jeudi 24 décembre 2020

SAHARA BIEN QUI SAHARA LE DERNIER

 SAHARA BIEN QUI SAHARA LE DERNIER.

Pour la première fois dans leur histoire, les deux chaînes de télévision marocaines ont diffusé des images parlantes, montrant le roi Mohammed VI en train d’accueillir, au Palais Royal de Rabat, le représentant du président américain Donald Trump, à qui il a souhaité la bienvenue, et le représentant de la délégation israélienne, un juif marocain, donc un sujet de Sa majesté, qui, très heureux et très content de voir « son roi », exprime au monarque : santé et longue vie, en répétant, dans un parfait dialectal marocain :  

الله يبارك في عمر سيدي 

Sous le regard attentif du souverain, le représentant de l’Etat d’Israël, (un État qui a été bâti par la force des armes, avec la puissance des dollars et surtout grâce à l’usurpation de la terre palestinienne et l’exil de ses propriétaires), signe calmement des « Ittifakiate » assis derriere un bureau où trône pour la première fois le drapeau israélien, frappé de la légendaire Etoile de David. Les mêmes « Ittifakiates » sont également signées par le chef du gouvernement marocain, Saad Eddine Othmani, un fervent islamiste, converti à la laïcité par la magie et le goût du pouvoir politique. Si pour Henri IV, Paris valait bien une messe, pour le peuple marocain, la légitimité du Sahara marocain ne mérite pas d’être bradée, via un troc, un deal, الذل. Depuis que les premières cartouches furent tirées en 1957 pour libérer le Sahara marocain des colonialistes, français et espagnols, la lutte n’a jamai cessé. Et ce n’est pas 57 ans plus tard que ce Sahara pour lequel des milliers de vies ont été données, et des milliers de milliards de dirhams ont été engloutis, que le Maroc a besoin de l’aval de Donald Trump qui avalise notre souveraineté sur notre Sahara. Les fourberies, les tricheries et les Trumperies, relèveront du passé. 

Le 25 décembre 1975, soit 50 jours après le déclenchement de La Marche Verte, le cinéaste Med Hondo, (qu’il repose en paix), donna le premier tour de manivelle du tournage de : Nous aurons toute la mort pour dormir, un documentaire de presque deux heures et quart, sur « La lutte du peuple Sahraoui pour l’Indépendance de son pays, occupé par le Maroc et la Mauritanie ». Ayant vu le film, j’avais écrit à Med : ils ont tout le temps pour rejoindre leur patrie. Le dossier du Sahara, qui a toujours été la priorité des priorités pour le roi Hassan II, et, aujourd’hui, pour Mohammed VI, ne trouvera de solution définitive, c’est à dire humaine et humaniste pour le bien de tous, y compris l’Algérie, que lorsque les camps de Tindouf auront disparu à jamais car leurs habitants auront tous choisi de rejoindre la terre de leurs ancêtres.

Rabat, le 24 décembre 2020

Nabyl Lahlou

mercredi 16 décembre 2020

PARTIR TRANQUILLEMENT

PARTIR TRANQUILLEMENT

« J’ai vu la mort, indisciplinée et désorientée, frapper.

Celui qu’elle touche, meurt, et celui qu’elle rate,

Vit longtemps et se fait de vieux os ».

Comme dans ces vers de ce grand poète de la Jahiliya, Zouheir Ben Abi Salama, Nour-Eddine Saïl est mort, aujourd’hui, mercredi 16 décembre 2020, emporté, lâchement et tristement, par un de ces Coronavirus qui n’a pas voulu l’épargner afin de lui permettre de continuer à vivre et à travailler jusqu’à ce qu’une belle mort, une douce mort, naturelle et paisible, vienne le prendre dans ses bras, pour le bercer éternellement. S’interroger sur la vie, le sens de la vie, sur ses bienfaits et ses méfaits ainsi que sur le bonheur ou les malheurs qu’elle apporte à l’homme et cause à l’humanité, est le propre du penseur-philosophe qui se veut libre et ne peut être que libre et indépendant pour accoucher d’idées plus que lumineuses et révolutionnaires, dont l’humanité a besoin pour mettre fin aux crimes quotidiens du Coronavirus qui ne cesse d’assassiner les humains, depuis le mois de décembre de l’année dernière. 

Nour-Eddine Saïl s’en est allé trop tôt. Arraché subitement aux siens, à l’âge de 73 ans, il est allé rejoindre ses chers amis et proches, dont le peintre Mohamed Melehi, mort le mercredi 28 octobre dernier, à l’âge de 84 ans, emporté, lui aussi, par cet assassin, invisible, imprévisible et sournois, qu’est le Covid-19, ce fils de virus qui peut, du jour au lendemain m’avoir dans son collimateur et, sans crier garde, décider de m’abattre, à l’âge de 75 ans pour rejoindre Nour-Eddine Sail qui ne sera sûrement pas content de me voir à cause de tout ce que j’ai écrit sur sa gestion de la chose cinématographique et sur son exécrable politique de copinage cinématographique, allant jusqu’à le traiter d’assassin du cinema marocain. Pourtant, en me voyant débarquer dans l’autre monde, il m’accueille avec un sourire libéré, me serre dans ses bras et me dit, son regard ailleurs : "tu avais raison, Nabyl, quand tu me disais que j’aimais les courtisans et les lèches culs, dont plusieurs avaient pu faire leur premier film. Je me demande pourquoi je n’ai jamais cherché à te soutenir et te faciliter la tâche pour faire au moins le grand film de ta vie. D’ailleurs, je ne t’ai jamais vu me solliciter. Tu as toujours refusé." 

Si, si, tu m’as soutenu, Nour-Eddine, parce que je te l’avais demandé par lettre. Tu m’as permis d’achever le tournage de mon huitième film Tabite or not Tabite, en m’accordant la quatrième tranche de l’aide totale d’un million sept cent mille dirhams. Cependant, en dehors de ce sympathique geste qui a eu lieu en 2004, geste pour lequel je t’ai remercié dans le générique du film, les dix années de ton mandat à la tête du CCM ont été un véritable calvaire pour moi. Quand je t’avais rendu visite pour la première fois au CCM pour te féliciter en tant que nouveau directeur général du CCM, je t’avais dit ceci : "Sans justice, il n’y aura jamais de grands film marocains, ni de beaux, ni de grands." J’espère que tu t’en souviens. Malheureusement, pendant tes dix ans à la tête du CCM, tu n’avais fait que me mettre les bâtons dans les roues à cause des articles justes que j’écrivais pour dénoncer ta désastreuse politique cinématographique. Pendant ta décennie à la tête du CCM, tu n’avais fait que soutenir tes amis et tes proches, des cinéastes venant de France et de Navarre. Je te rappelle aussi que lorsque tu as été DG de 2M, tu avais refusé de soutenir la post-production de mon septième film Les Années de l'exil d’après Enquête au pays de Driss Chraibi, ce même Driss Chraibi que tu avais invité quand tu étais directeur des programmes à la RTM. Pendant cette période tu avais programmé et diffusé mes deux premiers films Al Kanfoudi et Le Gouverneur. Mais à cause de ton esprit libre tu as fini par être éjecté de ton poste et maltraité par l’ex-ministre de l’Intérieur et de l’Information, Driss Basri. Heureusement que tu avais trouvé en Serge Adda, le patron de Canal Horizon, un ami et un sauveur. 

"Là, je viens d’arriver. Je vais dormir. Cette mort atroce que m’a collée le Covid me fait encore mal. Je vais dormir. Bonne nuit, Nabyl."

Bonne nuit, Nour-Eddine. Tu peux dormir tranquille, car malgré ta mauvaise politique, tu resteras à mes yeux un homme honnête et intègre pour qui j’ai toujours eu de l’estime. À propos, si tu vois Mohamed Melehi, dis-lui bonsoir de ma part. Sa mort subite m’avait fait une vraie peine.

Mercredi 16 décembre 2020

Signé Nabyl Lahlou

lundi 5 octobre 2020

زوبعة في غراف مثقوب

"زوبعة في غراف مثقوب"
"Tempête dans un gobelet troué"






لقطات من فيلم القننفودي لنبيل لحلو
1978
Avec des extraits du film Al Kanfoudi de Nabyl Lahlou (1978) 






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vendredi 18 septembre 2020

AUTANT EN EMPORTE L’IGNORANCE

AUTANT EN EMPORTE L’IGNORANCE




Me souvenant avoir vu, en 2016, au Festival National du Film de Tanger, un excellent court métrage intitulé L’Homme au chien, réalisé par un cinéaste, nommé Ismaël EI Iraki, je ne peux, aujourd’hui, qu’être ravi d’apprendre que le premier long métrage de ce talentueux cinéaste : Zanka Contact, à été sélectionné pour la Compétition Officielle de la Mostra de Venise (Section Horizon) et récompensé par Le Prix d’interprétation féminine, décerné à Khansa Batma, l’héroïne de ce premier film d’Ismaël El Iraki que je ne connais pas, n’ai jamais vu ni eu l’occasion de rencontrer. Pourtant, je lui ai envoyé ce message qui provoquera cet échange de mails:
Bonjour Ismaël El Iraki,
Si c’est bien vous l’auteur de ce court métrage racontant le calvaire d’un homme à la recherche de son chien, je ne peux que vous dire bravo, bravo, bravo. C’est du grand art. de l’excellent cinéma. Je ne suis donc nullement étonné de voir La Mostra de Venise sélectionner votre premier long métrage que le jury de la Sélection Horizon a récompensé en donnant le Prix d’interprétation féminine à Khansa Batma que je félicite chaleureusement et vous vous félicite autant.
P.S : Pour votre information, permettez-moi de vous dire, contrairement à vos dires dans vos interviews, que Khansa Batma a fait ses premiers pas au cinéma, sous ma direction, en interprétant avec finesse un rôle important dans mon septième film LES ANNÉES DE L’EXIL. C’était en 2002. Je vous souhaite de continuer à créer pour éblouir et faire aimer le cinéma
Bien à vous.
Nabyl Lahlou
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Bonjour Monsieur,
Je n’ai pas réalisé de film avec un chien, mais merci pour vos encouragements et désolé s’il y a eu malentendu. À ma connaissance Zanka Contact est le premier rôle principal qu’interprète Khansa dans un long métrage. Si vous m’assurez du contraire, très bien et désolé, je ne connaissais pas votre film. Merci et bonne soirée !
Ismaël El Iraki

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Bonsoir Ismael El Iraki,
Merci d’avoir réagi à mon message avec autant de délicatesse et de tact.
Si je comprends bien votre réponse, vous n’êtes donc pas ce cinéaste marocain qui a fait un très bon court métrage que j’ai aimé, et qui, en 2017, a bénéficié d’une avance sur recettes d’un montant de quatre millions deux cent mille dirhams, accordés par le Centre Cinématographique Marocain, pour votre scénario Zanka Contact
Vivement les Oscars
Très bonne nuit
Nabyl Lahlou

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Vous me confondez avec Kamal Lazraq. Nous avons le même producteur. Merci.
Ismaël El Iraki


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Vous avez raison. Le court métrage que j’ai beaucoup aimé s’appelle L’homme au chien de Kamal Lazrak. Est-ce que vous savez qui je suis ? Je vous pose cette question parce que j’ai été un peu secoué de vous voir m’appeler par Monsieur.
Bonne chance pour la suite de vos rêves cinématographiques
Nabyl Lahlou

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Non Monsieur, je ne sais pas qui vous êtes, et vous ne savez pas qui je suis non plus. C’est pourquoi vous appeler Monsieur était la façon respectueuse et usuelle de s’adresser à quelqu’un qu’on ne connaît pas. Ma culture cinématographique est extrêmement limitée, j’espère que vous me pardonnerez de ne pas connaître votre travail. En espérant découvrir bientôt votre travail et vous rencontrer.
Ismaël El Iraki



C’est donc en tant que cinéaste d’origine marocaine, vivant et travaillant en France, qu’Ismaël El Iraki a obtenu, en 2017, l’avance sur recettes d’un montant de quatre millions deux cents mille dirhams, que le Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine lui avait accordée pour la production de son premier long métrage : Zanka Contact qui est un film purement français au niveau de sa production et et des divers postes techniques.
Ainsi la très mauvaise politique du Centre Cinématographique Marocain, au niveau de la gestion et de la répartition du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine, continue, froidement et impunément, de servir les intérêts des prestataires de services cinématographiques, dont le grand parrain et le grand patron est l’actuel directeur du Centre Cinématographique Marocain, Sarim Fassi Fihri qui, ayant atteint l’âge de la retraite, il y a déjà deux ans, a été reconduit dans sa fonction de directeur du Centre Cinématographique Marocain par la volonté du chef du gouvernement marocain, monsieur Saad Eddine Othmani, qui n’a pas eu la volonté de trouver un jeune cadre, compétent et dynamique, pour remplacer cet homme d’affaires qui a amassé une grosse fortune grâce aux films étrangers tournés dans notre pays.
La faillite et l’échec du cinéma marocain continue de semer le doute et le désespoir chez plus de cent jeunes cinéastes marocains qui attendent de réaliser leurs premiers films. Cet échec est dû à la catastrophique et honteuse politique du Fonds d’aide qui, je le redis, le répète et le crierai haut et fort, ne fait que favoriser l’octroi de l’avance sur recettes aux projets de films, présentés par des cinéastes, français, italiens, belges, hollandais, anglais et canadiens, d’origine marocaine, ou par des cinéastes marocains qui ont quitté le Maroc depuis plusieurs décennies, et qui trouvent le culot d’y revenir pour pomper l’argent du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine grâce aux magouilles, aux combines et à la corruption. Je le dis, le redis et le répéterai : L’argent du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine doit d’abord aller aux cinéastes marocains, nés au Maroc, vivant au Maroc et travaillant au Maroc. Ismael El Iraki, qui est né au Maroc en 1983 (année où j’ai réalisé mon quatrième film L’ me qui brait) et qu’il quitta pour aller en France en 2002 (année qui a vu la naissance de mon septième film Les Années de l’exil où Khansa Batma a fait ses premiers pas de comédienne bien douée), n’est donc pas l’auteur-réalisateur de L’Homme au chien. Quel dommage ! Mais il est l’auteur-réalisateur du film français : Zanka Contact qui a reçu du Centre Cinématographique Marocain quatre millions deux cent mille dirhams. Quelle honte et quelle arnaque.

Rabat 16 septembre 2020
Signé Nabyl Lahlou

jeudi 10 septembre 2020

Cher ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, monsieur Othmane El Ferdaous

Cher ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, monsieur Othmane El Ferdaous, 


Le 2 août dernier, j'ai téléphoné à votre secrétaire madame Benali pour solliciter une audience auprès de vous. Après plus de vingt jours d’attente, j’ai envoyé un message WhatsApp à madame Benali, la priant de me dire si elle avait bien transmis ma demande d'audience à monsieur le ministre. « Oui, votre demande a bien été transmise à monsieur le ministre. Vous êtes sur la liste d’attente. Le cabinet vous contactera.», m’écrivit madame Benali, via WhatsApp. « Laissez tomber.», avais-je répondu par écrit à votre secrétaire madame Benali à qui j'ai transmis, il y a trois jours, une copie de ma lettre ouverte, adressée, il y a trois jours, à monsieur le ministre des Finances, du Commerce et de la Réforme  administrative.

Quarante jours après avoir demandé à vous rencontrer, dans l’unique et noble but de vous faire part de quelques idées pour combattre, par la Culture et le théâtre, l'angoisse, la peur et le terrible vide créés par le COVID-19 dans notre vie quotidienne - des idées simples, mais lumineuses, qui peuvent redonner espoir aux hommes et aux femmes du théâtre qui désespèrent par ce sale temps du Coronavirus, des idées qui ne peuvent voir le jour et se réaliser, pour le bien des spectateurs amoureux des pièces de théâtre, qu'avec une réelle volonté politique qui s'inscrive dans une dynamique politique culturelle, pour le bien du pays et de ses citoyens - il me paraît primordial et vital que le ministre de la Culture que vous êtes, accepte de devenir un grand ministre de la Culture, innovateur et créateur d'idées, à l'écoute des artistes et des créateurs marocains qui ne vivent que de leur ART.

Pour devenir ce grand ministre de la Culture, il ne faut surtout pas avoir peur de tout chambouler.


Rabat, le 9 septembre 2020

Signé Nabyl Lahlou

jeudi 3 septembre 2020

Lettre ouverte au ministre des Finances, du Commerce et de la Réforme administrative




Lettre ouverte au ministre des Finances, du Commerce et de la Réforme administrative


Cher ministre,

Permettez-moi de vous féliciter du fond de mon coeur pour avoir réussi à obtenir de la Banque Européenne d’Investissements un prêt total de deux cents millions d’euros au profit de notre pays. Ces deux cents millions d’euros, notre pays les recevra en deux tranches de cent millions d’euros, chacune. Imaginez, cher ministre, que le versement de la deuxième tranche de cent millions d’euros au profit de notre pays prenne indéfiniment du retard à cause de faux calculs politiciens de la part de bureaucrates bornés ou tout bonnement corrompus. Ce prêt de deux cents millions d’euros, qui est accordé à notre pays pour qu’il continue sa lutte contre le Coronavirus, ne doit pas nous faire oublier un autre virus qui gangrène la vie quotidienne des citoyens et que nous devons tous combattre. Ce virus s’appelle la bureaucratie. Une tare dont les citoyens sont quotidiennement victimes. À ce sujet, permettez-moi, cher ministre, de vous faire part de ma grande déception, voire ma révolte, quand j’apprends que le contrôleur financier du Théâtre Mohammed V, s’était opposé et continue de s’opposer catégoriquement à la décision du directeur du Théâtre Mohammed V de nous accorder la deuxième tranche de la subvention, accordée par le théâtre Mohammed V à la compagnie du théâtre Nabyl Lahlou, dans le cadre d’une coproduction théâtrale. Si vous le permettez, cher ministre, voici le scénario : L’après-midi du 5 mars dernier, alors que nous étions en pleines répétitions au Théâtre Mohammed V de notre nouvelle création théâtrale LA FEMME AU COLT 45, le directeur du Théâtre Mohammed V arriva en catastrophe au théâtre pour nous annoncer que les deux premières représentations de LA FEMME AU COLT 45, qui devaient avoir lieu au Théâtre Mohammed V, jeudi et vendredi, 12 et 13 mars 2020, sont annulées par le ministère de l’Intérieur. La pièce de théâtre LA FEMME AU COLT 45 de Marie Redonnet est une coproduction entre la Compagnie du Théâtre Nabyl Lahlou et le Théâtre Mohammed V. La participation financière du Théâtre Mohammed V à cette coproduction est de deux cent cinquante mille dirhams (TVA comprise). Fin novembre 2019, alors que les répétitions entraient dans leur troisième semaine, une première tranche de cent vingt cinq mille dirhams (une poussière par rapport aux deux cent millions d’euros) fut versée au compte bancaire de la Compagnie du Théâtre Nabyl Lahlou. Quant au versement de la deuxième tranche, le contrat stipule qu’il ne sera effectué qu’après que deux représentations de LA FEMME AU COLT 45 seront données au profit du Théâtre Mohammed V. Voilà déjà six mois que les deux premières représentations de LA FEMME AU COLT 45 ont été annulées par le ministère de l’Intérieur qui, pour cause de la pandémie du Coronavirus, avait ordonné l’annulation de toutes les activités culturelles, artistiques, théâtrales, cinématographiques et sportives, sans que le Théâtre Mohammed V ne se soucie de procéder au versement de la deuxième tranche, pourtant promis par son directeur. En ma qualité de metteur en scène de LA FEMME AU COLT 45, dès l’annonce de l’annulation des deux premières représentations, j’ai demandé à monsieur Mohamed Benhssain, directeur du Théâtre Mohammed V, quel sort comptait-il réserver au versement de la deuxième tranche de cent vingt cinq mille dirhams, puisque l’annulation des deux représentations ne vient pas de nous. « J’espère que vous allez nous verser la deuxième tranche pour que les sept grands artistes, qui ont pris part, depuis le mois de novembre 2019 à la réalisation de LA FEMME AU COLT 45, puissent recevoir leurs cachets », avais-je dit à monsieur Mohamed Benhssain, qui me répondit que le versement de la deuxième tranche sera fait. Malheureusement, la décision du directeur du Théâtre Mohammed V de procéder au versement de la deuxième tranche, dès le mois d’avril dernier, s’était heurtée au refus de Madame la contrôleuse financière qui refuse toujours d’entériner la décision du directeur de nous verser la deuxième tranche. Aujourd’hui, ni monsieur le Premier ministre, Saad Eddine El Othmani, qui met rarement les pieds dans un théâtre où dans un cinéma, ni le ministre de l’Intérieur, monsieur Abdelouafi Laftite, qui a beaucoup de chats à fouetter par cette sombre période du Covid-19, ni monsieur Othman El Ferdaous, ministre de la Culture auprès de qui j’ai sollicité, mais sans succès, une entrevue, ne peuvent savoir ni prévoir quand la saison culturelle et théâtrale 20/21, pourrait voir le jour pour que nous puissions jouer LA FEMME AU COLT 45 afin de satisfaire les caprices de Madame la contrôleuse financière. Le départ de la rentrée théâtrale 20/21 est lié à la mort définitive du Coronavirus et de son enterrement à jamais. En attendant, occupons-nous de combattre jusqu’à la mort cette pieuvre nommée BUREAUCRATIE, dont Madame la contrôleuse financière du théâtre Mohammed V semble être une bonne disciple. Soyez donc audacieux et courageux, cher ministre, pour débureaucratiser les mentalités, les comportements et les esprits des fonctionnaires, tous grades confondus, pour mieux les humaniser afin qu’ils se sentent libres et fiers de prendre, quand il le faut, des initiatives personnelles, même si ces initiatives peuvent aller à l’encontre de « règles » et de « lois », encore en vigueur depuis le protectorat.

Rabat 2 septembre 2020
Signé Nabyl Lahlou

vendredi 5 juin 2020

De Mohcine Fikri à George Floyd

De Mohcine Fikri à George Floyd


Après l’assassinat, le 15 avril 1865, d’Abraham Lincoln qui abolit définitivement l’esclavagisme, la ségrégation raciale n’avait fait que fleurir dans les cœurs et les têtes des américains blancs, stupides et bornés, pour atteindre son apogée avec l’assassinat de Malcolm X, le 21 février 1965, puis l’assassinat du révérend Martin Luther King, le 4 avril 1968. L’Histoire, avec un grand H, ne fait que se répéter bêtement et banalement. L’atroce assassinat d’un américain nommé George Floyd, consciencieusement prémédité et volontairement exécuté par un officier de la police américaine, en parfaite complicité avec trois autres policiers américains, m’a fait vite revoir l’insoutenable image de Mohcine Fikri, un jeune marchand de poissons qui s’était jeté dans la benne d’un camion à ordures pour récupérer sa marchandise, du poisson frais que des éléments des forces auxiliaires lui avaient confisqué et jeté dans la benne où il trouva sa mort, broyé comme une ordure.

La mort du jeune marchand de poissons provoquera des manifestations monstres dans toute la ville d’Al-Hoceima et dans toutes les agglomérations voisines. Par respect pour l’Histoire, rappelons que cette très belle région du nord du Maroc, appelée le Rif, où est né et a vécu le grand combattant et stratège militaire Mohamed ben Abdelkrim Khattabi, dit Abdelkrim, qui créa la République du Rif, que combattront, durant plusieurs années, les maréchaux Lyautey et Pétain, flanqués des soldats du caporal Franco, dont beaucoup, beaucoup de rifains, n’a connu durant des décennies que répressions après répressions de la part du pouvoir central. La République du Rif est et restera dans la mémoire des rifains, et dans leur imaginaire, le rêve qui leur a rendu fierté, dignité et raison d’être. Personne ne pourra leur voler leur rêve. Aussi l’intronisation du roi Mohammed VI en juillet 1999, mettra-t-elle un terme définitif aux répressions, mais pas forcément aux injustices et à la pauvreté. 

La haine perdure dans les cœurs et les mémoires. L’assassinat de George Floyd s’inscrit tout naturellement dans la série de crimes commis par les américains blancs à l’encontre de leurs concitoyens noirs. Une Amérique beaucoup plus humaine et humaniste que celle toujours plus matérialiste et matérialisée, toujours sauvagement capitaliste et capitalisée, toujours mercantiliste, demeure l’idéal et le rêve de toutes les Américaines et de tous les Américains, qui nous font vraiment aimer leur grand pays. Cette Amérique, qui célèbre les valeurs de l’humanisme, sera une Amérique où les blancs, bornés et stupides, comprendront que vivre heureux, c’est être exempt de toute haine et de tout sentiment raciste. Quand ce rêve se réalisera, une nouvelle Amérique jaillira des entrailles de la Statue de la Liberté pour que le « I have a dream» prononcé par le révérend Martin Luther King, en 1964, puisse résonner dans les esprits et faire raisonner les esprits.

Si les nombreuses manifestations qui se déroulent dans plusieurs États et grandes villes des USA, sont un véritable coup de poing et une sonnette d’alarme pour le président américain, elles n’en demeurent pas moins une magistrale gifle, administrée magistralement au Coronavirus qui a fait se replier sur elles-mêmes, les grandes nations, super riches et industrialisées, dont l’Amérique, les grands pays qui ne manquent de rien ainsi que les petits pays qui manquent de tout et de rien, dont mon pays que je veux voir parmi les pays qui ne manquent de rien. Aussi les dizaines de milliers d’Américaines et d’Américains, de toutes les ethnies, des blancs, des noirs, des métis, des jaunes, qui, depuis la mort de George Floyd continuent de manifester pour réclamer justice pour ce dernier, ne lâcheront leur colère et ne retourneront dans leurs foyers que si George Lloyd est vengé. Vengé par un verdict juste, émanant d’une vraie Justice, libre et indépendante. 
Etant contre la peine de mort, je me verrai bien portant la toge noire de l’avocat de George Floyd (dans les tribunaux américains, les avocats plaident en costumes, chemises, cravates), pour réclamer la peine capitale pour ce tueur froid, pour cet assassin raciste, pour ce criminel haineux qui, avec l’aide de trois de ses collègues policiers - à qui la perpétuité me paraît un moindre mal - a fait tomber George Floyd par terre, presque sous le châssis d’une voiture, puis a posé son genou en appuyant sur le cou de George Floyd qui suffoquait en répétant au policier : Je ne peux plus respirer. Je n’arrive plus à respirer. La scène dura huit longues minutes, durant lesquelles George Floyd demanda secours mais personne ne lui, prêtait attention, même pas le lâche et sinistre passant, qui a filmé la scène de la mort en direct de George Floyd qui ne cessait de balbutier  : Je ne respire plus. Après un calvaire de huit longues minutes, George Floyd rendit l’âme, un 25 mai 2020. 
Mohcine Fikri mourut broyé, un 29 octobre 2016.

Rabat, 5 juin 2020
Nabyl Lahlou

vendredi 29 mai 2020

Très bonne nuit Danielle. Dors bien.

Très bonne nuit Danielle. Dors bien.


Lorsqu’il m’arrivait de sortir de chez moi pour aller faire ma petite marche quotidienne, je tombais très souvent sur Danielle Essakali, inséparable de sa toute petite chienne Foly à qui elle offrait une balade entre la Place du Chili et le parvis de la Cathédrale en passant par la rue Henri Dunant. 
La rue Henri Dunant a été débaptisée, il y a une quinzaine d’années, pour être rebaptisée du nom de Benchekroun. Mais à l’occasion de la visite du pape dans notre pays, le 30 mars 2019, la rue Benchekroun, qui longe la façade arrière de la Cathédrale, a été très vite rebaptisée du nom de son premier locataire Henri Dunant. Les choses reviennent comme au temps du protectorat. 
C’est dans la rue Henri Dunant rue où j’habite que je rencontrais Danielle Essakalli, toujours accompagnée de Foly. Nous échangions rapidement des propos qui n’étaient jamais gratuits car nous avions toujours été, et ce depuis 1972, des personnes à l’esprit critique. Parfois, nous nous trouvions sous le balcon du premier étage de l’immeuble où j’habite avec mon épouse la comédienne Sophia Hadi. Alors, je l’invitais à monter prendre un thé et à continuer notre discussion. Nous parlions avec la même passion et rage qui nous animaient dans les années 1970, moi en tant qu’homme de théâtre et cinéaste, elle, comme journaliste et personne impliquée dans les actions sociales. Nous parlions de notre pays et prenions son pouls pour mesurer le niveau de la liberté et du respect de la liberté d’expression. Parfois, le souvenir de Larbi Essakalli planait au dessus de nos têtes. Alors, avec la dose nécessaire d’une douce et belle nostalgie, ainsi que celle du respect de la mémoire, je lui parlais de Larbi que j’avais connu à Paris quand j’avais une vingtaine d’années. Il a été un grand journaliste en avance par rapport à son temps. Sa droiture et son sens de l’honnêteté journalistique ne pouvaient lui permettre de cohabiter avec les médiocres. Danielle en sait plus que moi à ce sujet, elle qui a été aussi journaliste.
En 1973, quand je fus méchamment saboté par mon propre collaborateur et des bureaucrates français, relevant du Service  Culturel de l’ambassade de France à Rabat, Danielle Essakalli m’ouvrit les colonnes de Maroc Soir et j’ai pu m’exprimer librement dans une très longue interview qui prenait plus de la moitié d’une page. J’ai pu parler de la vision que j’avais du spectacle Que Molière, pour lequel j’avais choisi Abdallah Stouky pour le choix des extraits de quelques pièces de Molière, et Farid Belkahia pour la scénographie.         
Parfois, alors que nous bavardions sous le balcon, Danielle demandait à voir Sophia et montait la saluer. Elles s’entendaient très bien.
Malgré le temps qui passe si vite, je pensais toujours qu’en sortant faire ma petite marche quotidienne, j’allais tomber sur Danielle et Foly. Rien. Pas de Danielle. Pas de Foly. Ni à la place du Chili, ni dans la rue Henri Dunant, ni dans la rue Abou Inane Marini où elle habitait à une quarantaine de mètres de l’Institut français de Rabat.
Qui pouvait penser, moi qui pensais la revoir pendant ma promenade quotidienne, qu’elle était, depuis plusieurs semaines, à la Maison de retraite de Rabat. Impossible pour moi de l’imaginer à la Maison de retraite, car Danielle n’était ni vieille ni vieillissante ni malade ; elle se portait très bien et était pétillante de vie. Avec la venue du confinement, il était quasiment impossible de lui rendre visite 
Aucune nouvelle de Danielle Essakalli pendant plus de trois mois, jusqu’au soir du mercredi 27 mai quand Sophia reçut un message lui annonçant son décès 
Aujourd’hui, au cimetière musulman qui se trouve derrière Marjane à Hay Riad, Danielle a été enterrée en présence de son fils Othmane Essakali et quelques amis, dont Sophia Hadi et Fouad Bellamine.
Très bonne nuit, Danielle. Dors bien.

Rabat. Vendredi 29 mai 2020
Nabyl Lahlou

mardi 26 mai 2020

Vivement la fin du hajar essehhi *

 Vivement la fin du hajar essehhi * 

Trois Royaumes et trois Républiques, à savoir la Belgique, l’Espagne la Hollande, l’Allemagne, la France et l’Italie, ont, depuis une quinzaine de jours, entamé une fin progressive du confinement, même si le Coronavirus, qui les a frappés en tuant des dizaines et des dizaines de milliers de leurs citoyens, continue de faire des victimes. Les citoyens de ces six pays européens, hautement industrialisés et très, très riches en vitamine L et D, c’est-à-dire en Liberté et en Démocratie, commencent à goûter au plaisir de se dégourdir les jambes, à la joie de gambader et au bonheur de se promener en respirant un air devenu extraordinairement pur, grâce au « confinement » des voitures, des autobus, des autocars,  des trains et des avions restés cloués dans leurs garages. Les millions d’émigrés marocains, vivant et travaillant dans ces six pays, ne peuvent que savourer, eux aussi, les bienfaits de la fin du confinement, sans s’empêcher de se demander quand est-ce que leur pays, le Maroc, va pouvoir annoncer la date d’ouverture de ses frontières terrestres, maritimes et aériennes afin qu’ils puissent organiser leurs vacances dans leur pays, le Maroc, auquel ils sont encore attachés. Par contre, les enfants de ces émigrés marocains, nés dans ces trois Royaumes et ces trois républiques, qui leur ont permis de réussir leurs vies, portent un regard hautain et paternaliste sur le pays de leurs géniteurs qu’ils voient encore très sous-développé.
Curieusement, d’autres enfants d’émigrés marocains ont accepté de composer l’équipe nationale de football. Ces jeunes joueurs, belges, hollandais, français, allemands et italiens à cause de leur langue et leurs mentalité, sont vite tombés sous le charme du pays de leurs parents. Séduits par les fastes des somptueuses soirées et dîners que leur offrent les responsables marocains qui les ont recrutés, ils ont très vite pris l’habitude de venir passer des vacances au pays de leurs géniteurs pour bluffer leurs indigènes de cousins, proches ou lointains, en frimant aux volant de leurs bolides, quitte à renverser et tuer des de paisibles passants. Ils s’en sortent très facilement en payant très cher les familles très pauvres des victimes, qui renoncent aux poursuites judiciaires. Ces jeunes footballeurs, d’origine marocaine, n’oseront jamais se comporter de la sorte dans ces trois Républiques et ces trois Royaumes où ils sont nés et dont ils portent la nationalité. 
Les quelques chaînes de télévision françaises ainsi que les quelques politiciens français, de gauche comme de droite, d’extrême droite comme d’extrême gauche, qui ont louangé, il y un mois, le Maroc pour « Sa gestion réussie de la pandémie du Coronavirus», doivent se demander pourquoi notre pays, qui n’a enregistré jusqu’à présent que deux cents victimes du Coronavirus, n’entame toujours pas son déconfinement, alors que la France, qui déplore plus de vingt neuf mille morts, l’a fait. 
Les esprits caustiques et sarcastiques diront que le Coronavirus a voulu d’abord secouer les pays pauvres en les mettant en face de leurs  structures sanitaires décadentes et leurs responsabilités. Bénissons donc le Coronavirus d’avoir épargné à notre pays une véritable hécatombe et remercions-le chaleureusement de n’avoir causé que peu de morts dans les pays en voie de démocratisation, dont la Tunisie qui a ouvert l’avenue Bourguiba aux promeneurs et les belles plages de Djerba aux baigneurs. Puisse donc le gouvernement marocain ne plus avoir peur pour mettre une fin rapide au confinement qui commence vraiment à peser lourd sur la vie des citoyens, sur leur mental et leurs maigres bourses. Puisse-t-il (Le gouvernement) avoir une vision futuriste pour ouvrir vite toutes les frontières afin que l’été brille de mille bonheurs dont profiteront les marocains résidents à l’étranger ainsi que leurs enfants qui doivent cultiver de belles attaches avec le pays de leurs parents. 
En attendant la fin du hajar essehhi,  soyons imaginatifs et pensons à notre future manière d’aborder notre futur retour à la vie normale.
Pensons à une autre manière de vivre ensemble avec un nouveau mode du « vivre ensemble », plein de fraternité et de convivialité où le puissant ne mangera plus le faible ;  le gros riche arrêtera d’étouffer le moins riche ; le mécanicien se sentira voleur de rouler l’automobiliste qui lui apporte sa voiture pour réparation ;  le tôlier aura vraiment honte d’utiliser des restes de pots de peintures pour refaire à neuf la peinture des véhicules qui lui ont été confiés ; le citoyen ordinaire n’aura plus peur quand il est convoqué par la police ou la justice ; les piétons, souvent des cadres et des étudiants, s’arrêteront au feu vert pour laisser passer des automobilistes ; le gendarme ne rackettera plus son prochain au pourtour d’un rond point ; le policier, gradé et imbu de son grade, n’insultera plus, ne giflera et n’humiliera plus un triporteur parce qu’il a mal stationné son véhicule à trois roues.
Faisons travailler notre imagination et prenons nos désirs pour des réalités afin de bâtir un nouveau Maroc, où les jeunes entrepreneurs, âgés de 20 et 25 ans, ne se verront plus sabotés et leurs premiers projets rejetés  par des bureaucrates, des décideurs et des utilisateurs de tampons, tous des vendus et des corrompus jusqu’au trognon, à l’image de la faune administrative décadente et morbide.
Repensons un autre Maroc où les imaginatifs, les créatifs, les innovateurs, les utopiques, porteurs de rêves et d’audaces, pourront, grâce à leur savoir-faire, à leur génie, à leur amour pour la liberté et l’indépendance de leurs esprits, diriger le pays pour le placer vite parmi les cinquante premières nations prospères et démocratiques du globe.
Rêvons d’un Maroc qui comprendra, enfin, que la Culture est aussi importante, vitale et rentable que l’Economie. 
Rêvons d’un Maroc nouveau qui produit de grands films et de grands téléfilms de fiction sur notre Histoire que le peuple ignore complètement  et dont il est totalement coupé. Le peuple ne connaît de l’Histoire de son pays que ce que le parti unique de l’audiovisuel, composé des chaînes des télévisions Al Oula et 2M, veut bien lui cuisiner et lui donner à manger. 
Rêvons donc d’une grande télévision marocaine, dont les dirigeants  n’hésiteront pas à donner de grands moyens à de vrais réalisateurs marocains, impliqués humainement et politiquement, pour réaliser de grands films et téléfilms qui honorent le pays.
Personnellement, combien de fois me suis-je vu en train de réaliser une grande fresque cinématographique sur les deux putschs militaires ratés. Aussi, moi qui, en 1967, avais écrit une pièce de théâtre sur l’affaire Ben Barka, combien de fois ai-je rêvé de réaliser un grand  téléfilm sur le kidnapping et l’assassinat de Mehdi Ben Barka en 1965 à Paris. 
Rêvons donc d’une grande télévision marocaine qui fait la fierté des Marocaines et des Marocains en produisant des films pour faire aimer l’Histoire de notre pays et celles et ceux qui l’ont faite et écrite. Un film sur le sultan Mohamed Ben Youssef qui a préféré la liberté et la dignité en acceptant l’exil au lieu de garder un trône aux services de la France colonialiste, ne peut que contribuer à l’édification de notre Histoire encore ignorée et falsifiée. L’exil du roi et de la famille royale, qui a commencé en Corse pour continuer et se terminer à Madagascar, François Salvaing, écrivain et journaliste, né en 1943 à Casablanca qu’il quitta en 1962, le décrit et le raconte, jour par jour, pendant 818 jours, titre de son roman. 
M’ayant fait parvenir son roman, il y a quatre ans,  je l’avais lu et trouvé très très riche pour être porté au grand écran, pour faire revivre cet odieux complot du Résident général, le sinistre général Guillaume, qui, la nuit du 20 août 1953, expedia le sultan Mohamed Ben Youssef, accompagné de la famille royale, en exil en Corse, Après 818 jours d’exil, le sultan retournera dans son royaume et retrouvera son trône en tant que Sa Majesté le roi Mohammed V, père de la Nation.
Je vous le dis et vous le répète, ça ne coûte absolument rien de rêver. 
Laissez moi donc rêver que je suis mort mais que je renaîs dans un autre Maroc, un Maroc très en avance, où réaliser 818 jours et Aliya Lhallaj (sur les deux putschs militaires ratés), n’est que monnaie courante.   

Mardi 26 mai 2020
Nabyl Lahlou

*Le confinement

    

lundi 4 mai 2020

Le 22-20 aux oubliettes. Les tanks à leurs casernes.


Depuis une dizaine de jours, le Maroc fait l’objet d’éloges pour la réussite de sa gestion de la crise du Coronavirus. Des chaînes de télévisions françaises, et non des moindres, ainsi que des personnalités, connues pour leur probité intellectuelle et politique, félicitent le Maroc et le placent, au même titre que l’Allemagne, comme étant le pays qui a su le mieux lutter contre le Covid-19. Ces sympathiques témoignages envers notre pays, ne doivent pas nous faire oublier que le Maroc est très souvent classé parmi les cinquante derniers pays du globe. Dans un article publié dans la revue Sciences, daté du 19 juillet 2019, la Maroc y est désigné comme le pays le plus malhonnête du monde. Le gouvernement marocain aurait dû protester pour défendre notre honneur. Il ne l’a pas fait, mais il a le culot de nous braquer avec son projet de loi 22-20. Le gouvernement, face à la prolifération des idées exprimées par les citoyens à travers les réseaux sociaux, veut museler la liberté de penser et d’écrire librement dont peuvent jouir les citoyens. 

Ce projet de loi 22-20 sonne à mes oreilles comme la cartouche d’un pistolet au calibre 22-20. Il est à mes yeux, un Covid 22-20, une arme de destruction massive contre la liberté des citoyens d’utiliser les réseaux sociaux. « Sera puni d’une peine de prison de six mois à trois ans, ou d’une amende de vingt mille dirhams, toute personne qui incitera, via les réseaux sociaux, à boycotter les produits de consommation », annonce le projet de 22-20, qui  servira également de garde-fou pour parer aux dérives véhiculées par les réseaux sociaux, susceptibles, non pas de porter atteinte à la sûreté de l’Etat, mais aux biens des personnes les plus riches et les plus puissantes qui règnent politiquement et économiquement sur le pays. Le souvenir de la campagne de Boycott de 2018, qui causa des ravages économiques énormes et inestimables à plusieurs multinationales, a été sûrement l’un des inspirateurs de ce très, très mauvais projet de loi 22-20. Aussi, le gouvernement marocain, qui a décrété, le 20 mars dernier, un confinement généralisé à toute la population marocaine, qui l’a bien accueilli, accepté, respecté et continue de le respecter, avec son projet de loi 22-20, se découvre ingrat, irresponsable, irrespectueux envers le peuple marocain et indigne de sa confiance.

Les Marocaines et les Marocains ne sont ni bêtes ni stupides ; le gouvernement doit le savoir et en être convaincu, lui qui a la peur au ventre parce qu’il ne sait toujours pas comment aborder la levée du confinement. Mais il doit savoir qu’à la fin du confinement et au retour à la vie normale, il n’y aura ni désordres publics, ni débordements incontrôlables, ni un début d’émeute ou un zest de Siba. Rien de tout cela ne se produira car le peuple marocain, même si, dans sa large composante, a été privé d’instruction et de son droit au savoir le plus élémentaire, demeure un grand peuple, paisible et digne, malgré la pauvreté qui ne le quitte pas depuis des décennies. Par contre, tous les ministres et leur chef, qui se déplacent dans des Mercedes de luxe, habitent des villas dont certaines ont des allures de coquets petits palais, et perçoivent des mandats mensuels supérieurs aux mandats des ministres de grands pays européens, sans compter les incalculables privilèges, n’ont pas honte de vouloir nous flinguer avec leur 22-20. Ces ministres et leur chef, leur arrive-t-il pendant leur confinement de penser aux millions de familles marocaines qui vivent, entassées à cinq ou plus dans une pièce ou deux.

Les ministres de ce gouvernement, notamment celles et ceux du PJD qui sont issus de milieux modestes, et que la roue heureuse de la politique a fait chanceux, doivent avoir honte des richesses qu’ils ont accumulées en l’espace de deux législatives et s’interroger à comment ils ont fait pour devenir si riches. Aussi ce n’est pas à la liberté d’expression et la liberté de penser et d’écrire que le gouvernement marocain doit attenter avec son 22-20, mais s’atteler à combattre les inégalités sociales, les injustices, les abus de pouvoir, l’ignorance, l’analphabétisme, la pauvreté, la misère matérielle l’exploitation de la religion à des fins politiques et mercantilistes et à la défense de la liberté des citoyens.

De grâce ! Enterrez ce pistolet 22-20.
De grâce ! Renvoyez les tanks dans leurs casernes.

Rabat, le 2 mai 2020.
Nabyl Lahlou

vendredi 1 mai 2020

L’Humanité en premier, « America first » après


Dès les deux premières victimes américaines du Coronavirus, en mars 2020, le président américain accusa la Chine d’être derrière la fabrication du virus et de son exportation vers son pays. Les héritiers de la révolution maoïste répondront à Trump que ce sont les Américains qui avaient apporté avec eux le virus, lors de la tenue à Wuhan, en octobre 2019, des Jeux Mondiaux Militaires auxquels avaient pris part des militaires américains ainsi que des militaires de 155 pays, dont, probablement, pour ne pas dire sûrement, des militaires de notre pays, qui excellent dans les compétitions équestres. Qu’il soit « introduit par les Américains en Chine, dans la ville de Wuhan. » ou « fabriqué par les chinois et envoyé par leur soin en Amérique », le virus, pendant cette guerre des mots sino- américaine, faisait silencieusement des morts dans la population de Wuhan. 


Tâtant la puissance de sa nuisance mortelle, le coronavirus tuera plus de quatre mille six cents personnes à Wuhan où il aurait vu le jour dans un des laboratoires de cette ville chinoise. Manipulé par un chercheur scientifique chinois ou échappant au contrôle de ce dernier, le Coronavirus va semer la terreur, la peur et la désolation aux quatre coins de la planète, causant, ironie du sort ou loi de la nature, la mort de plus de deux cent trente mille hommes et femmes, dont plus de 85% appartiennent à de grands pays démocratiques et riches comme peuvent l’être l’Allemagne, la Grande Bretagne, la France, l’Italie, la Belgique, la Hollande, des pays de notre terre nourricière qui, me semble-t-il, en a vraiment assez de se voir continuellement exploitée et souillée par les mêmes et arrogantes multinationales qui continuent à mettre à feu et à sang cette chère terre nourricière qui s’essouffle et suffoque. Après avoir accusé la Chine, il y a un mois et demi, d’être la porteuse du coronavirus, Trump persiste et signe avec ses déclarations belliqueuses qui pointent du doigt la Chine, accusée d’être la seule responsable de la propagation Coronavirus dans son pays. « La Chine doit casquer pour dédommager les victimes américaines du virus chinois. », martèle Trump en bon milliardaire qu’il est et en bon adorateur du dollar. Pour cet homme, dont David Lynch a dit, dès son installation à la Maison Blanche qu’il sera un grand président des États-Unis, voir la Chine dépasser et déclasser son pays, « La première puissance économique et militaire du Monde », est impensable, inimaginable et irréalisable. En accusant une énième fois et toujours publiquement la Chine d’être la seule responsable de la pandémie, comme il vient de le déclarer aujourd’hui, Trump cherche à dresser les grandes nations, riches et industrialisées, contre la Chine qui parle de complot. 


Et pendant que Trump se délecte en calculant combien il va soutirer de dollars à Pékin, les grandes nations, démocratiques et riches, sont endeuillées quotidiennement par la mort de centaines de leurs citoyens, emportés par le Covid-19. Ce fils de virus, tôt ou tard, sera vaincu comme furent vaincus et enterrés, avant lui, d’autres fils de virus qui ravagèrent l’humanité depuis des siècles et des siècles. Avec les menaces proférées par Trump contre la Chine, le fantôme de la guerre froide pointe déjà à l’horizon. La résurrection de ce virus endormi fera encore plus de ravages que le Coronavirus. En attendant l’explosion de la planète, je suis peinard et heureux dans mon confinement que je savoure car il me permet de réfléchir à une pièce de théâtre qui mettra en scène le bouillon et non moins brouillon Donald Trump et le stratège et sage Xi Jinping.

Le 1 er Mai 2020Nabyl Lahlou

dimanche 1 mars 2020

LE COURAGE ET L’AUDACE DE TOUT RECOMMENCER À ZERO

LE COURAGE ET L’AUDACE DE TOUT RECOMMENCER À ZERO


Itinérant dès sa première édition, tenue à Rabat en 1982 au cinéma 7ème Art, aujourd’hui fermé depuis janvier 2019 par le directeur du CCM, le Festival National du film (FNF) vécut sa dernière édition itinérante à Oujda, en 2003, au cinéma Le Paris, enterré depuis une quinzaine d’années sous les fondations d’un immeuble d’habitation. A partir de 2005, soit un an après sa nomination à la tête du CCM, Noureddine Saîl, ancien directeur général de 2M et ancien démarcheur pour la vente de décodeurs au profit de la chaîne française Canal Horizon, fit de Tanger le siège permanent du Festival National du Film, privant ainsi plusieurs villes marocaines de l’accueillir à tour de rôle.  Et depuis sa première et nouvelle édition tangeroise, le patron du Festival National du Film,  qui est aussi le patron du CCM, ouvrit la compétition à des films à 100% français ou belges, et à des films réalisés par des cinéastes d’origine marocaine, vivant  et travaillant à l’étranger. Le sieur Saîl, redevable à la France pour ce qu’elle a fait et fait pour lui, va démarocaniser  le jury FNF pour le bâtardiser, c’est à dire le composer d’étrangers et le faire présider par des étrangers, alors qu’il a toujours été présidé par des marocains et composés de marocains, dès sa première édition en 1982. 
Que de mascarades honteuses, répugnantes, dégoûtantes et révoltantes marquèrent les divers Palmarès des Festivals du Film National,  tenus sous le triste et long règne de Noureddine Saîl à la tête du CCM. Rien ne changera sous la direction de son remplaçant, l’arrogant prestataire de services, imposé à la tête du CCM en 2014 par l’islamiste Mostapha Khalfi, ministre de la Communication à cette triste époque, époque qui n’a rien à envier à la présente, dont le chef du gouvernement est l’islamiste Saad Eddine El Othmani, qui n’a pas pu trouver de remplaçant à l’actuel directeur du CCM, dont l’âge de la retraite a bel et bien sonné depuis deux ans.

Cher Chakib Benmoussa, courage! Courage! Courage! Car le nouveau modèle de développement pour une nouvelle politique progressiste pour notre pays ne peut voir le jour qu’avec, également, de nouveaux talents, libres, audacieux, créatifs et bénéficiant d’une grande confiance.

Sous le règne de Noureddine Saîl, les résultats des Palmarès du FNF, c’est à dire, la distribution des Prix, étaient cuisinés discrètement par le patron du CCM qui savait, avant même  l’ouverture du FNL quel film allait recevoir Le Grand Prix. Son remplaçant, Sarim Fassi Fihri, le prestataire de services qui a bâti sa fortune en louant les hommes et les bêtes pour les besoins des films étrangers, tournés sur le sol de notre pays, avait convaincu le jury du 16ème FNF,  présidé pourtant par un homme intègre, l’écrivain et penseur, Mohamed Berrada, de donner le Grand Prix du 16ème Festival du Film National à un film britannique, fait par une réalisatrice  britannique, dont la grand-mère est d’origine marocaine. Ce film, pour lequel Sarim Fassi Fihri, en tant que prestataire de services, avait reçu, en 2008, cinq millions de dirhams de la part de la Commission du Fonds d’aide, présidée par Bensalem Himmich, qui se verra nommé ministre de la Culture en 2010, n’avait pu être « produit » par Sarim Fassi Fihri qui jeta l’éponge en léguant les cinq millions de dirhams à la prestataire de services, Nadia Alami, qui mènera à terme la production de ce film britannique, en 2014. Ainsi, sa réalisatrice Tala Hadid, présentera son film La Nuit entr'ouverte au 16ème FNF, tenu à Tanger en 2015, et remportera le Grand Prix. Pauvre Mohamed Berrada à qui Sarim Fassi Fihri avait fini par lui faire avaler que La Nuit entr'ouverte était un film marocain. Aussi, au 20ème FNF, tenu à Tanger en 2019, le directeur du Forum de Berlin et son assistante présidèrent le jury qui ne couronna que des films faits par des cinéastes français ou italiens, d’origine marocaine, vivant et  travaillant à l’étranger. Ce même directeur du Forum de Berlin et son assistante se verront confier, la même année, la direction du Festival International du Film de Marrakech. Mon Dieu! Vingt ans après sa création, le FIFM est toujours dirigé par les étrangers.

Cher Chakib Benmoussa, tant que le citoyen marocain continuera à se sentir dévalorisé et marginalisé, pour ne pas dire méprisé, il ne trouvera aucune force ni enthousiasme pour bouger pour le bien de son pays. Il ne se sent pas concerné car il ne voit pas de changement le concernant.
 
Comme c’est dégradant et déshonorant pour les trois directeurs successifs du CCM de faire des magouilles, au nom du copinage et du partage du gâteau, leur insignifiante  politique  cinématographique. Je le répète encore une énième  fois (la première fois, c’était en 1992) : Le CCM est une institution morte. Elle ne fonctionne plus. Elle doit céder ses nombreux locaux et terrains pour plus d’utilité et de rentabilité. 
 
Cher Chakib Benmoussa, avez-vous eu vent de mon article BON VENT POUR LES 35 BENEVOLES. C’est dans cet article que j’ai proposé que les très nombreux bâtiments et terrains vides du CCM soient transformés en un hôpital pour trois cent cinquante mille âmes.  
L’Etat doit fermer le CCM car il n’est d’aucune utilité publique. Cent cinquante fonctionnaires touchent leurs mandats mensuels, sans rien faire de spécial ou d’extraordinaire. Le directeur du CCM Sarim Fassi Fihri, a fait démolir tous les bureaux du CCM pour les reconstruire par une entreprise, sans que cette dernière passe par l’appel d’offre. Heureux l’architecte entrepreneur qui a raflé la mise. Un véritable cadeau, tombé du ciel ou issu du copinage qui reste sacré au royaume des inerties renouvelables.  
En 1980, le nombre de salles de cinéma dépassait les deux cent cinquante. A cette époque, le personnel administratif et technique du CCM n’excédait pas vingt personnes. Aujourd’hui, le nombre des cinéma est de soixante, dont quarante salles appartiennent à monsieur Lemoine, le propriétaire des Megarama. Aujourd’hui, les films sont numérisés et projetés par satellite. Les recettes sont transmises par internet. Les Megarama sont exhonorés d’impôts. A quoi peut donc servir le CCM, si ce n’est à rien. Strictement à rien. Son existence n’est lié ni à l’octroi des autorisations de tournage, ni à l’organisation du Festival National du Film qui peut parfaitement être confiée à une agence de communication ou à la direction des Arts qui relève du ministère de la Culture. 

Le festival National du film se doit de redevenir itinérant pour se tenir chaque année dans une ville marocaine différente. Son jury ainsi que ses membres doivent être marocains. Il faut valoriser l’individu marocain. Sarim Fassi Fihri comme Noureddine Saîl resteront toute leur vie redevables aux Français. 
Le choix d’une française pour présider le jury de ce 21eme Festival National du Film, et la composition de ce jury par des cinéastes et des gens, vivant et travaillant à l’étranger, prouve bel et bien  que le complexe d’infériorité, vis à vis de ce qui est étranger, et particulièrement français,  continue de faire des ravages et des ravages.

Cher Chakib Benmoussa, au secours!

Rabat 1er mars 2020
Nabyl Lahlou 

jeudi 6 février 2020

رسالة مفتوحة الى السيد سعد الدين العثماني رئيس الحكومة


رسالة مفتوحة الى السيد سعد الدين العثماني رئيس الحكومة



السيد رئيس الحكومة.                                                                     

"يومه الخميس 24 يوليو 2013 , ستكون قد مرت سنة و نصف على كتابة رسالتي الأولى  المفتوحة التي وجهتها لكم يوم الأحد 22 يناير 2012  تحت عنوان: 
       
                       لا لاغتيال الهوية المغربية و السينما المغربية.                    
قلت لكم : اذا كان فيصل العرايشي, رئيس الحزب الوحيد(القناة الأولي),هدا الحزب القاتل لحرية الإبداع وحرية الرأي المختلف و حرية الخلق، يستمر بكل وقاحة و تكبر في احتقار الهوية المغربية من خلال محاربة المبدعين المغاربة و إقصائهم من إنتاج أعمال في خدمة ذكاء المواطن المغربي،مفضلا سياسة ملئ التلفزيون المغربي بالمسلسلات الرديئة و البرامج التافهة و السهرات التي يحييها مغنو و مغنيات الأعراس و الكبريات،دون ان ننسى الجلسات الحوارية الذي اكل الزمن عنها و شرب، فنور الدين السايل, مدير المركز السينمائي المغربي و صديق و حليف فيصل العرائشي في خدمة الأجانب و إرضائهم و إعطائهم كل ما يريدون و ويطلبون , يبقى كذلك المسئول الأول على اغتيال السينما المغربية.". هذه الفقرة القصيرة من رسالتي الأولى التي وجهتها الى السيد عبد الإله بنكران، رئيس الحكومة ألسابق لا يمكنها إلا ان تذكركم , السيد رئيس الحكومة ألحالية,بان الفساد الاجتماعي و السياسي و الاقتصادي و الديني و السينمائي و التلفزيوني والمسرحي ، الذي  كبر و  انتشر  في ضل حكومة سلفكم ، لا يزال قائما و مستمرا و فتاكا بكل بشاعة و احتقار وغطرسة في اغناء مهندسيه و صانعيه وحاميه.فاغتناء الأقوياء عن طرق الرشوة والارتشاء و النهب والسرقة لن يتوقف أبداً  ما دامت  العدالة غير قادرة للتصدي للأقوياء                                                    
 "أنا لا أريد ان أصطدم مع الملك أومع محيط الملك. أنا جئت لأخدم البلاد تحت رئاسة الملك. أنا مع الملك في خدمة ألقصر.", كان يقول السيد عبد الإله بنكران، رئيس الحكومة السابق، لكل من كان يطالبه بان يبرهن ان لديه روءية سياسة لإخراج  البلاد من الفساد و الفقر و التخلف و الجهل. لكن سلفكم، و انتم تعلمون، لم يكن يملك اية روءية سياسية ثورية من شانها ان تضع حدا للأوضاع  التي تعرقل تقدم البلاد.ان سلفكم ، و انتم تعرفون، كان فقط صاحب مشروع مشحون بنوايا فقهية متعددة المصادر ومبنية على أفكار الاخوان المسلمون الذين افسدوا بلدانا و ذهبوا بها قرونا الى الوراء.                                         
سبق لي ان كاتبت سلفكم في مواضع تتعلق بالفساد الإداري و المسرحي و السينمائي و التلفزيوني، لكنه لم يطلع ولو على جملة واحدة من الرسائل المفتوحة السبعة التي وجهتها اليه مابين  22 يناير 2012 و   16مايو 2016. في رسالة خامسة،حيث وقفت امام سلفكم "العفاريت و التماسيح" لتعرقل نشاطه السياسي داخل حكومته و خارجها،قلت له :  "اذا إصابتك مصيبة ، لا تقول اني للملك و اني اليه راجع.".ان سلفكم لم يستطع فرض شخصيته على الصحفية المحمية المسئولة على الأخبار بدوزيم،فكيف به ان يقنع وزراءه و يفرض شخصيته عليهم. فسميرة السطييل،الصحفية المحمية،اهانت سلفكم مرارا دون ان يغفر له انفه أو ضميره, لأنه لم يكن يملك الجرأة السياسية لإزالة الصحفية المحمية من منصبها و تعوضها باحسن و اجود منها. لم يتحرك سلفكم لأنه كان لا يريد ان "يصطدم مع الملك و مع محيط الملك"، الذي تنتمي الهيه سميرة السطيل،هذه الصحفية الفرنسية المغربية التي  نصحتها سنة ١٩٨٥  ان تدخل عالم التلفزيون كمقدمة للأخبار.                                    
واليوم،و قد مرت سنتان و تسعة اشهر على تنصيبكم رءيسا للحكومة، ألاحظ ان               الروتينية القاتلة لكل جهد و مجهود ما زالت مستمرة بنفس الوجوه التي تحكم و تتحكم في مسيرة الامور. فالذين يسيرون دوزيم،و على رأسهم الصحفية الفرنسية المغربية سميرة السطييل،هوءلاء الذين أوصلوا هذه القناة الفرانكفونية الى اإفلاس، هم نفسهم الذين يستمرون في توزيع الكعكية بينهم و بين اقرباءهم.كما ان رءيس الحزب الوحيد(القناة الأولى) الإمبراطور فيصل العراءشي،لا يزال جالسا على عرشه منذ ان عينه ملك البلاد،كمدير للتلفزة و الإذاعة الوطنية،يوم 18 نوفمبر 1999. اما بالنسبة المركز السينمائي المغربي، فوزير الاتصال في حكومة سلفكم لم يستطع ان يجد بين مناضلين ومناضلات حزبكم البيجيدي ولو اطرا واحدا يسند اليه ادارة المركز السينمائي المغربي،خلفا لنور الدين السايل,الذي حكم وهدم المركز السينمائي المغربي من 2003 الى غشت 2014. فمصطفى الخلفي، الصحفي الفاشل  بجريدة التجديد ايام معارضتها للنظام،لن يجد سوى سمسار لينصبه كمدير على المركز السينمائي المغربي. وباختياره الأعمى لهذا السمسار يبرهن مصطفى الخلفي عن عمق تخلفه و جهله  و غياب ملكية الحس الفني و الأخلاقي و الأدبي لديه. فصريم الفاسي الفهري ما هو إلا تاجر بنى ثروته الضخمة عبر كراء و استغلال الممثلين و الممثلات المغاربة لفائدة الشركات الأجنبية التي تأتي لتصوير افلامها ببلادنا. فهذا التاجر,الذي لا يستطيع كتابة مشهد واحد و لا تصوير مشهد سينمائي واحد تكون مدته عشرون ثانية,يدير المركز السينمائي المغربي، مند ان نصبه الخافي سنة  2014غشت، و كأنه يدير شركته للخدمات السينمائية التي كانت على وشك الإفلاس،و انتعشت من جديد بفضل مصطفى الخلفي.                                                                                    
فبعد أن نهب و سرق الملياردير سهيل بنبركا،المدير السابق للمركز السينمائي المغربي ، المركز السينمائي و قتل السينما المغربية،وبعد ان قام سلفه الناقد السينمائي  نور السايل باغتيال المبدعين المغارة الذين يعملون و يعيشون في المغرب،مفضلا فتح المجال السينمائي لأقاربه و أصدقاءه من فرنسيين و مغارية فرنسين،جاء التاجر صريم الفاسي  الفاسي الفهري ليدفن السنما المغربية و يقتل ما تبقى للمبدعين المغاربة من أمل في انتاج و اخراج احلامهم السينماءية.فعوض ان يأخذ تقاعده،وقد وصل السن التقاعد مند اكثر من سنة،ليغير بإطار شاب له الكفاءة و الخبرة الكافية لتسيير المركز السينمائي المغربي برؤية جديدة تكون في خدمة الإبداع السينمائي الخلاق و السينمائيين المبدعين المغاربة الشباب الذين لا يزالون يحلمون بإخراج افلامهم الأولي مند تخرجهم من المدارس السينمائية المغربية و ألأجنبية, توسل صريم الفاسي الفهري,كما توسل سلغفه, ليبقى كمدير للمركز السينمائي المغربي حتى يستمر في دفن السينما المغربية و اغناء أصدقاءه و أقرباءه كما كان يفعل سلفه نور الدين السايل،  و قبله سلف سلفه سهيل بن بركا. الم يسهل صريم الفاسي الفهري  الأمور الى صديقه سهيل بن بركا ، المدير السابق للمركز السينمائي المغربي،ليحصل على سبعة ملايين درهم من أموال صندوق الدعم لينتج كارثة سينمائية يخجل المبدع المبتدئ مشاهدته؟ الم يفتح المجال لصديقه قويدر بناني،المدير السابق للمركز السينمائي المغربي،ليصبح مخرجا سينمائيا وثائقيا يحصل على ثلاثة ملايين درهم لإخراج شريط وثائقي عن الفلكلور المغربي؟ انه الفساد السينمائي و الإداري الذي يستمر بكل حرية،لان الدولة لا تعطي أية أهمية للإبداع السينمائي.همها هو ان تشارك الأفلام الأجنبية التي تصور ببلادنا في محاربة البطالة و إعطاء  فرص العمل حتى للدين لا علاقة لهم بالسينما.                                               
ألم تجدوا, السيد رئيس الحكومة،بديلا لهذا التاجر لتسيير المركز السينمائي المغربي؟.        
هل بلادنا تفتقد لهذه الدرجة للأطر المتوسطة حتى لا يحدث أي تغيير على صعيد العنصر البشري؟ لعل ترقية موظف  بالمركز السينمائي المغربي،وصل سن التقاعد سنة 2014, الى مستشار  لمدير المركز السينمائي المغربي,سنة 2014،أي سنة تنصيب صريم الفاسي مديرا على المركز السينمائي المغربي،يبرن بان بقاء هذا الموظف المتقاعد كمستشار لمدير المركز السينمائي المغربي ما هي إلا لعبة خبيثة الهدف منها هوان يستمر عبد اللطيف العصدي،  تحت غطاء مستشار المدير، في خدمة مصالح ءئيس مهرجان سينما المراءة، الذي صنعه سنة 2004، في عهد نور الدين السايل.قد وفر عبد اللطيف العصدي جميع  الوسائل الانسانية و التقنية  و المادية و المعنوية و الفنية، من 2004 الى 2019، لفائدة  جمعية ابي رقراق،التي ينتمي اليها،و التي تنظم سنويا مهرجان سينما المراء. انه فساد سينمائي مستمر بكل طغيان و وقاحة. فلا يعقل ان يستمر هذا الموظف المتقاعد-المستشار في ادارةً مهرجان سينما المرأة  من  داخل المركز السينمائي و بكل ما يتوفر عليه هذا المركز السينمائي من إمكانيات                                                                                                      
تروني،السيد رئيس الحكومة،أتسائل كذلك هل يعقل ان تستمر سيدة اسمها نرجيس النجار في الاستفادة من راتبها الشهري مند فبراير 2018  دون ان تقوم بادني عمل يستحق الذكر. هذه السيدة،التي عينها التاجر صريم الفاسي الفهري مديرة على قاعة سينمائية عادية  بنيت سنة  1984 داخل المركز السينمائي المغرب لتغلق و تهمل مدة ثلاثين سنة، ثم تفتح باسم الخزانة السينمائية الوطنية،لا تقوم بأي مهمة. انه فساد سينمائي و اداري  يتطلب اغلاق هذا المركز السينمائي المغربي الذي لا يصلح لأي شيء مند اكثر من عشرين سنة. فتحويل بناياته العديدة و مكاتبه المتعددة وأراضيه الواسعة و فندقه المغلق و مطاعمه المغلقة الى مستشفي عمومي لفاءدة ساكنة تفوق  350  الف مواطن و مواطنة،مكونة من طبقات شعبية جد متوسطة ان لم  تكن فقيرة، تقطن من حي الفتح الى تمارة و الصخيرات و  تامسنة،ستعود فوائد هذا المستشفى على المواطن المغربي بالخير الف مرة احسن  من الف مركز سينمائي و فيلم مغربي.                                                                                             .    
وهذا الفساد السينمائي لا يقل فسادا عن الفساد  المسرحي الذي يتحمل مسؤوليته الفنانون الموظفون بوزارة الثقافة و فروعها،لأنهم يستمرون في الحصول على رواتبهم الشهرية دون ان يقدموا أي مقابل لوزارة الثقافة مند ثلاتة عقود. فكيف لهؤلاء الموظفين و الموظفات، الذين اصبحوا مخرجين و كتابا لمسلسلات و لأفلام  تلفزيونية وسينمائية,ومخرجين و ساهرين على سيتكومات و برامج ترفيهية،ان لا يخجلوا من هذه الوضعية،هم  وهن،الذين يتقاضون أجورا تفوق رواتبهم الشهرية بأكثر من عشرة مرة. فعلى هؤلاء الفنانين,الذين لا تنقصهم الموهبة،من بينهم هشام الجباري،الموظف بمسرح محمد الخامس، و إدريس الروخ و نفيل البراوي و سمية اقاريو و نورا الصقلي  و لطيفة احرار و بشري اهريس و اخرون ، دون ان انسى  ياسين احجام،الموظف السابق بالبرلمان باسم حزب العدالة و التنمية, ان يختاروا بين الوظيفة العمومية و القطاع الخاص. فبسسلوكهم هذه،انهم يكرسون وجود الفساد و يمجدونه.انه من العار ان نرى دكاترة بمعنى الكلمة،يحملون شواهد بمعنى الكلمة، يتضررون من غياب العمل و لا يجدون عملا،بينما دكاترة الكرتون و دكاترة اشباح و دكاترة اقزام اصبحوا يتحكمون في مصير المسرح باسم جمعيات و نقابات لا وزن ولا قيمة لها. اننا امام جماعة من الوصوليين المتسلطين على الميدان الفني من مسرحيين و موسيقيين، أغلبيتهم الساحقة مكونة من موظفين،يؤسسون سون نقابات و جمعيات  ليستثمروا و يستغنوا لان اجورهم الشهرية غير كافية. انه الفساد.                                                            
لكم التوفيق،السيد رئيس الحكومة،لمحاربة الفساد بكل  أنواعه و امراضه،دون ان تنسوا محاربة الفساد القائم داخل حزبكم،حزب العدالة و التنمية                                           
                                                                                        الرباط. 29٫يناير 2020
 توقيع نبيل لحلو