalisateur-comédien au service de la création et de l'art, je ne peux, hélas!, en dire autant de cette atroce et douloureuse injustice qui est à l'origine de cet appel à cœur ouvert que je lance, en mon âme et conscience, à votre Majesté.
Mon Roi
C'est une abjecte injustice qui s'est abattue sur le cinéaste que je suis, comme la foudre, un 16 septembre 1992, jour où le président de la Commission du Fonds d'aide à la production cinématographique, décida, en parfait accord avec le directeur général du Centre cinématographique marocain, de m'assassiner cinématographiquement et d'assassiner mon dernier film La nuit du crime, à travers des décisions diffamatoires et humiliantes pour le créateur que je suis, des décisions totalement basées sur le mensonge, le faux et l'usage de faux.
Et depuis que ces décisions m'ont été assénées dans un insultant et provocant procès-verbal, décisions que l'ensemble des cinéastes et des critiques arabes, africains et européens, présents aux Journées Cinématographiques de Carthage, tenues en novembre 1992, dénoncèrent et condamnèrent dans une pétition adressée à la presse, comme le feront quelques jours plus tard, plus d'une centaine d'intellectuels marocains, des penseurs, des artistes, des réalisateurs, des peintres, des journalistes, des écrivains, des poètes, je n'ai pas arrêté de me battre contre cette injustice et de combattre ses auteurs, dont le président de la Commission du Fonds d'aide, qui, pour lui avoir dit et rappelé qu'il devait respecter à la lettre le règlement du fonctionnement du Fonds d'aide en laissant à d'autres l'opportunité de présider la Commission, se rua sur ma personne, me frappa et me maltraita dans le bureau du secrétariat général du Fonds d'aide au Centre cinématographique marocain.
Cette sauvage agression, chargée de tant de haine, de méchanceté et de violence physique et verbale, je l'ai immédiatement dénoncée et condamnée dans deux lettres, l'une, envoyée à la presse marocaine, pour prévenir les véritables et rares cinéastes marocains de la présence dans leur corps d'un dangereux microbe qui peut empoisonner leur existence, et l'autre, adressée au directeur général du Centre cinématographique marocain, pour le mettre au courant de cette agression et lui demander que la Commission du Fonds d'aide, devant se réunir pour visionner mon dernier film La nuit du crime, dans le cadre de l'octroi de la dernière tranche de l'aide, soit présidée par quelqu'un d'autre que cet individu qui m'avait frappé, intimidé, menacé et juré d'utiliser tous les moyens pour m'empêcher de réaliser mes films.
Malheureusement, le directeur général du Centre cinématographique marocain se rangea du côté du président de la Commission du Fonds d'aide, et le laissa visionner La nuit du crime, contre mon gré et malgré toutes mes lettres de protestation. Le but de ce complot, longuement prémédité, est de permettre au président de la Commission du Fonds d'aide de venger le directeur général du Centre cinématographique marocain et de se venger lui-même, suite à la lettre ouverte que je venais d'adresser, le 4 août 1992 à monsieur le ministre de l'Intérieur et de l'Information, tuteur du Centre cinématographique marocain, pour dénoncer et condamner les violations du règlement du Fonds d'aide par le directeur général du Centre cinématographique marocain et le président de la Commission du Fonds d'aide. C'est ainsi que la direction du Centre cinématographique marocain a jeté en pâture mon film La nuit du crime à cet ancien caméraman des Actualités Marocaines, aujourd'hui, Président de l'Association des Accidentés de la Route pour l'Oriental, qui me décréta cinéaste raté, ayant fait un film raté, interprété par des comédiennes et des comédiens ratés et filmé avec des techniciens ratés, tout en m'accusant de choses que je n'ai pas faites, pour justifier sa décision de priver La nuit du crime du reste de l'aide qui lui revient de droit, me laissant ainsi endetté et dans l'impossibilité d'entreprendre la réalisation d'un nouveau film.
Mon Roi
Si un souffle divin n'était pas offert à l'humble être, armé de croyance et de foi, que je suis, il y a bien longtemps que ce directeur général du Centre cinématographique marocain serait arrivé à ses funestes desseins, ceux d'étouffer mes énergies créatrices et d'enterrer à jamais mes nobles ambitions d'auteur-réalisateur, continuellement combattu et saboté, rarement encouragé et soutenu.
Et depuis que ce directeur général m'empêche d'exister cinématographique ment, depuis le "verdict" assassin de sa Commission du Fonds d'aide, depuis sa "sentence" criminelle de m'interdire de réaliser mes films, je n'arrête pas de demander et de réclamer, qu'une Commission, composée de personnes amoureuses du cinéma, de personnes objectives et impartiales, regarde mon film La nuit du crime, pour mesurer le poids de cette sordide et atroce injustice, décidée par ce directeur général dont la mission première est de soutenir les cinéastes et le cinéma marocains.
Mon Roi
Ce combat à armes inégales, entre le directeur général du Centre cinématographique marocain, cet ancien directeur d'une fabrique de pâtes alimentaires, devenu, en l'espace d'une huitaine d'années à la tête du Centre cinématographique marocain, milliardaire et propriétaire d'hôtels, de bars, de restaurants, de salles de cinéma, de maisons de production et de prestations de services cinématographiques, de studios de tournage et d'agences de publicité, et le cinéaste solitaire, l'éternel homme de théâtre endetté que je suis, a débuté le 16 septembre 1991, jour où ce directeur général, fort des appuis inconditionnels de son ministre de tutelle, refusa systématiquement d'indemniser la détérioration de sept scènes de mon dernier film La nuit du crime, abîmées au niveau de leur négatif, par le laboratoire relevant du Centre cinématographique marocain.
Et pour montrer et me prouver, encore une fois, qu'il est un personnage intouchable, quoi qu'il fasse, et quoi qu'il commette comme abus de pouvoir, et quoi que je dise ou écrive pour dénoncer ses abus de pouvoir et ses actes d'arbitraire, le protégé et choyé serviteur du ministre de l'Intérieur, prend la décision arbitraire et despotique de priver la cinéaste marocaine, madame Farida Belyazid, de son voyage en Chine où elle était invitée pour présenter son film, pour la punir de s'être solidarisée avec le cinéaste injustement bafoué et diffamé que je suis, en signant la pétition, condamnant les décisions de la Commission du Fonds, prises envers ma personne et mon dernier film La nuit du crime.
Et pour m'empêcher de pouvoir gagner ma vie avec la distribution de mes films, ce pur produit du ministère de l'Intérieur va jusqu'à intimider et menacer tout distributeur-exploitant de films, de ne pas lui donner les films qu'il a la charge de distribuer, en tant que distributeur, et de lui fermer ses salles de cinéma, s'il se hasardait à ouvrir les siennes pour mes films. Même la salle du 7ème Art, qui appartient à l'Etat, est interdite à mes films.
Mon Roi
Chaque jour que Dieu fait, pendant que le directeur général du Centre cinématographique marocain, qui m'interdit de distribuer mes films, compte les millions qu'il amasse, chaque jour, grâce aux films qu'il exploite dans ses nombreuses salles ou distribue dans d'autres, moi, qui vis à crédit au jour le jour, je m'interroge, mais sans l'once d'un regret, sur le sens qu'aurait pu prendre ma vie d'artiste, si j'avais ouvert les yeux sous un ciel moins bleu et moins beau que celui de ce Maroc des mille contrastes et contradictions, ce Maroc où la pauvreté, l'ignorance, les injustices, les inégalités, le favoritisme, la corruption et l'exploitation ont trouvé toutes les facilités, toutes les opportunités et tous les encouragements pour s'implanter et semer leurs ravages.
Mais le grand rêve des petites gens, le souhait des humbles et des opprimés, est que sous le règne de votre Majesté, cette terre bénie des saints, sera définitivement débarrassée de toutes ces mauvaises graines.
Mon Roi
Avec le gouvernement issu de l'alternance, l'espoir d'une justice juste et équitable germa pour la première fois dans mon esprit et, sans doute, dans celui de tous les opprimés et victimes d'abus de pouvoir et d'arbitraire
C'est ainsi que le 20 août 1998, j'ai adressé à monsieur le Premier ministre une longue lettre ouverte, accompagnée d'un dossier de 151 pages, contenant toute la correspondance et tous les documents prouvant la responsabilité du président de la Commission du Fonds d'aide et du directeur général du Centre cinématographique marocain dans le modelage et le montage criminels de cette lâche injustice et dans la confection de ce complot, volontairement et délibérément dirigés contre ma personne et mon dernier film
La nuit du crime.
La nuit du crime.
Cette lettre ouverte, demandant à monsieur le Premier ministre, en guise de conclusion, d'être à l'écoute de nos cris étouffés, de nos chuchotements étranglés et de nos balbutiements intimidés, a eu le même sort que toutes celles que j'ai commencé à écrire depuis 1971.
Mon Roi
Depuis le 3 août 1998 jusqu'au 17 novembre 1999, jour où la direction du Centre cinématographique marocain m'a refusé le droit de déposer et d'inscrire au secrétariat du Fonds d'aide, le nouveau projet de mon film Les années de l'exil d'après le roman Enquête au pays de Driss Chraîbi, plus d'une quinzaine de lettres, accompagnées de plusieurs dossiers, et plusieurs centaines de documents originaux, relatifs à la production et à la réalisation de mon film La nuit du crime ont été envoyés ou donnés directement à monsieur le ministre de la Communication, pour lui permettre, d'une part, de prendre connaissance des mécanismes qui ont conduit à la fabrication de cette injustice, infligée à ma personne et à mon dernier film La nuit du crime, et, d'autre part, de comprendre cette soif et cette rage de justice, qui m'habitent depuis plus de huit ans, de voir une Commission libre, indépendante et objec-tive se pencher sur cette lugubre et honteuse injustice, sur cette grotesque mascarade.
Mon Roi
Cette scandaleuse injustice a été, depuis le 16 septembre 1991 au 10 décembre 1997, longuement expliquée, exposée, dénoncée et condamnée, à travers plusieurs lettres envoyées, respectivement, à monsieur Driss Basri, ministre de l'Intérieur et de l'Information, tuteur du Centre Cinématographique marocain, à l'ex-Premier ministre, monsieur Karim Lamrani, au conseiller de Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu l'ait en sa sainte miséricorde, feu Ahmed Réda Guédira, et enfin à monsieur Driss Alaoui M'daghri, ex-ministre de la Communication, tuteur du Centre Cinématographique marocain.
Mais aucun de ces très hauts personnages de l'Etat ne daigna se pencher sur l'état de ma petite personne pour mesurer le poids de cette douleur que me cause cette injustice.
Mon Roi
Après avoir frappé à toutes les portes, sauf celles des tribunaux, faute de moyens matériels, je souhaite, à travers cet appel à cœur ouvert, adressé à votre Majesté, avec amour, déférence, humilité, honnêteté, objectivité, lucidité, clairvoyance et responsabilité, que toutes ces injustices qui me poursuivent, cessent à jamais, afin de permettre à mes rêves, qui ont nourri mes six premiers films, de semer à nouveau les graines fertiles de la création pour que germent dans mon cœur et dans mon esprit, après plus de huit années de purgatoire, des destins cinématographiques, des œuvres qui donnent naissance aux beaux films qui dénoncent les injustices et défendent les idéaux de justice, comme j'ai essayé de le faire, modestement, mais honnêtement, dans mon film La nuit du crime, un film qui, sous le règne de votre Majesté, ne pourra que trouver, la tête haute, le chemin des écrans, après plus de huit an- nées de damnation et d'interdiction.
Mon Roi
Me voilà, Majesté, arriver au terme de ma réflexion, une réflexion combien amère, parce qu'elle est le reflet exact de cette douloureuse injustice que je vis, cette abjecte injustice que je m'étais juré de porter à la connaissance de Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu l'ait en sa Sainte Miséricorde.
Dieu en a décidé autrement.
Que Sa Majesté le Roi Hassan II repose en paix et que Dieu protège votre Majesté et fasse que cet amour sincère, intense et vrai que nous vous portons, brille, chaque jour que Dieu fait, de mille bonheurs radieux sur nos visages et emplisse nos esprits et nos cœurs de mille dévouements et fidélités.
Rabat, le 30 0ctobre 1999
Signé Nabyl Lahlou
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