jeudi 18 novembre 2021

66 ANS APRÈS LE RETOUR DU SULTAN SIDI MOHAMMED BEN YOUSSEF DE SON EXIL

66 ANS APRÈS LE RETOUR DU SULTAN SIDI MOHAMMED BEN YOUSSEF DE SON EXIL


Les nationalistes marocains, choisis par la France pour parler de l’Indépendance du Maroc, avaient plus en tête le retour du Sultan sur son trône, que de négocier fermement l’Indépendance totale de notre pays et de son Sahara, occupé par la France et l’Espagne.





jeudi 11 novembre 2021

LES OSCARS expliqués au nouveau gouvernement


LES OSCARS expliqués au nouveau gouvernement




Le 3 novembre dernier, sur une vidéo, j’ai vu et entendu le ministre de la Culture, Mohamed Mehdi Bensaid, s’apprêtant à entrer dans une salle de cinéma pour voir  le film  HAUT ET FORT,  dire aux journalistes qui lui tendaient leurs micros : « Le film HAUT ET FORT a représenté notre pays à Cannes et il va le représenter aux Oscars.»  
Attention à la langue de bois! Parler comme le fait le perroquet qui imite et répète ce qu’il entend, c’est peut-être drôle, mais nullement sérieux. 

LES OSCARS est un concours ouvert à tous les films de tous les pays du monde. Chaque pays a le droit de participer à la tombola des Oscars, dont les gagnants sont connus avant même que la roue tourne. 
Quand en 2006, madame Salwa Zouiten, haut cadre au Centre Cinématographie Marocain (CCM), m’avait écrit une lettre pour me dire que mon film  Tabite or not Tabite avait été choisi par le CCM pour représenter notre pays aux Oscars, je lui avais répondu : « Chère madame, mon film est un petit film qui n’a aucune chance d’être vu par le comité de sélection des Oscars. Vous me trouvez donc désolé de ne pas vous donner mon film. Pour votre information, sachez que seuls les films qui ont reçu La Palme d’or du festival de Cannes, sont sélectionnés d’office pour l’Oscar du film étranger, Oscar qu’ils gagnent haut la main. »
Le film HAUT ET FORT, dont le producteur et réalisateur Nabil Ayouch fait croire qu’il est déjà sélectionné aux Oscars, ne sera sûrement pas vu par les centaines de techniciens américains qui visionnent les films. Nabil Ayouch connait parfaitement les rouages de la machine américaine puisque ses trois films précédents LES CHEVAUX D’ALLAH, (2012) MUCH LOVED (2014) et RAZZIA (2018) choisis par le CCM « pour représenter le Maroc aux Oscars », n’ont jamais été vus par les techniciens américains.

Nabil Ayouch est un producteur franco-marocain qui fait des films franco-belgo-marocains; des films totalement photographiés, sonorisés, et musicalisés par des techniciens franco-belges comme c’est le cas du film : POSITIVE SCHOOL, devenu, pour les beaux yeux des producteurs franco-belges, HAUT ET FORT. Le scénario de POSITIVE SCHOOL avait reçu du CCM, en 2018, la somme de 3 600 000,00 dirhams, dont les deux tiers, au minimum, sont allés directement dans les poches de Nabil Ayouch (je parle en tant que scénariste, réalisateur et producteurs de neuf films).

En décembre 2020, Nabil Ayouch reçoit de la Commission de l’avance sur recettes, présidée par la psychiatre Rita Taylor, la somme de 4 500 000,00 dirhams pour produire le deuxième film de sa femme Mariam Touzani. Le 10 septembre dernier, une somme de 5 500 000,00 dirhams est offerte sur un plateau d’argent par la Commission de l’avance sur recettes, toujours présidée par la psychiatre Rita Taylor, à Nabil Ayouch pour la production de son futur film. 
Ainsi, en l’espace de dix mois, Nabil Ayouch, milliardaire  en centimes, fils du publiciste Noureddine Ayouch, milliardaire en centimes (ou peut-être, en dirhams), a empoché un milliard de centimes pour produire deux films qui seront des produits cinématographiques franco-belgo-marocains. Si aucune décision n’est prise par le nouveau gouvernement pour mettre un terme définitif à l’arnaque cinématographique afin d’instaurer une justice cinématographique pour tous, les fils de riches continueront de faire des ravages, sans jamais être inquiétés, comme c’est le cas de Nabil Ayouch qui, depuis qu’il a quitté sa France natale pour s’installer au Maroc, a reçu de la SNRT et de 2M plus de vingt milliards de centimes pour fabriquer des téléfilms, des feuilletons télévisés et des sitcoms. De l’insignifiance à gogo soutenue aveuglément par la SNRT et 2M. 

Nabyl Lahlou 

mercredi 28 juillet 2021

Clin d'oeil [VIDEO]

À l’occasion des prochaines élections législatives qui se dérouleront au mois de septembre prochain de cette année 2021, j’ai le plaisir d’adresser ce très court extrait de mon dernier film REGARDE LE ROI DANS LA LUNE (réalisé en 2011),  aux Présidents et Secrétaires Généraux des partis politiques marocains, dont la secrétaire du PSU, madame Nabila Mounib, qui a choisi de faire cavalière seule en se retirant et se séparant de la Fédération de la Gauche Démocratique 

À bon entendeur, salut!




dimanche 13 juin 2021

A MONSIEUR CHAKIB BENMOUSSA ET SES 35 COMPAGNONS

  CET EXTRAIT DE MA LETTRE OUVERTE, ENVOYÉE LE 20 AOÛT  1998 AU PREMIER MINISTRE DE LA PREMIERE ALTERNANCE POLITIQUE AU MAROC, JE L’ADRESSE, AUJOURD’HUI 11 AVRIL 2021, A MONSIEUR CHAKIB BENMOUSSA ET SES 35 COMPAGNONS


"Monsieur Abderrahmane Youssoufi

Premier ministre du Royaume du Maroc

Monsieur le Premier ministre du Royaume du Maroc


C'est par le triomphe de la justice et de la vérité, par le respect des droits et l'application des lois, par la reconnaissance au citoyen à son droit au rêve, à la dignité, au travail, au labeur et à la prospérité matérielle et culturelle, que le changement que nous attendons finira par s'imposer et triompher face aux ennemis du changement, ces gardiens du statu quo, ces disciples et adorateurs de l'éternel passé, qui veillent hypocritement, farouchement et jalousement sur le maintien et la survie de ses vestiges et de ses décombres, pour maintenir en vie et sous perfusion cet éternel présent, dont ils sucent - en infime et écrasante minorité qu'ils sont - mille présents et mille et un conforts et profits, au détriment des 95% du très gentil et adorable peuple marocain.

C'est par la libre circulation des capitaux humains que sont les idées, l'imagination, l'intelligence de l'esprit et la générosité des cœurs, que ce changement auquel nous aspirons de tous nos désirs, de toutes nos forces, ce changement pour lequel nous devons nous battre, continuellement, sans répit, avec nos convictions, toutes griffes dehors, pourra triompher face aux gros porteurs de l'inertie et de la poisse, ces ennemis du changement qui nous sécrètent et distillent, quotidiennement, des portions de désespoir et d'immobilisme mortels.

Face à la peur et à la suspicion qui ont été diaboliquement planifiées et scrupuleusement mises en œuvre pour régir, sous auto-surveillance, les rapports et les liens entre intellectuels, penseurs, artistes, prolétaires, politiques, philosophes... face au syndrome de la scission et de la division qui n'arrête pas de faire des ravages et d'accoucher de partis politiciens et d'associations "ongues", il nous faut entreprendre, avec sérénité et sagesse, avec vision et voyages, dans nos temps et nos espaces, une Révolution, culturellement intellectuelle et spirituelle, pour libérer nos esprits de l'emprise de ces pieuvres que sont justement la peur, la suspicion, la division, la scission, la démagogie, l'hypnose des discours et le mensonge de la télévision avec ses lourdeurs de la langue de bois et ses prêches de mauvaise foi.

Face à ces voyages dans nos temps et nos espaces, heureuses sondes, chantant la création et le bonheur, annonçant la fin du cauchemar des barques de la mort et du calvaire des diplômés-chômeurs et des millions de sans emplois, nous nous devons de réussir notre Révolution, notre grande et gigantesque Kermesse, artistiquement, visuellement, théâtralement, cinématographiquement, télévisuellement, esthétiquement, philosophiquement, verbalement, oralement, moralement... pour libérer l'œil, l'ouïe et l'esprit des peurs ; pour déféodaliser les mentalités de ceux qui gouvernent et dominent notre pays, pour humaniser les comportements de ceux qui décident pour nous, sans nous consulter, pour inviter les ambitions à sortir de leur hivernage et leur léthargie, pour libérer les énergies et mettre en liberté inconditionnelle, la liberté, afin de permettre au langage qui nous codifie et nous cause tant de "tangage" et d'hypocrisie, nécessaires au maintien de nos faux rapports, de ne plus être prisonnier de la langue archaïque qui le véhicule, elle-même prisonnière de tant de tabous et continuellement sur le qui-vive, sous la coupole du palais qui l'abrite."


Cette lettre ouverte que j’ai adressée à monsieur Abderrahmane Youssoufi, Premier Ministre de la Première Alternance politique au Maroc, le 20 août 1998, a été publiée en date du lundi 24 août 1998, par le quotidien AL BAYANE, dirigé à cette époque par l'actuel secrétaire général du PPS, monsieur Nabil Benabdallah.



 

samedi 5 juin 2021

PAS DE PALME D’OR POUR NABYL LAHLOU

 Lettre ouverte aux jeunes cinéastes marocains. 

PAS DE PALME D’OR POUR NABYL LAHLOU


Pour son soixantième anniversaire en 2005, le Festival International du Film de Cannes avait choisi et retenu pour sa Compétition officielle vingt-deux films sur les 1 645 longs métrages que lui avaient envoyés leurs réalisateurs. Pour mes soixante ans, j'ai adressé, le 5 février 2005, une lettre à Gilles Jacob, Président du Festival de Cannes, lui disant : « Je ne sais si mon nouveau film Tabite or not Tabite pourra être prêt pour le prochain Festival de Cannes qui va se tenir du 17 au 28 mai 2005. Ah ! Comme j'aimerais que mon nouveau film soit retenu pour la Compétition officielle et qu'il gagne la Palme d'or. Quel bonheur sera pour moi de recevoir cette Palme d'or pour l'offrir à ma fille Mariakenzi qui fêtera ses treize ans, le 28 mai 2005, jour de la cérémonie de clôture et de la remise des Prix et de la Palme d’or ».  

Pas de Palme d'or pour Tabite or not Tabite, en cette soirée du 28 mai 2005, car le film n’était pas prêt ; il ne le sera qu’en début de juin 2006. Lorgnant la jolie broche en or, j’ai envoyé, début mars 2007, un dvd de Tabite or not Tabite à l’attention de Gilles Jacob et du comité de sélection qui, le feu au cul, me répond dans les 24 heures : « Votre film TABITE OR NOT TABITE n'a été retenu ni pour LA COMPETITION OFFICIELLE, ni pour UN CERTAIN REGARD ni pour LA CAMERA D'OR. ». À cause de son titre, ils ont pris Tabite or not Tabite pour un film porno. Il faut être stupide pour croire que le comité de sélection du Festival de Cannes peut, d'une manière objective et honnête, visionner, calmement et scrupuleusement, 1 645 films, représentant une moyenne de 3 000 heures de projection, sans commettre des injustices et des favoritismes. Dès lors, je peux affirmer que le choix pour les futures sélections et pour la future Compétition Officielle de 2008, sont déjà arrêtés, du moins pour certains cinéastes et producteurs, amis et proches du Président du Festival, Gilles Jacob, et de ses collaborateurs. 

Pour sa 74ème cuvée 2021, le Festival de Cannes, qui n’a pu se tenir l’année dernière, à cause du Coronavirus, a reçu et visionné 2 300 longs métrages dont 23 ont été choisis et retenus. Parmi les 23 gagnants de cette louche loterie, le publiciste-producteur de sitcoms, de feuilletons télévisés, de téléfilms et de capsules, le réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch, avec son film franco-marocain : HAUT ET FORT, un titre imposé par la partie productrice française, car le titre original du scénario pour lequel Nabil Ayouch a obtenu du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine (l’avance sur recettes), la somme de 3 600 000,00 dirhams, dont les deux tiers iront probablement à ses comptes bancaires, était POSITIVE SCHOOL. Tout comme son film LES ETOILES DE SIDI MOUMEN, devenu LES CHEVAUX DE DIEU, titre imposé par la partie productrice française.

Avec Thierry Frémaux, ancien responsable, chargé de réceptionner les films,  envoyés par leurs réalisateurs au Festival Cannes, un homme que j’ai eu au téléphone, en 2004, pour m’assurer s‘il avait bel et bien reçu la copie en 35 mm de mon film Les Années de l’exil, le Festival de Cannes a perdu de sa crédibilité, comme le prouve le film ADELE, un fesse-tival de fesses, choisi par Thierry Frémaux pour concourir et gagner la Palme d’or qu’il a remportée, alors qu’il était encore en plein montage. Aussi, en offrant la Compétition Officielle sur un plateau de thé à un faiseur de téléfilms, de séries télévisées, de feuilletons et de sitcoms marocains, souvent creux, incolores et sentant mauvais, Thierry Frémaux montre que l’éthique du Festival de Cannes est bel et bien bradée grâce au copinage.

Je trouve scandaleux et révoltant que Nabil Ayouch, qui demeurera à mes yeux un brillant ramasseur d’argent, devenu, en l’espace de deux décennies, un homme très riche, un milliardaire qui se la coule douce entre Casablanca et Paris, a pu empocher, haut-la-main, la somme de 18 000 000, 00 de dirhams pour la production de cinq petits films, franco-marocains, à 80% réalisés par des techniciens étrangers. Je trouve également étrange qu’en l’espace de trois ans, Miriam Touzani, l’épouse du milliardaire Nabil Ayouch, reçoive du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine (l’avance sur recettes), la somme de 7 900 000,00 dirhams pour ses deux premiers longs métrages. 

S’il y a un créateur qui doit être scandalisé, dégoûté et en colère, c’est bien moi, l’immense créateur Nabyl Lahlou, qui n’a reçu du Fonds d’aide à la production cinématographique, de 1985 à 2010, que la somme de 7 100 000,00 dirhams pour mes cinq films, cinq grands films à 100% marocains.

Heureusement que le nouveau modèle de développement, qui vient de recevoir la bénédiction royale, va pouvoir mettre un terme définitif aux favoritismes et aux privilèges ainsi qu’aux arnaques et escroqueries qui découlent des productions de films, téléfilms, feuilletons et autres séries télévisées et sitcoms dont profitent et continuent de profiter les mêmes personnes

Nul n’est prophète en son pays, les nuls en profitent énormément.

 

Rabat 5 juin 2021

Signé Nabyl Lahlou

    


 


mercredi 2 juin 2021

KHALID JAMAÏ EST MORT

KHALID JAMAÏ EST MORT


En ce 1er juin 2021, Khalid JAMAÏ s’en va rejoindre dans le royaume des morts toutes les femmes et tous les hommes qui se sont battus pour que leur pays, le royaume du Maroc, devienne réellement une grande nation, indépendante, libre, démocratique et prospère. 

Profondément révolté contre le Makhzen, cette machine invisible, face cachée, archaïque, féodale et hideuse de la monarchie, qui bloque et freine les ambitions de cette même monarchie, l’empêchant d'être comme toutes les monarchies, paisibles, sereines, humanistes, démocratiques, constitutionnelles et parlementaires, comme c’est le cas en Belgique, en Norvège, en Suède, en Espagne, en Angleterre, au Danemark ou au royaume du… Berberimare, Khalid Jamai, homme libre, journaliste libre et indépendant, est arrêté par les flics, en 1973, pour avoir publié, en première page du journal L’Opinion, une photo, montrant Son Altesse royal, le prince hériter Sidi Mohammed, et son frère, Son Altesse royal le prince Moulay Rachid, en train de regarder des enfants, assis par terre, tendant leurs mains pour mendier. Si l’auteur de la photo, Mohamed El Oufir, a été relâché, Khalid Jamai passera plusieurs mois chez la police, sans jamais être jugé. Il retrouvera sa liberté grâce aux interventions de personnalités marocaines auprès du roi Hassan II qui était encore sous le choc de la trahison de ses généraux.

Avant de devenir journaliste au journal L’Opinion, puis son rédacteur en chef, Khalid Jamais était au Cabinet de Mohamed El Fassi, le premier ministre de la Culture du royaume du Maroc, un ministère crée en 1969.

C’est au début du mois de janvier de l’année 1970 que j’ai eu le plaisir de rencontrer Khalid Jamai dans son bureau au ministère de la Culture où je m’étais rendu pour solliciter un soutien pour monter ma pièce de théâtre Les Tortues.

C’est grâce à l’appui moral et matériel de Khalid Jamai que Les Tortues a pu être montée et être présentée au théâtre Mohammed V, avant d’être interdite, officiellement. Cette interdiction avait choqué et scandalisé Khalid Jamai qui la dénonça par un article humoristique que L’Opinion publia. Khalid Jamai récidive en me soutenant pour ma nouvelle pièce La Grande kermesse qui sera, elle aussi,  interdite. C’était en mars 1971, année où le peintre Jilali Gharbaoui a été retrouvé mort, couvert de neige sur un banc au Champs de mars à Paris, où la température était tombée à moins 7°. Khalid Jamai rendra hommage à Jilali Gharbaoui à travers toute une page que publiera L’Opinion. Hossein Kadri, et moi, participâmes à l’hommage ; et c’est grâce à Khalid Jamai, qui a su convaincre son ministre Mohamed El Fassi, que la dépouille de Jilali Gharbaoui a pu être rapatriée au Maroc et enterrée dans le fief du grand peintre. 

Les deux tentatives de putschs militaires (10 juillet 1971 et 16 août 1972), n’ont pas réussi à sonner le glas du Makhzen séculaire. Aussi, au lieu que la monarchie tire une leçon des deux putschs ratés, en abordant une nouvelle approche humaine pour une nouvelle gouvernance humaniste et juste, elle préfère durcir le ton et se durcir le visage en entamant une politique qui mène le pays vers une dictature, appelée Les années de plomb. Une politique qui favorise l’éclosion de l’ignorance, de la pauvreté matérielle, intellectuelle, spirituelle et religieuse. Cette misère, sous tous ses aspects, continue de faire des ravages dans un pays qui ne mérite absolument pas d’être ce qu’il est. 

Pendant toutes ces décennies noires et honteuses, Khaled Jamai a pris sa plume pour combattre les abus et les injustices. Il a tenu bon, sans faillir, face à son âme et sa conscience. Ses articles dans l’Opinion restent les témoins de son honnêteté intellectuelle et de sa probité de journaliste. Aussi, les très nombreuses interviews qu’il a accordées aux nombreux sites électroniques montrent combien Khalid Jamai aimait son pays et le voulait différemment de ce que le Makhzen en a fait.


Khalid Jamai, ce paisible et lucide monarchiste, nous quitte définitivement. Il est monté, heureux et fier, chez Allah Qui a déjà reçu, depuis le 11 mai dernier, Abdallah Zaazaa, un paisible et serein républicain, un républicain jusqu’à sa mort.


Chez Allah, il y a de l’amour pour tout le monde, pour celles et ceux qui ont été justes de leur vivant.


Rabat 1er juin 2021

Nabyl Lahlou

lundi 31 mai 2021

ALL THAT JAZZ A LA ZINOUN

All That Jazz à la Zinoun


Mercredi 26 mai, Lahcen Zinoun était l’invité du Café littéraire qui se tient à l’Hotel Pietri, chaque dernier jeudi de chaque mois. Invité pour parler de sa vie et de son livre LE RÊVE INTERDIT, il m’apprend que son projet de film, dont l’histoire tourne autour de la danse moderne, a été refusé par les membres de la Commission du Fonds d’aide qui le convoquèrent au CCM pour lui dire «  à quoi ça sert de faire un film sur la danse ». 

J’ai été plus que scandalisé d’entendre ces mots de la bouche de Zinoun ainsi que dégouté par l’Inculture de cette commission qui a été mise sur place par l’ex-ministre de la Communication, l’inculte Mustapha Khalfi, un islamiste ennemi de l’art. Ayant demandé à prendre la parole pour apporter mon soutien à Lahcen Zinoun, l’animateur Bichr Bennani, qui distribue le temps de parole pendant le débat, m’accorda deux  minutes en me disant sur un  ton désagréable, irrespectueux et vulgaire « Pas plus de deux minutes» J’ai vu noir. J’ai senti le sabotage, prémédité, refaire surface malgré plus de quatorze mois d’accalmie due au Coronavirus.


Flash back 

Il y a une quinzaine d’années, Bichr Bennani, en bon propriétaire poli et éduqué de Les Éditions Tarik, me demanda de venir parler de mon parcours d’homme de théâtre et de cinéaste, dans le cadre des rencontres littéraires, appelées Les jeudis du Pietri  qu’abritait, et abrite, depuis quatre ans, sous le nom de Le Café littéraire, l’hôtel Pietri, ex-hôtel Les Oudayas, dont le bar-restaurant était devenu, vers la fin des années quatre-vingt dix, un lieu lugubre et tristement squatté par des filles de joie qui triment à la sueur de leurs sexes pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles. Honnis soient les régimes politiques qui ne peuvent rendre heureux les peuples qu’ils gouvernent.

Ayant accepté de venir animer Les Jeudis du Pietri, j’ai demandé si j’allais être payé, étant donné que je ne suis ni un fonctionnaire de l’Etat, ni un cadre du secteur privé. Bichr Bennani me proposa deux mille dirhams. Je les ai acceptés avec joie.

Avant de commencer à parler de mon univers d’homme de théâtre et de créateur qui fait des films, j’ai tenu tout d’abord à rappeler à l’assistance que le beau restaurant-bar où elle se trouve en ce moment, paisiblement et confortablement assise, en train de boire une eau minérale, un verre de thé, un whisky, un verre de vin, une bière ou un jus de fruit, était, il y a à peine quelques années, un lieu de dépravation, infréquentable et indigne d’être fréquenté. J’ai donc félicité le propriétaire des lieux, Driss Ben Abdallah, co-penseur avec Bichr Bennani des Jeudis du Pietri. Cet homme a su, à mes yeux, transformer un restaurant-bar malfamé en un très joli restaurant-bar, bien fréquenté et bien apprécié, montrant que le Marocain et la Marocaine peuvent changer en bien l’image de leur pays. Content donc d’être l’invité, rémunéré des Jeudis du Pietri, j’ai proposé à l’assistance, avant que je parle de mon cinéma,  de regarder quatre extraits de quatre de mes six premiers films. Le technicien lance la projection d’un extrait de Brahim Yach. L’image s’empare de l’écran, montrant le grand comédien Larbi Doghmi, courant et hurlant, sans le moindre son. Un problème technique tombé du ciel ? Le  Ciel peut-il sauver la situation ? Ça sentait le flagrant sabotage ;  le sabotage prémédité et programmé. J’en ai l’habitude depuis plus de cinquante ans. Qu’a cela ne tienne. J’ai demandé au technicien de projeter à nouveau l’extrait silencieux de Brahim Yach, et, micro à la main, j’ai doublé tous les rôles. J’avais fait exactement ce que j’avais déjà fait pour Brahim Yach, projeté, sans sous-titres, au Festival de Berlin de 1984, dans sa section Panorama qui, plus de trente plus tard, accueillera Hicham Lasri, un talentueux vidéaste, qui a reçu de la part du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine (avance sur recettes) plus de treize millions cinq cent mille dirhams pour faire trois films.  

Ne pouvant donc projeter les trois autres extraits, à cause de la défaillance du son,  j’ai lu  à haute voix  ma première pièce de théâtre Les Milliardaires qui parle de l’enlèvement et de l’assassinat de Mehdi Ben Barka. C’est une pièce que j’ai écrite en 1967 puis mise en scène et jouée à la Maison du Maroc à Paris, (Boulevard Jourdan) en mars 1968. Parmi les spectateurs qui étaient présents à cette unique  représentation de Les Milliardaires, il y avait Fatima Mernissi que je revois, quarante plus tard, assise en face de moi, en train de m’écouter lire, nerveusement et frénétiquement, ma pièce de théâtre Les Milliardaires. Comme j’aurais aimé lire Les  Milliardaires au Café littéraire Fatema Mernissi à HEM. 


J’espère que Mohamed Ben Abderrahman Tazi, qui a reçu du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine (avance sur recettes), la somme de quatre millions cinq cents mille dirhams pour faire un film qu’il a écrit sur Fatima Mernissi, saura lui offrir le grand film cinématographique qui l’immortalisera. 


Il faut que les 80% des magouilleurs qui bénéficient du Fonds d’aide à la production cinématographique marocaine (avance sur recettes), apprennent à mettre les millions de dirhams qu’ils reçoivent du CCM, dans la production des films qu’ils sont censés produire et réaliser, en s’investissant corps et âmes, au lieu de les mettre dans leurs comptes bancaires ou les investir dans l’immobilier. Je n’ai cessé et ne cesse, depuis plus de trente ans, de condamner ces magouilles par des articles, écrits en arabe ou en français.


Je sais  que Lahcen Zinoun est foncièrement un artiste propre et honnête. Aussi je lui demande de se battre pour nous donner un ALL THAT JAZZ à la Marocaine où sa vision de créateur-cinéaste-chorégraphe pourra s’exprimer sans limite, car l’argent de l’avance sur recettes que lui accordera la Commission du fonds d’aide ira totalement dans la production de son  prochain film, un ALL THAT JAZZ à la Zinoun.

 

Rabat 31 mai 2021

Nabyl Lahlou 



  

mardi 13 avril 2021

كنت اظن انني ساكون...

كنت اظن انني ساكون...



صراحة، لم اكن ابدا أتوقع ان الصحفي واءل بورشاشن سيتبنى بسرعة البرق  فكرة بسيطة اقترحتها عليه عندما سألني، هاتفيا، عن  أحوال الطقوس المسرحية ببلادنا. فقد استطاع هذا الصحفي الوسيم الوجه ، اقناع زميله محمد  بلقاسم، معد برنامج  شؤون سياسية، بفكرتي البسيطة المتعلقة بفتح برنامج  شؤون سياسية في وجه المبدعين المغاربة. كنت اظن انني، و انا ادلي  بفكرتي البسيطة لوائل بورشاشن، ساكون اول مبدع مغربي  يستضيفه  برنامج  شؤون سياسية،المتعود فقط على الثرثرة مع السياسيين ، من أمناء و روساء الأحزاب السياسية المغربية. لكنني صدمت صدمة كبيرة وشعرت بخيبة كبيرة عندما شاهدت ، يوم امس ١١ ابريل، صاحب  شوون سياسية يدردش  مع موظف تابع لوزارة  الثقافة، يعمل كاستاذ بالمعهد العالي للفنون الدرامية، الذي  درس به  وتعلم فيه ثم تخرج منه ليعود اليه كاستاذ لمادة التمثيل.  فبماذا يمكن لهاذا الشخص، الذي شاخ في جلباب كرئيس للنقابة الوطنية للمسرحيين، ان يفيد المغاربة؟ نعم، صدمت صدمة كبيرة  لكوني أرى الرداءة مستمرة بكل وقاحة. اليكم الخرافة منذ بدايتها: بعد أسبوعين على نداءي المصور بالفيديو،                                                                                                          الذى ارسلته ، يوم ١٢ مارس المنفرط ، عبر الفيسبوك، الي السيد عبد الوافي لفتيت، وزير الداخلية ، اتصل بي ، هاتفيا ، السيد واءل بورشاشن، طالبا مني  رأيي حول استمرار اغلاق المسارح ببلادنا في عهد كورونا. فهمت من كلامه انه لم يطلع قط على نداءي الموجه الى السيد الى وزير الداخلية، والذي ارسلته له عبر الواتسب. وامام رغبته للحصول على أجوبة من شأنها ان  تفيده في كتابة عقاله لهسبريس، قلت له انني ساكون سعيدا جدا لاجيبه ، ثقافيا و فنيا و انسانيا و سياسيا و حتى  "تبركيكيا"، على جميع اسإلته اذا أراد ان يقوم باستجوابي. و في نفس السياق ، طلبت منه ان يقول لزميله محمد بلقاسم، الساهر على برنامج : شؤون سياسية  انني اريد ان أكون ضيفا في برنامجه ، مبررا طلبي هذا لكوني لست مرغوبا،  لا في تلفزة  فيصل العرائش، و لا عند سليم الشيخ. و في نهاية مكالمتنا الهاتفية، شجعت  السيد واءل بورشاشن ان يجتهد و يهيء برنامجا،  يقترحه على مديرهسبريس، برنامج ثقافي عالي المستوى، يبقى مفتوحا في وجه المثقفين و المثقفات و المبدعات و والمبدعين المغاربة.                                     


نبيل لحلو.

 الاثنين ١٢ ابريل ٢٠٢١




mardi 6 avril 2021

LA DIVA AU BENDIR D’OR

LA DIVA AU BENDIR D’OR 

Si elle avait vu le jour dans l’Amérique du nord, dont le premier amendement de la Constitution est un pare-choc contre toute atteinte à la liberté d’expression, dans tous ses états et ses domaines, Hajja Hamdaouiya aurait pu être une Dina Washington ou une Sarah Vaughan, deux immenses chanteuses de jazz, dont les voix divines, continuent de faire vibrer de bonheur et de plaisir tous les amoureux du jazz. Ne jasez pas. Si elle était née sous la bannière : Liberté Fraternité Égalité, Hajja Hamdaouiya aurait pu être une Piaf. Ne piaffez pas ! Si elle avait ouvert les yeux, sous le ciel bleu du Cap-Vert, Hajja Hamdaouiya aurait été sûrement une Cesária Évora, cette envoûtante chanteuse-conteuse, cette « diva aux pieds nus », dont la voix et les mélodies demeurent des enchantements qui traversent facilement toutes les frontières pour le plaisir de l’ouïe et de l’esprit. 
Née à Casablanca, « l’année du dahir berbère », que la Résidence générale promulgua en mai 1930 pour semer la division et la zizanie entre les Marocains arabes et les Marocains berbères, mais tous unis par l’islam, Hajja Hamdaouiya, qui devait sûrement s’endormir, bercée par les chants berbères qui glorifiaient le courage et la bravoure des guerriers et des résistants qui continuaient à se battre contre l’occupant français qui s’était emparé officiellement du pays en 1912, ne sera ni une Ella Fitzgerald, ni une Asmahane, ni une Maria Callas, mais une bonne chanteuse populaire qui connaîtra, durant sa très longue carrière l’aisance, la gloire et la pauvreté. Élégante, fine physiquement et ne manquant ni de charme ni d’aura, Hajja Hamdaouiya chantera dans les meilleurs boites de nuits des grands hôtels du Maroc. 
C’est ainsi qu’en 1970, à l’hôtel de la Tour Hassan à Rabat, j’ai eu le privilège de la voir et de l’écouter chanter. Elle était élégante dans son caftan simple et pur, se mouvant avec grâce et maniant son bendir gracieusement. Avec sa voix, douce et suave, elle chantait de belles chansons, dont les paroles, si simples, étaient de jolis poèmes. En 1970, Hajja Hamdaouiya qui avait déjà quarante ans, aurait pu rencontrer un grand compositeur, arabe ou européen, qui lui aurait fait découvrir une autre manière d’interpréter ALAITA. Imaginons Barbara Hendrix chanter ces mots magiques que Hajja Hamdaouiya chante dans une de ses chansons  : وانا بعدا حاضية البحر ليرحل « Et moi, je suis là, pour surveiller que la mer ne parte pas » 

Rabat, 6 avril 2021 
Nabyl Lahlou

lundi 22 mars 2021

Adieu père de Adieu mères

 Adieu père de Adieu mères 

Je garde de ma première rencontre avec Mohamed Ismail, l’image d’un homme chaleureux et serviable. C’était  un soir du mois de mai 1980. Alors que je me trouvais dans une salle de montage dans les locaux de l’ancienne RTM, en train de monter mon deuxième film : Le Gouverneur général de l’île de Chakerbakerben, la porte s’ouvrit et une voix appela Lahcen Khabbaz. J’allumai la lampe de la table de montage et vit Mohamed Ismail qui me dit « Désolé, monsieur Nabyl Lahlou. Je cherche Lahcen Khabbaz ». « Vous tombez bien, monsieur Mohamed Ismail. Aidez-moi, s’il vous plait, j’ai perdu le synchronisme des voix ». En deux secondes, il remet les pendules à l’heure et me montra comment faire en cas de récidive.

Mohamed Ismail nous quitte le samedi 20 mars 2021, proclamé nouveau premier jour du printemps. Ce n’est pas le Covid qui l’a terrassé, mais l’indifférence et le silence qu’il ne cessait de rencontrer face à ses nombreux appels et ses cris de détresses, liés aux difficultés  d’achever son dernier film, et au manque d’argent pour se faire soigner face à la maladie qui venait de le frapper. Avec son premier film Aouchtan, Mohamed Ismail annonçait la couleur, celle d’un cinéaste qui fera des films qui donnent à réfléchir et non à abrutir. Ce n’est donc pas le Covid qui a pris le dessus sur la santé de ce cinéaste, discret, généreux et passionné, mais la sale bureaucratie marocaine qui sévit dans les administrations marocaines dont le Centre Cinématographique Marocain, une administration qui n’a aucune raison majeure d’exister en continuant à dilapider l’argent des contribuables.

Mohamed Ismael, faut-il le rappeler à ceux qui l’ignorent, est le seul cinéaste marocain, dont le film, Adieu mères, a été projeté au Sénat français, dans le cadre de la quinzaine du judaïsme marocain, qui s’était tenue à Paris, en février 2008, sous le Haut patronage de Sa Majesté le roi Mohammed VI. Cette quinzaine du judaïsme a été l’œuvre de messieurs André zoulay et Serge Berdugo. Adieu mères a été également projeté au sénat belge. J’ignore si nos deux télévisions marocaines, Al Oula et 2M, ont, oui ou non, diffusé ce film qui parle de la symbiose qui a toujours existé entre les Marocains, qu’ils soient musulmans ou juifs, avant qu’un virus, appelé Le sionisme, ne se répande dans les coeurs et les esprits des Marocains juifs, les acculant à quitter leur pays, le Maroc, pour aller vivre sur « La Terre promise » qui n’est autre que la Palestine volée aux Palestiniens depuis 1948.

Maintenant que Mohamed Ismail est parti pour toujours, je me demande quelle pourrait être sa réaction s’il apprenait que, dans le cadre de la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, qui ouvrent la voie à des retrouvailles entre Marocains musulmans, vivant au Maroc, et Marocains juifs, vivant en Israël, son film Adieu mères allait être projeté à la Knesset. Personnellement, je reste convaincu que Mohamed Ismail serait fier de savoir que la projection de son  film Adieu mères à la Knesset a mis mal à l’aise les ennemis de la paix, les députés israéliens sionistes qui refusent catégoriquement l’existence d’un État palestinien avec sa capitale Al-Qods. 
N’est- pas, monsieur Nathanyahou ?

Dimanche 21 mars 2021. 

Signé Nabyl Lahlou

jeudi 28 janvier 2021

REGARDE LE ROI DANS LA LUNE

À l’occasion de la reprise des relations diplomatiques entre le royaume du Maroc et l’Etat d’Israel, Nabyl Lahlou propose cet extrait de son dernier film REGARDE LE ROI DANS LA LUNE ou L’ANNÉE DES MILLE ET UNE LUNES (réalisé en 2011), qui raconte une histoire d’amour entre un marocain musulman et une marocaine juive. 

Le débat reste ouvert.