vendredi 4 mai 2012

Il est 22 heures, en ce mardi 3 mai 2011,

Une année est déjà passée depuis que j'ai été agressé et frappé par le journaliste policier Mustapha Alaoui, et trois policiers en civil que j'avais pris pour trois ag ents de la sécurité de l'Hôtel SOFITEL de Rabat, où j'ai été agressé et frappé honteusement, lors 'une émission de télévision appelée HIWAR (DIALOGUE).
Pour que notre pays ne sombre pas à nouveau dans un système policier, agressif, répressif et irrespectueux des droits des individus, hommes et femmes, je donne à lire le récit de la déposition de ma plainte .
Nahlouabyl L

Il est 22 heures, en ce mardi 3 mai 2011, quand je me présente
à la police pour déposer plainte contre le voyou Mustapha Alaoui


Bonsoir messieurs, je suis venu à la Wilaya de la Sûreté du Souissi pour déposer plainte contre Mustapha Alaoui et pour aussi savoir si la police a le droit de me prendre mon cartable, sans raison valable. C’est bien là que je dois déposer ma plainte ?
Le policier en civil, me reconnaissant, se met à me parler de mon film : Le gouverneur général de l’ile de Chakerbakerben.
« Y ‘a-t-il des témoins qui ont assisté à la scène et vu Mustapha Aaloui vous frapper ? »
« Des agents de la sécurité de l’hôtel Sofitel ont tout vu et entendu. Et ce sont eux qui se sont emparés de moi pour me protéger des coups de Mustapha Alaoui. Il y avait aussi un photographe qui a pris plusieurs photos pendant que Mustapha Aaloui me frappait. (1). Voyez-vous, monsieur le policier, ce n’est pas tant le fait d’avoir été frappé et insulté par Mustapha Alaoui qui me chagrine ou va me marquer. Je pardonne à ce pauvre bougre. J’aurai pu me mettre moi aussi à crier haut et fort quand il s’est mis à me frapper et à m’insulter, et à me défendre en lui rendant coup pour coup. Ceci aurait probablement provoqué un scandale, voire l’annulation de l’amission. Non, monsieur le policier, j’ai préféré garder mon sang froid et encaisser. J’ai horreur du tapage publicitaire. Ce pendant, je suis venu surtout pour savoir si la police a le droit de me confisquer mon cartable sans raison valable et sans me consulter. Voilà pourquoi je suis venu déposer plainte.
Le policier m’indique un banc noir composé de chaises noires en plastic. « Allez-vous asseoir en attendant la venue du commissaire responsable de la permanence », me dit-il.
Dix minutes plus tard, le commissaire responsable de la permanence arrive. Je me mets à lui raconter tout ce que j’ai déjà dit au policier en civil, plus des détails sur le sens et le contenu de la lettre ouverte que j’ai distribuée aux personnes et personnalités venues assister à l’amission Hiwar, consacrée au secrétaire général du PPS, monsieur Nabil Benabdallah..
Le commissaire demande qu’on lui apporte une feuille blanche. Un policier lui présente deux feuilles. Le commissaire me demande ma CIN et me donne une feuille blanche. Je le regarde interrogatif. Dois-je raconter par écrit tout ce que je viens de vous dire ? « oui ». Je lui demande gentiment comment il s’appelle. « Mohammed Boutayeb », me répond-il, souriant.



Je prends mon stylo et j’écris : « Je, soussigné Nabyl Lahlou, metteur en scène de cinéma, reconnais devant la permanence de la Sureté du quartier du Souissi, représentée par le commissaire Mohammed Boutayeb, et en présence de ce dernier, avoir fait l’objet de coups, d’insultes et de menaces de la part de monsieur Mustapha Alaoui, haut fonctionnaire de la SNRT. Cette lâche agression s’est produite vers 21 heures 20 minutes, juste après que monsieur Mustapha Alaoui, me voyant distribuer une lettre ouverte (1) aux personnes venues assister à son émission Hiwar, me demanda de quitter les lieux en me poussant méchamment hors du grand salon de l’hôtel Sofitel qui abritait son émission. Outre les coups lâches et violents que Mustapha Alaoui me donnait sur ma nuque et à l’arrière de ma tête, tout en me tirant par ma maigre queue de cheval pour me faire tomber, sous le regard de deux agents de la sécurité de l’hôtel Sofitel qui finirent par intervenir pour que Mustapha Alaoui cessât de s’acharner librement sur moi, en me frappant, en m’insultant, en me menaçant et en bavant et vociférant : « Je vais te donner un coup de tête mortel ! Je suis Mustapha Alaoui. Tu dois savoir qui est Mustapha Alaoui ! Appelez la police !», il m’arracha violemment mon cartable (2) de la main, pendant que les agents de la sécurité de l’hôtel Sofitel me firent sortir dehors, en me conduisant jusqu’à ma vieille voiture. Avant de me mettre au volant, je demande aux agents de la sécurité de l’hôtel Sofitel de me laisser aller récupérer mon cartable. L’un d’eux me rétorque que mon cartable est entre les mains de la police » (4)
Je remets au commissaire Mohammed Boutayeb, dûment signée, ma déclaration de plainte, écrite par moi-même.
Avant de dire au revoir à cet élégant commissaire et au chaleureux policier en civil, du nom de Rahhal , je jette un regard vers la plaque collée au mur derrière le comptoir de l’accueil, où on peut lire : « Nous somme fier de notre police qui est au service des citoyens.... ». (5)

Rabat le 4 mai 2011
Signé Nabyl LAHLOU



(1) J’espère que ce photographe ne fera l’objet d’aucun chantage.
(2) Lettre ouverte à Faïçal Laaraïchi pour demander son jugement et sa démission, lettre distribuée le mercredi 26 avril. Lettre publiée par le magazine LA VERITE du vendredi 27 avril 2011
(3) Mon cartable contient une vingtaine d’exemplaires de la lettre ouverte que j’ai adressée à Faïçal Laaraïchi ainsi qu’un tract de »mandant sa démission
(4) Je jure sur l’honneur que tout ce que j’ai dit et écrit, est la pure vérité.
(5) Extrait d’un discours d’Hassan II, en 1993.

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