vendredi 29 mai 2020

Très bonne nuit Danielle. Dors bien.

Très bonne nuit Danielle. Dors bien.


Lorsqu’il m’arrivait de sortir de chez moi pour aller faire ma petite marche quotidienne, je tombais très souvent sur Danielle Essakali, inséparable de sa toute petite chienne Foly à qui elle offrait une balade entre la Place du Chili et le parvis de la Cathédrale en passant par la rue Henri Dunant. 
La rue Henri Dunant a été débaptisée, il y a une quinzaine d’années, pour être rebaptisée du nom de Benchekroun. Mais à l’occasion de la visite du pape dans notre pays, le 30 mars 2019, la rue Benchekroun, qui longe la façade arrière de la Cathédrale, a été très vite rebaptisée du nom de son premier locataire Henri Dunant. Les choses reviennent comme au temps du protectorat. 
C’est dans la rue Henri Dunant rue où j’habite que je rencontrais Danielle Essakalli, toujours accompagnée de Foly. Nous échangions rapidement des propos qui n’étaient jamais gratuits car nous avions toujours été, et ce depuis 1972, des personnes à l’esprit critique. Parfois, nous nous trouvions sous le balcon du premier étage de l’immeuble où j’habite avec mon épouse la comédienne Sophia Hadi. Alors, je l’invitais à monter prendre un thé et à continuer notre discussion. Nous parlions avec la même passion et rage qui nous animaient dans les années 1970, moi en tant qu’homme de théâtre et cinéaste, elle, comme journaliste et personne impliquée dans les actions sociales. Nous parlions de notre pays et prenions son pouls pour mesurer le niveau de la liberté et du respect de la liberté d’expression. Parfois, le souvenir de Larbi Essakalli planait au dessus de nos têtes. Alors, avec la dose nécessaire d’une douce et belle nostalgie, ainsi que celle du respect de la mémoire, je lui parlais de Larbi que j’avais connu à Paris quand j’avais une vingtaine d’années. Il a été un grand journaliste en avance par rapport à son temps. Sa droiture et son sens de l’honnêteté journalistique ne pouvaient lui permettre de cohabiter avec les médiocres. Danielle en sait plus que moi à ce sujet, elle qui a été aussi journaliste.
En 1973, quand je fus méchamment saboté par mon propre collaborateur et des bureaucrates français, relevant du Service  Culturel de l’ambassade de France à Rabat, Danielle Essakalli m’ouvrit les colonnes de Maroc Soir et j’ai pu m’exprimer librement dans une très longue interview qui prenait plus de la moitié d’une page. J’ai pu parler de la vision que j’avais du spectacle Que Molière, pour lequel j’avais choisi Abdallah Stouky pour le choix des extraits de quelques pièces de Molière, et Farid Belkahia pour la scénographie.         
Parfois, alors que nous bavardions sous le balcon, Danielle demandait à voir Sophia et montait la saluer. Elles s’entendaient très bien.
Malgré le temps qui passe si vite, je pensais toujours qu’en sortant faire ma petite marche quotidienne, j’allais tomber sur Danielle et Foly. Rien. Pas de Danielle. Pas de Foly. Ni à la place du Chili, ni dans la rue Henri Dunant, ni dans la rue Abou Inane Marini où elle habitait à une quarantaine de mètres de l’Institut français de Rabat.
Qui pouvait penser, moi qui pensais la revoir pendant ma promenade quotidienne, qu’elle était, depuis plusieurs semaines, à la Maison de retraite de Rabat. Impossible pour moi de l’imaginer à la Maison de retraite, car Danielle n’était ni vieille ni vieillissante ni malade ; elle se portait très bien et était pétillante de vie. Avec la venue du confinement, il était quasiment impossible de lui rendre visite 
Aucune nouvelle de Danielle Essakalli pendant plus de trois mois, jusqu’au soir du mercredi 27 mai quand Sophia reçut un message lui annonçant son décès 
Aujourd’hui, au cimetière musulman qui se trouve derrière Marjane à Hay Riad, Danielle a été enterrée en présence de son fils Othmane Essakali et quelques amis, dont Sophia Hadi et Fouad Bellamine.
Très bonne nuit, Danielle. Dors bien.

Rabat. Vendredi 29 mai 2020
Nabyl Lahlou

mardi 26 mai 2020

Vivement la fin du hajar essehhi *

 Vivement la fin du hajar essehhi * 

Trois Royaumes et trois Républiques, à savoir la Belgique, l’Espagne la Hollande, l’Allemagne, la France et l’Italie, ont, depuis une quinzaine de jours, entamé une fin progressive du confinement, même si le Coronavirus, qui les a frappés en tuant des dizaines et des dizaines de milliers de leurs citoyens, continue de faire des victimes. Les citoyens de ces six pays européens, hautement industrialisés et très, très riches en vitamine L et D, c’est-à-dire en Liberté et en Démocratie, commencent à goûter au plaisir de se dégourdir les jambes, à la joie de gambader et au bonheur de se promener en respirant un air devenu extraordinairement pur, grâce au « confinement » des voitures, des autobus, des autocars,  des trains et des avions restés cloués dans leurs garages. Les millions d’émigrés marocains, vivant et travaillant dans ces six pays, ne peuvent que savourer, eux aussi, les bienfaits de la fin du confinement, sans s’empêcher de se demander quand est-ce que leur pays, le Maroc, va pouvoir annoncer la date d’ouverture de ses frontières terrestres, maritimes et aériennes afin qu’ils puissent organiser leurs vacances dans leur pays, le Maroc, auquel ils sont encore attachés. Par contre, les enfants de ces émigrés marocains, nés dans ces trois Royaumes et ces trois républiques, qui leur ont permis de réussir leurs vies, portent un regard hautain et paternaliste sur le pays de leurs géniteurs qu’ils voient encore très sous-développé.
Curieusement, d’autres enfants d’émigrés marocains ont accepté de composer l’équipe nationale de football. Ces jeunes joueurs, belges, hollandais, français, allemands et italiens à cause de leur langue et leurs mentalité, sont vite tombés sous le charme du pays de leurs parents. Séduits par les fastes des somptueuses soirées et dîners que leur offrent les responsables marocains qui les ont recrutés, ils ont très vite pris l’habitude de venir passer des vacances au pays de leurs géniteurs pour bluffer leurs indigènes de cousins, proches ou lointains, en frimant aux volant de leurs bolides, quitte à renverser et tuer des de paisibles passants. Ils s’en sortent très facilement en payant très cher les familles très pauvres des victimes, qui renoncent aux poursuites judiciaires. Ces jeunes footballeurs, d’origine marocaine, n’oseront jamais se comporter de la sorte dans ces trois Républiques et ces trois Royaumes où ils sont nés et dont ils portent la nationalité. 
Les quelques chaînes de télévision françaises ainsi que les quelques politiciens français, de gauche comme de droite, d’extrême droite comme d’extrême gauche, qui ont louangé, il y un mois, le Maroc pour « Sa gestion réussie de la pandémie du Coronavirus», doivent se demander pourquoi notre pays, qui n’a enregistré jusqu’à présent que deux cents victimes du Coronavirus, n’entame toujours pas son déconfinement, alors que la France, qui déplore plus de vingt neuf mille morts, l’a fait. 
Les esprits caustiques et sarcastiques diront que le Coronavirus a voulu d’abord secouer les pays pauvres en les mettant en face de leurs  structures sanitaires décadentes et leurs responsabilités. Bénissons donc le Coronavirus d’avoir épargné à notre pays une véritable hécatombe et remercions-le chaleureusement de n’avoir causé que peu de morts dans les pays en voie de démocratisation, dont la Tunisie qui a ouvert l’avenue Bourguiba aux promeneurs et les belles plages de Djerba aux baigneurs. Puisse donc le gouvernement marocain ne plus avoir peur pour mettre une fin rapide au confinement qui commence vraiment à peser lourd sur la vie des citoyens, sur leur mental et leurs maigres bourses. Puisse-t-il (Le gouvernement) avoir une vision futuriste pour ouvrir vite toutes les frontières afin que l’été brille de mille bonheurs dont profiteront les marocains résidents à l’étranger ainsi que leurs enfants qui doivent cultiver de belles attaches avec le pays de leurs parents. 
En attendant la fin du hajar essehhi,  soyons imaginatifs et pensons à notre future manière d’aborder notre futur retour à la vie normale.
Pensons à une autre manière de vivre ensemble avec un nouveau mode du « vivre ensemble », plein de fraternité et de convivialité où le puissant ne mangera plus le faible ;  le gros riche arrêtera d’étouffer le moins riche ; le mécanicien se sentira voleur de rouler l’automobiliste qui lui apporte sa voiture pour réparation ;  le tôlier aura vraiment honte d’utiliser des restes de pots de peintures pour refaire à neuf la peinture des véhicules qui lui ont été confiés ; le citoyen ordinaire n’aura plus peur quand il est convoqué par la police ou la justice ; les piétons, souvent des cadres et des étudiants, s’arrêteront au feu vert pour laisser passer des automobilistes ; le gendarme ne rackettera plus son prochain au pourtour d’un rond point ; le policier, gradé et imbu de son grade, n’insultera plus, ne giflera et n’humiliera plus un triporteur parce qu’il a mal stationné son véhicule à trois roues.
Faisons travailler notre imagination et prenons nos désirs pour des réalités afin de bâtir un nouveau Maroc, où les jeunes entrepreneurs, âgés de 20 et 25 ans, ne se verront plus sabotés et leurs premiers projets rejetés  par des bureaucrates, des décideurs et des utilisateurs de tampons, tous des vendus et des corrompus jusqu’au trognon, à l’image de la faune administrative décadente et morbide.
Repensons un autre Maroc où les imaginatifs, les créatifs, les innovateurs, les utopiques, porteurs de rêves et d’audaces, pourront, grâce à leur savoir-faire, à leur génie, à leur amour pour la liberté et l’indépendance de leurs esprits, diriger le pays pour le placer vite parmi les cinquante premières nations prospères et démocratiques du globe.
Rêvons d’un Maroc qui comprendra, enfin, que la Culture est aussi importante, vitale et rentable que l’Economie. 
Rêvons d’un Maroc nouveau qui produit de grands films et de grands téléfilms de fiction sur notre Histoire que le peuple ignore complètement  et dont il est totalement coupé. Le peuple ne connaît de l’Histoire de son pays que ce que le parti unique de l’audiovisuel, composé des chaînes des télévisions Al Oula et 2M, veut bien lui cuisiner et lui donner à manger. 
Rêvons donc d’une grande télévision marocaine, dont les dirigeants  n’hésiteront pas à donner de grands moyens à de vrais réalisateurs marocains, impliqués humainement et politiquement, pour réaliser de grands films et téléfilms qui honorent le pays.
Personnellement, combien de fois me suis-je vu en train de réaliser une grande fresque cinématographique sur les deux putschs militaires ratés. Aussi, moi qui, en 1967, avais écrit une pièce de théâtre sur l’affaire Ben Barka, combien de fois ai-je rêvé de réaliser un grand  téléfilm sur le kidnapping et l’assassinat de Mehdi Ben Barka en 1965 à Paris. 
Rêvons donc d’une grande télévision marocaine qui fait la fierté des Marocaines et des Marocains en produisant des films pour faire aimer l’Histoire de notre pays et celles et ceux qui l’ont faite et écrite. Un film sur le sultan Mohamed Ben Youssef qui a préféré la liberté et la dignité en acceptant l’exil au lieu de garder un trône aux services de la France colonialiste, ne peut que contribuer à l’édification de notre Histoire encore ignorée et falsifiée. L’exil du roi et de la famille royale, qui a commencé en Corse pour continuer et se terminer à Madagascar, François Salvaing, écrivain et journaliste, né en 1943 à Casablanca qu’il quitta en 1962, le décrit et le raconte, jour par jour, pendant 818 jours, titre de son roman. 
M’ayant fait parvenir son roman, il y a quatre ans,  je l’avais lu et trouvé très très riche pour être porté au grand écran, pour faire revivre cet odieux complot du Résident général, le sinistre général Guillaume, qui, la nuit du 20 août 1953, expedia le sultan Mohamed Ben Youssef, accompagné de la famille royale, en exil en Corse, Après 818 jours d’exil, le sultan retournera dans son royaume et retrouvera son trône en tant que Sa Majesté le roi Mohammed V, père de la Nation.
Je vous le dis et vous le répète, ça ne coûte absolument rien de rêver. 
Laissez moi donc rêver que je suis mort mais que je renaîs dans un autre Maroc, un Maroc très en avance, où réaliser 818 jours et Aliya Lhallaj (sur les deux putschs militaires ratés), n’est que monnaie courante.   

Mardi 26 mai 2020
Nabyl Lahlou

*Le confinement

    

lundi 4 mai 2020

Le 22-20 aux oubliettes. Les tanks à leurs casernes.


Depuis une dizaine de jours, le Maroc fait l’objet d’éloges pour la réussite de sa gestion de la crise du Coronavirus. Des chaînes de télévisions françaises, et non des moindres, ainsi que des personnalités, connues pour leur probité intellectuelle et politique, félicitent le Maroc et le placent, au même titre que l’Allemagne, comme étant le pays qui a su le mieux lutter contre le Covid-19. Ces sympathiques témoignages envers notre pays, ne doivent pas nous faire oublier que le Maroc est très souvent classé parmi les cinquante derniers pays du globe. Dans un article publié dans la revue Sciences, daté du 19 juillet 2019, la Maroc y est désigné comme le pays le plus malhonnête du monde. Le gouvernement marocain aurait dû protester pour défendre notre honneur. Il ne l’a pas fait, mais il a le culot de nous braquer avec son projet de loi 22-20. Le gouvernement, face à la prolifération des idées exprimées par les citoyens à travers les réseaux sociaux, veut museler la liberté de penser et d’écrire librement dont peuvent jouir les citoyens. 

Ce projet de loi 22-20 sonne à mes oreilles comme la cartouche d’un pistolet au calibre 22-20. Il est à mes yeux, un Covid 22-20, une arme de destruction massive contre la liberté des citoyens d’utiliser les réseaux sociaux. « Sera puni d’une peine de prison de six mois à trois ans, ou d’une amende de vingt mille dirhams, toute personne qui incitera, via les réseaux sociaux, à boycotter les produits de consommation », annonce le projet de 22-20, qui  servira également de garde-fou pour parer aux dérives véhiculées par les réseaux sociaux, susceptibles, non pas de porter atteinte à la sûreté de l’Etat, mais aux biens des personnes les plus riches et les plus puissantes qui règnent politiquement et économiquement sur le pays. Le souvenir de la campagne de Boycott de 2018, qui causa des ravages économiques énormes et inestimables à plusieurs multinationales, a été sûrement l’un des inspirateurs de ce très, très mauvais projet de loi 22-20. Aussi, le gouvernement marocain, qui a décrété, le 20 mars dernier, un confinement généralisé à toute la population marocaine, qui l’a bien accueilli, accepté, respecté et continue de le respecter, avec son projet de loi 22-20, se découvre ingrat, irresponsable, irrespectueux envers le peuple marocain et indigne de sa confiance.

Les Marocaines et les Marocains ne sont ni bêtes ni stupides ; le gouvernement doit le savoir et en être convaincu, lui qui a la peur au ventre parce qu’il ne sait toujours pas comment aborder la levée du confinement. Mais il doit savoir qu’à la fin du confinement et au retour à la vie normale, il n’y aura ni désordres publics, ni débordements incontrôlables, ni un début d’émeute ou un zest de Siba. Rien de tout cela ne se produira car le peuple marocain, même si, dans sa large composante, a été privé d’instruction et de son droit au savoir le plus élémentaire, demeure un grand peuple, paisible et digne, malgré la pauvreté qui ne le quitte pas depuis des décennies. Par contre, tous les ministres et leur chef, qui se déplacent dans des Mercedes de luxe, habitent des villas dont certaines ont des allures de coquets petits palais, et perçoivent des mandats mensuels supérieurs aux mandats des ministres de grands pays européens, sans compter les incalculables privilèges, n’ont pas honte de vouloir nous flinguer avec leur 22-20. Ces ministres et leur chef, leur arrive-t-il pendant leur confinement de penser aux millions de familles marocaines qui vivent, entassées à cinq ou plus dans une pièce ou deux.

Les ministres de ce gouvernement, notamment celles et ceux du PJD qui sont issus de milieux modestes, et que la roue heureuse de la politique a fait chanceux, doivent avoir honte des richesses qu’ils ont accumulées en l’espace de deux législatives et s’interroger à comment ils ont fait pour devenir si riches. Aussi ce n’est pas à la liberté d’expression et la liberté de penser et d’écrire que le gouvernement marocain doit attenter avec son 22-20, mais s’atteler à combattre les inégalités sociales, les injustices, les abus de pouvoir, l’ignorance, l’analphabétisme, la pauvreté, la misère matérielle l’exploitation de la religion à des fins politiques et mercantilistes et à la défense de la liberté des citoyens.

De grâce ! Enterrez ce pistolet 22-20.
De grâce ! Renvoyez les tanks dans leurs casernes.

Rabat, le 2 mai 2020.
Nabyl Lahlou

vendredi 1 mai 2020

L’Humanité en premier, « America first » après


Dès les deux premières victimes américaines du Coronavirus, en mars 2020, le président américain accusa la Chine d’être derrière la fabrication du virus et de son exportation vers son pays. Les héritiers de la révolution maoïste répondront à Trump que ce sont les Américains qui avaient apporté avec eux le virus, lors de la tenue à Wuhan, en octobre 2019, des Jeux Mondiaux Militaires auxquels avaient pris part des militaires américains ainsi que des militaires de 155 pays, dont, probablement, pour ne pas dire sûrement, des militaires de notre pays, qui excellent dans les compétitions équestres. Qu’il soit « introduit par les Américains en Chine, dans la ville de Wuhan. » ou « fabriqué par les chinois et envoyé par leur soin en Amérique », le virus, pendant cette guerre des mots sino- américaine, faisait silencieusement des morts dans la population de Wuhan. 


Tâtant la puissance de sa nuisance mortelle, le coronavirus tuera plus de quatre mille six cents personnes à Wuhan où il aurait vu le jour dans un des laboratoires de cette ville chinoise. Manipulé par un chercheur scientifique chinois ou échappant au contrôle de ce dernier, le Coronavirus va semer la terreur, la peur et la désolation aux quatre coins de la planète, causant, ironie du sort ou loi de la nature, la mort de plus de deux cent trente mille hommes et femmes, dont plus de 85% appartiennent à de grands pays démocratiques et riches comme peuvent l’être l’Allemagne, la Grande Bretagne, la France, l’Italie, la Belgique, la Hollande, des pays de notre terre nourricière qui, me semble-t-il, en a vraiment assez de se voir continuellement exploitée et souillée par les mêmes et arrogantes multinationales qui continuent à mettre à feu et à sang cette chère terre nourricière qui s’essouffle et suffoque. Après avoir accusé la Chine, il y a un mois et demi, d’être la porteuse du coronavirus, Trump persiste et signe avec ses déclarations belliqueuses qui pointent du doigt la Chine, accusée d’être la seule responsable de la propagation Coronavirus dans son pays. « La Chine doit casquer pour dédommager les victimes américaines du virus chinois. », martèle Trump en bon milliardaire qu’il est et en bon adorateur du dollar. Pour cet homme, dont David Lynch a dit, dès son installation à la Maison Blanche qu’il sera un grand président des États-Unis, voir la Chine dépasser et déclasser son pays, « La première puissance économique et militaire du Monde », est impensable, inimaginable et irréalisable. En accusant une énième fois et toujours publiquement la Chine d’être la seule responsable de la pandémie, comme il vient de le déclarer aujourd’hui, Trump cherche à dresser les grandes nations, riches et industrialisées, contre la Chine qui parle de complot. 


Et pendant que Trump se délecte en calculant combien il va soutirer de dollars à Pékin, les grandes nations, démocratiques et riches, sont endeuillées quotidiennement par la mort de centaines de leurs citoyens, emportés par le Covid-19. Ce fils de virus, tôt ou tard, sera vaincu comme furent vaincus et enterrés, avant lui, d’autres fils de virus qui ravagèrent l’humanité depuis des siècles et des siècles. Avec les menaces proférées par Trump contre la Chine, le fantôme de la guerre froide pointe déjà à l’horizon. La résurrection de ce virus endormi fera encore plus de ravages que le Coronavirus. En attendant l’explosion de la planète, je suis peinard et heureux dans mon confinement que je savoure car il me permet de réfléchir à une pièce de théâtre qui mettra en scène le bouillon et non moins brouillon Donald Trump et le stratège et sage Xi Jinping.

Le 1 er Mai 2020Nabyl Lahlou