jeudi 8 septembre 2011

lettre à FAÎSSAL LAARAICHI


Lettre ouverte à Monsieur Faïçal Laaraîchi, président directeur général
de la Société Nationale de Radio et de Télévision

Pour demander la participation de la Société Nationale de Radio et de Télévision à la production de mon nouveau et 9ème film : Regarde le roi dans la lune ou L’année des mille et une lunes, j’ai remis en main  propre à monsieur Taoufik  Bouchaâra, directeur  de la production à la SNRT, une lettre écrite à votre intention, accompagnée du scénario du film Regarde le roi dans la lune ou L’année des mille et une lunes, et d’un petit  livre de 48 pages, relatant par le texte et l’image, la première et deuxième phase du tournage de mon film,  qui s’est  déroulé du 29  mars 2010  au 24 avril 2010  et du 18 juillet au 9 août 2010. Dans cette lettre que je vous ai écrite respectueusement, je vous ai demandé de prendre part, ne serait-ce que pour la première fois, à la production de mon nouveau film, toujours en tournage et toujours inachevé, faute de moyens financiers.
Le 14 avril 2011, ayant terminé la troisième phase du tournage de mon film  Regarde le roi dans la lune ou L’année des mille et une lunes, je me suis mis à rêvasser en pensant que dorénavant tous les hauts responsables de notre pays, choisis et nommés par le roi , allaient, désormais, suite au discours royal du 9 mars dernier, donner une belle et heureuse image de leurs personnes, au service des citoyens et du pays.
C’est ainsi qu’aujourd’hui 18 avril 2011, le cœur rempli de sérénité et d’espoir, j’ai couru vers le bureau de monsieur Taoufik  Bouchaâra pour m’enquérir du sort réservé à ma  requête par le patron de la SNRT. Hélas ! Le discours royal du 9 mars ne semble pas convaincre certains de nos hauts responsables à se défaire définitivement de leurs mentalités tristement makhzanéennes et lourdement frappées par le seau du makhzen. Ainsi monsieur Taoufik Bouchaâra me fait savoir verbalement que la Société Nationale de Radio et de Télévision n’est pas prête à prendre part à la production de mon  nouveau film. Ce refus de la part de monsieur Faïçal Laraaïchi de ne pas prendre part à la production de Regarde le roi dans la lune ou L’année des mille et une lunes, ne m’a ni surpris ni étonné car le président directeur général de la Société Nationale de Radio et de Télévision a déjà refusé de prendre part à la production de mes  deux films : Les années de l’exil et Tabite or not Tabite.
Je ne regrette nullement de m’être adressé à vous par lettre pour solliciter la participation de la Télévision nationale et publique à la production de mon nouveau film, Regarde le roi dans la lune ou L’année des mille et une lunes. Mais ce que je déplore et condamne vigoureusement, c’est que vous n’avez ni l’élégance ni le tact, encore moins le devoir professionnel, de répondre ou de faire répondre aux nombreuses lettres que je vous ai adressées, dont la première remonte au 10 janvier 2000 et la dernière  au 16 mars 2011.

Aussi je ne peux que vous dire mon immense indignation quand j’apprends qu’un bon nombre de cinéastes marocains et étrangers ont pu bénéficier de la participation généreuse de la SNRT aux projets de leurs films, en ne vous donnant qu’un petit coup de fil, ou en bavardant avec vous lors de rencontres fortuites ou mondaines. Pour ma part, je ne vous ai jamais téléphoné pour demander quoi que ce soit, car j’ai toujours été respectueux envers le haut responsable que vous êtes, choisi et nommé par le roi, et ce en m’adressant à vous par lettres, toujours par lettres, dont le nombre dépasse la trentaine, sans jamais recevoir la moindre petite réponse du haut responsable que vous êtes, un haut responsable choisi et nommé par le roi.
Aussi, souvenez-vous, dès votre nomination en ce 18 novembre 1999,  je vous ai dit et écrit : Seule une véritable Télévision nationale militante, avec de grands desseins pour notre pays, et de grandes émissions aux contenus hautement élévateurs de nos âmes et artistiquement exaltants pour notre fierté nationale, est en mesure de donner une réelle image de notre pays et de son nouveau règne.
Aussi vous devez toujours avoir présent à l’esprit  - je vous le rappelle encore une fois - que vous avez été choisi et nommé par Sa Majesté le roi  Mohammed VI, pour diriger la Télévision nationale publique, dans le but de faire de cette boîte magique, non pas un haut parleur de propagande pour l’image du nouveau roi du Maroc, et une caverne d’Ali baba pour vos amis, vos proches et vos laquais, mais un haut lieu où doivent avec bonheur  cohabiter : culture  et réflexions, débats politiques et artistiques, divertissements intelligents et plaisir visuels, en un mot :  une Télévision nationale publique qui coupe définitivement avec la télévision squattée et dirigée par des hommes de main de l’ancien ministre de l’intérieur feu Driss Basri.
Avec cette politique télévisuelle menée par les deux Télévisions publiques (toutes les deux  financées par les citoyens marocains), notre pays semble chaque jour perdre un peu de son  âme et voit son identité nationale  se « bâtardiser » au fil des jours. Tous ces maux et ces malheurs cathodiques sont la conséquence de votre désastreuse politique télévisuelle, instaurée sciemment pour n’être qu’au servir des entreprises de publicité ou des boîtes de production,  dirigées par vos amis et vos proches.
Dans cette logique, je comprends parfaitement votre refus de prendre part à  la production de mon film  Regarde le roi dans la lune ou L’année des mille et une lunes, un film qui rend hommage au grand roi Mohammed V, et qui donne leurs lettres de noblesses aux grands héros marocains qui ont combattu les colonialismes français et espagnol, à l’image du mythique Abdelkrim Khattabi.
Demain, vingt avril 2011,  je vous donne rendez-vous devant le parlement. Vous m’y verrez brandissant une pancarte pour exiger votre démission et votre jugement


                                                                                                              Rabat le 18 avril 2011
                                                                                                              Signé : Nabyl Lahlou


 cette lettre a été publiée dans LA VÉRITÉ, le 24 avril 2011

                          

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