vendredi 30 mars 2012

100 ans de protectorat ! N’est-ce pas, Maréchal ?

Il est deux heures du matin, en ce vendredi 30 mars 2012, jour du centième anniversaire du protectorat français au Maroc, même si, officiellement, ce protectorat français au Maroc s'était arrêté à la déclaration de l’Indépendance du pays, en ce 16 novembre 1955, jour du retour de son exil du sultan Sidi Mohammed Ben Youssef dont le père Moulay Youssef mourut, juste une année après votre départ précipité de ce Maroc que vous avez aimé et construit, au service d'une élite et d'une minorité, qui, après l'Indépendance du pays, continuent de se sentir redevables à la France colonialiste pour ce qu'elle avait fait pour elles et pour leurs progénitures, en continuant, comme ils l'avaient fait pendant e protectorat, à servir les intérêts de l'ancienne puissance coloniale, au détriment de la majorité des couches sociales du Maroc.
30 mars 1912 - 30 mars 2012, un siècle, jour pour jour, va s'éteindre, depuis que vous aviez pris possession, sur un plateau d'argent, d'un pays, le Maroc, que vous aviez trouvé totalement ruiné, dans une totale faillite baignant dans une "siba" incontrôlable. Cette belle transaction "immobilière" que vous avez acquise à l’œil, suite à la signature du traité du protectorat, en ce 30 mars 1912, par le sultan Moulay Abdelhafid, vous a donné toutes les cartes blanches du monde pour vous permettre de réaliser tous vos rêves au Maroc, surtout après avoir choisi et mis sur le trône, Moulay Youssef, le frère de Moulay Abdelhafid qui a été acculé à abdiquer.
Le 31 mars 2012, c'est un deuxième siècle qui s'ouvre devant la continuité sournoise et discrète, du même protectorat contre lequel nos parents et nos grands-parents se révoltèrent.
Dans le Maroc d’aujourd’hui, celui de la nouvelle Constitution, la constitution de 2011, née du discours du roi du 9 mars 2011, personne, que ce soit parmi les partis politiques, les élites, les associations de la société civile, les artistes, les sportifs, personne n’ose ni n'a le courage de dire et de reconnaître que la vraie langue qui est parlée dans notre pays, dans son administration, par tous les responsables, du ministre au dernier petit cadre, n'est autre que la langue française. Et pourtant, la nouvelle Constitution qui fait la part belle à plusieurs langues, ne cite jamais la vraie langue qui domine le pays et les esprits de nos décideurs et nos gouvernants qui nous dirigent et dirigent le pays. Et cette langue qui est occultée par la nouvelle constitution, n’est autre que la langue française à laquelle ont eu recours pour parler et débattre, ceux et celles qui ont été appelés à rédiger les textes de la Nouvelle constitution.
Oui, Maréchal, vous pouvez continuer à dormir paisiblement et tranquillement dans votre caveau à Thorrey, car votre rêve de faire du Maroc et de son élite deux instruments au service de la France, est bien une réalité, aujourd’hui.
Pour ma part, je pleure de voir mon pays, sur l’échiquier international, classé entre 100 et 180.
Je pleure également mon pays de ne pas avoir un grand gouvernement, avec de grands ministres souverains, et des parlementaires révolutionnaires, pour permettre aux citoyens d’être fiers de leur belle langue marocaine, la belle langue arabe marocaine, celle qui est le miroir de notre identité.
Le protectorat a divisé le pays, a pillé le pays et a marginalisé tout un peuple marocain vivant en dehors des villes dites impériales.
31 mars 3012, doit être la fin réelle du protectorat. N’est-ce pas, Maréchal ?

Rabat le 30 mars 2012
Nabyl Lahlou

jeudi 29 mars 2012

N’est-ce pas, Maréchal?

Il est deux heures du matin, en ce vendredi 30 mars 2012, jour du centième anniversaire du protectorat français au Maroc, même si, officiellement, ce protectorat français au Maroc, s'était arrêté à la déclaration de l’Indépendance du pays, en ce 16 novembre 1955, jour du retour de son exil du sultan Sidi Mohammed Ben Youssef dont le père Moulay Youssef mourut, juste une année après votre départ précipité de ce Maroc que vous avez aimé et construit, au service d'une élite et d'une minorité, qui, après l'Indépendance du pays, continuent de se sentir redevables à la France colonialiste pour ce qu'elle avait fait pour elles et pour leurs progénitures, en continuant, comme ils l'avaient fait pendant e protectorat, à servir les intérêts de l'ancienne puissance coloniale, au détriment de la majorité des couches sociales du Maroc.
30 mars 1912 - 30 mars 2012, un siècle, jour pour jour, va s'éteindre, depuis que vous aviez pris possession, sur un plateau d'argent, d'un pays, le Maroc, que vous aviez trouvé totalement ruiné, dans une totale faillite baignant dans une "siba" incontrôlable. Cette belle transaction "immobilière" que vous avez acquise à l’œil, suite à la signature du traité du protectorat, en ce 30 mars 1912, par le sultan Moulay Abdelhafid, vous a donné toutes les cartes blanches du monde pour vous permettre de réaliser tous vos rêves au Maroc, surtout après avoir choisi et mis sur le trône, Moulay Youssef, le frère de Moulay Abdelhafid qui a été acculé à abdiquer.
Le 31 mars 2012, c'est un deuxième siècle qui s'ouvre devant la continuité sournoise et discrète, du même protectorat contre lequel nos parents et nos grands-parents se révoltèrent.
Dans le Maroc d’aujourd’hui, celui de la nouvelle Constitution, la constitution de 2011, née du discours du roi du 9 mars 2011, personne, que ce soit parmi les partis politiques (1), les élites, les associations de la société civile, les artistes, les sportifs, personne n’ose ni n'a le courage de dire et de reconnaître que la vraie langue qui est parlée dans notre pays, dans son administration, par tous les raisonnables, du ministre au dernier petit cadre, n'est autre que la langue française. Et pourtant, la nouvelle Constitution qui fait la part belle à plusieurs langues, ne cite jamais la vraie langue qui domine le pays et les esprits de nos décideurs et nos gouvernants qui nous dirigent le pays. Et cette la langue qui est occultée par la nouvelle constitution, n’est autre que la langue française à laquelle ont eu recours pour parler et débattre, ceux et celles qui ont été appelés à rédiger les textes de la Nouvelle constitution.
Oui, Maréchal, vous pouvez continuer à dormir paisiblement et tranquillement dans votre caveau à Torrey, car votre rêve de faire du Maroc et de son élite, deux instruments au service de la France, est bien une réalité, aujourd’hui.
Pour ma part, je pleure de voir mon pays, sur l’échiquier international, classé entre 100 et 180.
Je pleure également mon pays de ne pas avoir un grand gouvernement, avec de grands ministres souverains, et des parlementaires révolutionnaires, pour permettre aux citoyens d’être fiers de leur belle langue marocaine, la belle langue arabe marocaine, celle qui est le miroir de notre identité.
Le protectorat a divisé la pays, a pillé le pays et a marginalisé tout un peuple marocain vivant en dehors des villes dites impériales.
31 mars 3012, doit être la fin réelle du protectorat.
N’est-ce pas, Maréchal ?

Rabat le 30 mars 2012
Nabyl Lahlou

vendredi 23 mars 2012

متى سيفاحئنا رئيس الحكومة كما فاجئنا و زيره رباح؟

أصبحت شبه متيقن أنه سيصعب جدا على السيد عبد الاله ابن كيران أن يغير فيصل العرائشي بوجه آخر(كان رجلا أو امرأ ) على رأس القطب العمومي السمعي البصري لكي يصبح هدا الأخير في خدمة الوطن و المواطنين. كما أنني أخشى أن لا تبق للسيد عبد الاله ابن كيران أية رغبة في تغير المديرة الحقيقية لدززيم سميرة السطايل و خادمها سليم الشيخ, بوجوه أخرى (كانت رجلا أو نساء) قادرة على تغيير السياسة القاتلة للهوية المغربية التي تتبناها هده القناة مند ثلاتةعقود.ن تغيير سياسة القناة الأولى و "دوزيم" , كان عليه أن يحدث في الأسابيع الأولى بعدما تسلم فيها السيد عبد الاله ابن كيران سلطته الدستورية كرئيس الحكومة
أتمنى أن لا تكبر خيبتي. لأنه مند مجيء الحكومة الجديدة , و التلفزات المغربية لا زالت تشتغل على طريقة وزارة الداخلية البصرية بعقلية بصرية متخلفة جدا.
لقد "فركع" وزير النقل قضية "لاكريمات". فمتى سيحصل رحيل العرايشي و السطايل و الشيخ , حتى نصفق , مفتخرين, عل عبد الاله ابن كيران, كما صفق من قبل الفقراء و العقلاء على عبد العزيز رباح.
الرباط23 مارس 2012
.نبيل لحلو

mercredi 21 mars 2012

BENVENUE A LA NOUVELLE COMMISSION DE L'AVANCE SUR RECETTES

JE DONNE A LIRE A MONSIEUR LE PRÉSIDENT ET A MESDAMES ET MESSIEURS LES MEMBRES DE LA NOUVELLE COMMISSION DE L'AVANCE SUR RECETTES, CE TEXTE QUE J'AI ÉCRIT LE 10 DÉCEMBRE 2002.
CE TEXTE A ÉTÉ PUBLIE PAR MAROC HEBDO INTERNATIONAL, LE 13 DÉCEMBRE 2002.
RIEN A CHANGE, DEPUIS...


Le cinéma marocain “est percé".

Le Maroc n’a jamais été en mesure, ne fût-ce qu’une seule fois, de produire huit à dix longs métrages de fiction par an, comme l’a clamé haut et fort le directeur général du CCM, lors de l’hommage rendu au "cinéma marocain", à Nantes, en novembre 2002.
Aussi, pour que le Maroc arrive à produire et à réaliser huit à dix films par an, tous prêts à être distribués simultanément dans les salles, il faut que nous possédions et disposions d’une trentaine de producteurs, au vrai sens du mot, de cinq cents acteurs et actrices, au sens vrai du métier, d’une trentaine de cinéastes réalisateurs professionnels, d’une trentaine de directeurs de la photographie, avec leurs premiers et deuxièmes assistants, et autant d’ingénieurs du son, d’ingénieurs pour le mixage, de chefs monteurs, de décorateurs, de costumiers, de maquilleurs, de directeurs de production, de régisseurs, de chefs éclairagistes et chefs machinistes, et autres assistants, tous indispensables pendant le tournage et la réalisation d’un film.
Pour qu’on arrive à produire huit à dix films par an, tous garantis pour leur distribution, cela signifie que le pays compte plusieurs distributeurs de films et plusieurs exploitants de salles, tous dotés de l’amour du pays et du civisme le plus exemplaire, prêts à se battre pour que triomphe le produit cinématographique national.
Or, l’amère réalité sur la situation et le triste état du cinéma marocain qui n’a point percé, parce qu’il est percé de partout, est la suivante:
Données
• Notre pays ne possède plus qu’une cinquantaine de salles de cinéma dignes de ce nom, sur les trois cent vingt que le protectorat lui avait construits et que la “marocanisation” a défigurées ou démolies.
• Notre pays ne possède pas un seul véritable producteur de films.
• Notre pays ne dispose actuellement que d’un seul et unique directeur de la photographie et d’un seul et unique chef monteur. Il n’a pas un seul ingénieur, ni pour le son direct ni pour le mixage.
• Le laboratoire de développement et de tirage que notre pays a mis sur pied, il y a maintenant plus de vingt ans, ne peut donner ni une image fixe réussie, ni un fendu enchaîné correct.
Devant ces scandaleuses et honteuses données, 90% des films marocains se font et se réalisent par des étrangers, que ce soit au niveau de l’image, du son, du mixage, du montage et autres travaux, dont l’écriture du scénario.
Pour que le cinéma marocain puisse exister en qualité et en quantité, il faut instaurer une nouvelle politique cinématographique, basée sur des lois saines et une solide réglementation à travers, notamment:
•La suppression de l’actuel Fonds d’aide qui est à l’origine, depuis sa création, de toutes les misères, de tous les conflits entre les cinéastes eux-mêmes et entre les cinéastes et le CCM, de toutes les combines et magouilles, de toutes les escroqueries, à l’image de l’arnaque montée par le producteur du film “Une Minute de soleil de moins”, qui s’empara de deux millions six cent mille dirhams du Fonds d’aide, pour la réalisation d’un projet de film qu’il avait déjà tourné en vidéo avec une caméra numérique, pour le compte de la chaîne de télévision ARTE.
• La création de la Caisse Nationale pour l’aide à la production, la promotion et la distribution du film marocain.
•Seuls peuvent bénéficier des avantages de la Caisse Nationale pour l’aide à la production, la promotion et la distribution du film marocain, les cinéastes professionnels qui n’ont d’autre métier que le cinéma et qui ne vivent que de ce métier. Ne peuvent prétendre à l’aide ni les «réalisateurs» prestataires de services, ni les producteurs faiseurs de films publicitaires.
•Le droit au film marocain de disposer des salles de cinéma marocaines; car il est scandaleux et révoltant de voir l’ensemble des distributeurs des films et les exploitants des salles de cinéma – à quelques exceptions près – ignorer, mépriser, voire saboter le produit cinématographique national.

lundi 12 mars 2012

Le militantisme rend beau ; l’argent facile rend laid

Le militantisme rend beau!
L’argent facile rend laid...

Quand khalid Alioua était ministre du Travail dans le gouvernement de Monsieur Abderrahim Youssoufi, il  contribua volontiers à la production de ma pièce de théâtre : LES TORTUES, en m'accordant une subvention de quinze mille dirhams, sur les trente mille dirhams qu'il s’était proposé de m’accorder
Quand j'ai lancé, en juin 2004, mon  festival de cinéma, intitulé FESTIVAL DES FILMS DE NABYL LAHLOU, Khalid ALIOUA n’était plus ministre du travail, mais le président directeur général du Crédit Immobilier et Hôtelier. Et si j’ai bonne mémoire, Khalid ALIOUA soutint mon festival de cinéma en m'achetant pour quinze mille dirhams de billets.
En 2008, je lance l'opération : DVD-VOUS AVEC LES 12 TRAVAUX DE NABYL LAHLOU. Cette opération était destinée à vendre des coffrets contenant les DVD de mes huit films et de quatre de mes pièces de théâtre, pour financer le préparatifs de la production de mon nouveau film REGARDE LE RPO DANS LA LUNE.
En mars 2009, je me présente au siège central du Crédit Immobilier et Hôtelier à Casablanca pour demander à voir monsieur khalid Alioua, dans le but  de lui proposer de m’acheter mes coffrets pour le soutien de la production de mon nouveau film. La secrétaire de monsieur Khalid Alioua me propose de monter au sixième étage, là où se trouve le bureau du président Khalid Alioua.
La secrétaire me demande de lui laisser le coffret et la lettre, car le président était en réunion.
Je laisse mon coffret contenant mes huit films et mes quatre pièces de théâtre, avec une lettre explicative à l’aimable attention de Khalid Alioua.
Puis, c’est silence radio, chaque fois que j’appelle la secrétaire d’Alioua.
Et malgré mes très nombreux appels pour m’enquérir du sort réservé à ma lettre et à mon coffret, aucune suite n’a été donnée à ma démarche.
En 2010, un cousin de khalid Alioua me donne le numéro de portable de ce dernier. Je l’appelle, dans le but de lui rappeler qu’il a toujours mon coffret qu’il n’a toujours pas payé. Il raccrocha sèchement.
Aujourd’hui, je suis vraiment abasourdi de savoir que cet homme, mignon d’aspect et élégant dans ses habits, un homme de gauche et membre du bureau politique du Parti de l’Union Socialiste, est appelé à rejoindre,  à Okacha, un autre homme de gauche, un autre membre du Parti de l’Union Socialiste, un certain Abdelhanin Benhallou, ex-président de l’ONDA, à qui je m’étais également adressé, en mais 2008, pour lui proposer de m’acheter des coffrets.  Il m’en acheta cinquante.
Finalement j’ai frappé aux portes de faisans que je prenais pour des progressistes.
Il y a quelques années, j’avais dit à André Azoulay, le militantisme rend beau. L’argent ramassé facilement rend laid.
Rabat, 12 mars 2012
Nabyl Lahlou


dimanche 11 mars 2012

A L'occasion de l’inscription au prochain FESTIVAL DE CANNES de mon nouveau film REGARDE LE ROI DANS LA LUNE


 Pas de Palme d’Or
 pour  Tabite or not Tabite  de Nabyl Lahlou

Pour son soixantième anniversaire, le Festival international du Film de Cannes a choisi et retenu pour la Compétition Officielle? seulement vingt-deux films sur les 1.645 longs métrages qui lui ont été envoyés, soit par leurs réalisateurs, soit par leurs producteurs, soit par les omniprésentes et puissantes compagnies cinématographiques de production et de distribution américaines; soit -mais ces temps sont révolus,- par des Etats du Tiers-monde et d’ailleurs. Il faut être vraiment stupide pour croire que le comité de sélection du Festival de Cannes peut, d’une manière objective, honnête et rigoureusement professionnelle, visionner, calmement et scrupuleusement, 1.645 films, représentent une moyenne de 3.000 heures de projections, sans commettre d’injustice à l’égard de certains cinéastes relevant de contrées ou de patelins non rentables. Mais, à l’heure des DVD qui se regardent en diagonale, tout devient possible, y compris sacrifier des créateurs inventifs au profit de la machin américaine.                                                             .
 Dès lors, je peux affirmer que le  choix pour les futures sélections et pour la future Compétition officielle de 2008, sont déjà arrêtés, du moins pour certains cinéastes et producteurs, amis et proches du Président du Festival, Gilles Jacob, et de ses collaborateurs. Car j’imagine mal, très mal le Festival international du Film de Cannes ouvrir sa Compétition officielle à plusieurs cinéastes producteurs indépendants et marginalisés qui, dans les coins lointains de notre insoutenable injuste planète, travaillent et créent avec rien.                                                   . 
Et si je n’ai pu mettre les pieds à Cannes pour la première fois qu’en 1979 pour y dénicher une comédienne française pour mon deuxième film Le Gouverneur général de l’île de Chakerbakerben, il m’aura fallu attendre février 1984, pour que je décide d’envoyer au Délégué général du Festival de Cannes -un certain Gilles Jacob-, mon quatrième film : L’âme qui brait, pour la Compétition officielle.  L’âme qui brait leur a plu,  d’après  mademoiselle Geneviève Pons, aujourd’hui, Madame la directrice de la sélection “Un Certain Regard”. Mademoiselle Geneviève Pons me fit savoir avec sa jolie et douce voix  que L’âme qui brait allait être proposé à la “Quinzaine des réalisateurs”. J’ai décliné gentiment cette offre, insistant sur la Compétition officielle ou rien du tout. Ce fut rien du tout. Le film sera cependant présenté pendant trois séances, à mes frais, dans le cadre du marché du film. Et, suite à ces projections, il fut remarqué et choisi pour concourir pour le César du film francophone, avec d’autres films, dont un de Youssef Chahine. Finalement, c’est le cinéaste burkinabé Gaston Gaboré, devenu aveugle depuis une dizaine d’années, qui reçut ce César francophone.
Et depuis que j’avais proposé pour la Compétition officielle, en 1984, mon film L’âme qui brait, je suis resté fidèle à mes choix, mes désirs et mes ambitions. Ainsi, mes trois derniers films : Komany, La Nuit du crime et Les Années de l’exil, envoyés tous à Cannes pour la Compétition officielle, respectivement en 1989, 1992 et 2002,  furent refusés, accompagnés de la même litanie incolore et inodore : “Nous avons le regret de vous faire savoir que votre film n’a pas été retenu pour la compétition officielle »
 Pour mon dernier film, Tabite or not Tabite, avec lequel je voulais viser la Palme d’Or, cuvée 2007, la  litanie des organisateurs a un goût bizarrement amer et cinglant pour le créateur solitaire et combattu que je suis: “Votre Tabite or not Tabite n’a été retenu ni pour LA COMPETITION OFFICIELE, ni pour UN CERTAIN REGARD ni pour LA CAMERA D’OR.”  L’indépendance d’esprit et les ambitions légitimes se payent cher. Car il faut être soufi et suffisamment serein et se suffisant à soi-même pour ne pas tomber dans le piège de cette machine étourdissante et ensorcelante, qu’est devenu le Festival de Cannes. Car ce Festival est une gigantesque machinerie bien huilée avec ses deux mille employés, ses trois mille journalistes, ses cent mille habitants et cinéphiles, ses archi-milliardaires, ses yachts et ses soirées à la Sodome et Gomorrhe. 
En février 2005, pour mes soixante ans, j’envoie une lettre à monsieur Gilles Jacob,  Président du Festival de Cannes, lui disant : « Je ne sais si mon nouveau film Tabite or not Tabite pourra être prêt pour le prochain Festival de Cannes, qui va se tenir du 17 au 28 mai 2005. Ah comme j’aimerais que mon film soit retenu pour la Compétition officielle et qu’il gagne la Palme d’or. Quel bonheur ce sera pour moi de gagner cette Palme d’or pour l’offrir à ma fille, Marienkenzi,  qui fêtera ses treize ans, le 28 mai 2005, jour de la remise des Prix. ».  Pas de Palme D’or pour Tabite or not Tabite , en  ce soir du 28 mai 2005, car le film ne sera pas envoyé à Cannes à cause de toutes les difficultés financières qu’il a rencontrées tout le long du tournage ainsi que les problèmes techniques, dus à l’inexpérience des techniciens du son du Centre Cinématographique Marocain. Tabite or not Tabite ne sera définitivement terminé et mixé que début juin 2006. Et dire que son tournage avait commencé le 20 avril 2004. Aussi une fois la copie zéro de Tabite or not Tabite  sort en couleur de notre laboratoire national qui en fait voir de toutes les couleurs, le 25 juin 2006, un DVD est fait à partir de cette copie zéro, et est donné, en mains propres, le 6 juillet 2006, à Noureddine Saïl, vice-président de la Fondation du Festival international du Film de Marrakech. Un autre DVD, accompagné d’une belle lettre, est également remis en mains propres, le 15 septembre 2006, au même Noureddine Saïl pour qu’il le remette à Bruno Barde, le directeur artistique  du Festival international du Film de Marrakech et le seul responsable du choix des films pour ce Festival et pour sa Compétition officielle. Aucune réponse, orale ou écrite, ne m’a été communiquée, ni par Noureddine Saïl, ni par Bruno Barde, qui reconnait ne pas se souvenir de Tabite or not Tabite parmi les mille films qu’il a dû visionner, tout seul, pour décider, tout seul, du sort de la Compétition du Festival international de Marrakech. En ignorant mon film, un film marocain, un beau film marocain à cent pour cent marocain (à l’exception de l’ingénieur mixeur), ces deux responsables ont vraiment privé Roman Polanski de l’occasion de m’offrir et d’offrir à notre pays le Grand Prix de cette sixième édition du Festival international du Film de Marrakech. Ce n’est que partie remise pour tous les créateurs marocains, sabotés, directement ou indirectement, dès la première édition du Festival international du Film de Marrakech, placée sous le signe des copains et des coquins et d’un paternalisme qui vous donne la certitude que vous n’êtes que de pauvres indigènes dans votre propre pays. Jamais je ne me suis autant senti colonisé que pendant ce Festival du film de Marrakech.  
Mais viendra un temps où les compétences, honnêtes, droites et justes, des compétences représentées par des  femmes et des hommes de chez nous, des Marocaines et des Marocains, des êtres longtemps marginalisés et combattus, des êtres visionnaires et révolutionnaires dans leurs perceptions des risques de la création, et des dérapages des audaces et des folies artistiques, seront appelées à diriger ce Festival international du Film de Marrakech, non pas pour le “marocaniser” - quelles catastrophes, furent “la marocanisation” et “l’arabisation”, mais pour le hisser vers les cimes de la création universelle, avec une nouvelle âme, sa propre âme, avec son amour-propre, sa propre identité et son propre style, à des années lumières de tout nationalisme et chauvinisme mortels pour l’art et la création. En attendant que les choses changent, moi, lundi 11 juin, à 9 heures du matin, je dois me présenter à La Cour d’Appel de Rabat. Motif: La veuve du commissaire Mostafa Tabite m’intente un procès pour demander l’interdiction pure et simple de mon film Tabite or not Tabite.
Un autre combat s’engage contre ceux et celles qui veulent que le silence règne sur tous les crimes et les forfaits commis et restés impunis. 
À moi mon cinéma, ma création et mes convictions. 
À eux leur cinoche, leurs chantages  et leurs escroqueries.  
                             
Rabat, 20 mai 2007. Nabyl Lahlou

dimanche 4 mars 2012

2M et le syndrome du juif marocain.



2M et le syndrome du juif marocain.

Ce n’est ni un documentaire sur la vie et le parcours politique du grand militant  Abou Bakr Kadiri, qui vient de rejoindre son Créateur, en ce dimanche 4 mars 2012, ni une émission sur son combat politique et sur ses livres que 2M a décidé de diffuser, le soir du 4 mars 2012, en hommage à ce grand homme qui vient de nous quitter, à l’âge de 97 ans, mais une émission, confectionnée par des journalistes, atteints par le syndrome du juif marocain,
Ainsi c’est une émission télévisée en langue française, consacrée à l’ex-militant communiste Edmond Amran El Maleh, devenu écrivain à l’âge de 63 ans, et qui nous a quittés, le 15 novembre 2010, à l’âge de 93 ans, que 2M, cette  chaîne publique, financée par les citoyens, mais franco-française dans sa politique télévisuelle, a choisie de diffuser, en cette soirée du 4 mars 2012, le jour de l’enterrement d’Abou Bakr Kadiri, un des 60 signataires du Manifeste pour l’Indépendance du Maroc.
Attendons-nous donc à voir sur  2M, grâce aux interventions en douce et aux instructions discrètes du stratège André Azoulay, la prochaine diffusion d’un documentaire, réalisé en 2005, par Kathy Wazana, une douce et désarmante réalisatrice canadienne, d’origine marocaine, née à Casablanca qu’elle quitta définitivement, à l’âge de six, en compagnie de ses parents qui avaient choisi de quitter définitivement le Maroc, leur pays natal et la terre de leurs ancêtres.
Et c’est grâce au fin André Azoulay, toujours solidement solidaire avec ses frères de race et de religion, que la douce et frêle Kathy Wazane a pu programmer son documentaire dans le cadre de la compétition officielle au dernier Festival National du Film marocain qui s'est tenu à Tanger du 12 au 21 janvier 2012. Un festival devenu, depuis que le directeur général du  Centre Cinématographique Marocain, l’inculte et imposteur Noureddine Saîl, a mis le grappin dessus, une véritable auberge espagnole  dans laquelle règne une grotesque mascarade, indigne d’une manifestation cinématographique à l’échelle nationale.
Revenons donc à la délicate Kathy Wazana qui, pleine de bonne volonté, filme André Azoulay, qui parle de lui, de sa ville natale et de son festival d’Essaouira, consacré entièrement à  la musique judéo-arabo-andalouse. Je n’ai vraiment pas apprécié la présence d’André Azoulay dans ce documentaire, filmé en 2005. Cela sonnait comme un reportage officiel fait  par la chaîne de télévision Al Oula,  l’arabophone, ou concocté par  2M, la francophone.
La vraie place du conseiller du roi n’était ni devant, ni derrière la caméra de Kathy Wazana qui,  face à l’humaniste et intransigeant militant Simon Lévy, se sentait soudainement complice. Car Simon Lévy, le grand patriote marocain et l’antisioniste jusqu’à la fin de ses jours, ne pouvait, face aux questions que lui posait cette antisioniste qu’est Kathy Wazana, que frapper du point en déplorant amèrement  le départ de tous ces marocains juifs vers Israël, et condamnant ceux qui les avaient poussés à quitter leur pays natal, le Maroc.
Et comme je l’ai dit à Kathy Wazana, son documentaire aurait beaucoup gagné en crédibilité, si elle avait également filmé et interviewé, Edmond Amran Elmaleh, Assidon  et  Abraham Serfaty : ces trois grandes figures marocaines, ces trois grands patriotes et grands militants de la cause humaine, et  pour l’existence  d’un Maroc juste et prospère pour tous ses fils et tous ces citoyens : des Marocains et des Marocaines, quelle que soit leurs religions !  N’est-ce pas mon cher André Azoulay que j’ai envie d’appeler très amicalement : AA. AA  pour les intimes. 
Le grand militant Abou Bakr Kadiri dort depuis l’après midi de ce dimanche  4 mars 2012, sous terre, dans un cimentière pour les marocains musulmans. 
Le grand patriote et grand militant Abraham Serfaty,  le penseur et grand patriote et militant, Edmond Amran El Maleh et Simon Lévy, le révolté et le sincère militant, reposent,  chacun, dans un cimetière pour les marocains juifs.
Tous égaux, sous terre.
Paix à leurs âmes.
C’étaient de grands hommes Marocains.
Aussi les complexés et autres énergumènes, atteints du syndrome du juif marocain,  qui dirigent 2M, doivent aller se faire soigner soit  à sidi Frej à Fès, soit dans un marabout de Tel Aviv, pour laisser la place à une nouvelle génération de marocains et de marocaines qui aiment leur pays et  leur identité nationale marocaine, quotidiennement  bafouée et méprisée par ces énergumènes à la tête de 2M, qui  ne jurent que par ce qui est étranger, notamment français ou juifs d’origine marocaine.
Rabat , 4 mars 2012
Nabyl Lahlou