samedi 6 octobre 2018



LE FESTIVAL DE CANNES ET SON REGARD INCERTAIN
Le film français SOFIA que ses producteurs français tiennent à tout prix à nous faire avaler comme étant un film marocain parce qu'ils le distribuent au Maroc, est un pèse peu, cinématographiquement parlant. Ce pèse peu, qui frôle le te peu, qui frôle le téléfilm, a bénéficié de critiques laudatives de la part de plumitifs de tous genres, dont les disciples continuent à encenser cet ennuyeux pèse peu.  Il est revolu à jamais le temps où les grandes plumes portaient un vrai regard sur des films par la force de leurs critiques, bonnes ou pas bonnes, mais souvent justes et pertinentes. Aujourd'hui, l'art d'écrire une critique n'émane plus de la pensée, mais plutôt des besoins dictés par la panse. Ce pèse peu, dont les producteurs lui font de la promo dans un  festival israélien, en tant que film représentant le Maroc, parce qu'il est réalisé par Miryem Benm Barek Aloisi, une réalisatrice  française d'origine marocaine, est visible en ce moment  dans l'ancien cinéma Le Colisée de Rabat, dont les propriétaires, des français du Maroc, qui sont également les élégants  propriétaires de l’hôtel Balima et des immeubles tout autour,  l'ont cédé  à  un exploitant français, venu de France. Et c'est  grâce à une subvention de trois millions six cent mille dirhams, accordés par le directeur du Centre Cinématographique Marocain (CCM) que l'ancien Colisée a pu être partiellement  rénové et divisé en quatre salles, dont la plus grande a accueilli la première du film SOFIA qui ne m'a ni interpellé ni intéressé ni touché, contrairement au délégué général du festival de Cannes, Thierry  Fremaux qui le sélectionna  avant même qu'il soit totalement monté, pour être présenté dans la section Un certain  Regard, en tant que film marocain. Il y a anguille sous Thierry. Exactement comme ce fut le cas pour Abdellatif Khechiche, dont le film ADELE  fut sélectionné pour la compétition officielle de Cannes avant d'avoir son montage définitif. Résultat : Palme d'or pour ADELE. Prix du scénario pour SOFIA.  Il y a anguille sous Fremaux. Comme je l'ai ecrit il y a plus d'une dizaine d'années, le festival de  Cannes est devenu une machine impitoyable qui arnaque plus de trois mille cinéastes du monde entier,  qui envoient leurs films à Thierry Fremaux,  en payant entre cent et deux cents euros, pour leur visionnage, alors que les sélections des films pour les diverses sections sont faites à l'avance. Une véritable supercherie pour ne pas dire une arnaque à l'image de ce tapage médiatique et publicitaire orchestré autour du petit film français SOFIA parce qu'il ete primé à Un certain regard. Les spectateurs marocains, à l'issue de la projection de ce film , donné en première dans ce nouveau Colisée,  rénové grâce aux trois millions six cent mille dirhams, accordés par Sarim Fassi Fihri, le directeur du CCM, n'ont montré que des regards incertains.. Mais ces mêmes regards ne s'interrogent pas pourquoi le nouveau Colisée, qui a tapissé tous les murs de son hall et de ses couloirs avec  uniquement des photos portraits  de stars, américaines et françaises, n'a pas pensé à mettre une photo d'une actrice et d'un acteur, marocains. Heureusement que Monsieur Pierre a tout prévu  pour ne pas froisser l'amour-propre des indigènes que nous sommes devenus, nous autres Marocains, dans notre propre pays. En effet, le nouveau patron du nouveau Colisée - qui doit logiquement s'appeler CINEMA ATLAS,  a jugé bon de mettre un grand portrait de son compatriote français Jamel Debbouze, cet artiste français qui crie haut et fort qu'il esr Marocain..Et pourquoi pas,  tant qu'il peut continuer à tirer profit du pays pour servir la sous-culture française comme il le fait,  via son Festival du rire de Marrakech , et son Comédie Club Debbouze que lui a  offert sa compatriote Samira Sitail qui dirige  2M et qui refuse systématiquement que 2M diffuse un seul de mes neuf longs métrages de fiction. Quelle honte. Quelle injustice. Quelle arrogance. Quelle connerie !
                                                                                        Nabyl Lahlou

P.S : En 1983, Nabyl Lahlou a refusé La Quinzaine des réalisateurs, pour son film .L,'AME QUI BRAIT, qui a été choisi pour concourir au César du film francophone.
En 1984, Le 3ème film de Nabyl  BRAHIM YACH a été présenté dans la sélection. Officielle du festival de Berlin /Section Panorama du cinéma méditerranéen.




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