mardi 5 juin 2012

POURVU QUE JE N’ARRIVE PAS CHEZ DIEU, DEGOUTE ET ANTI-MONARCHISTE

CETTE RÉFLEXION SUR LES MAGOUILLES DES DEUX CHAINES DE TÉLÉVISIONS MAROCAINES, A ÉTÉ ÉCRITE LE 05 MARS 2009 ET PUBLIÉE PAR L’HEBDOMADIER LA VÉRITÉ, LE 11 MARS 2009. ET VU QUE LE DÉBAT SUR L'AUDIO-VISUEL EST REMIS ENCORE UNE FOIS SUR LE TAPIS VOLANT DES 1001 NUITS CATHODIQUES, GRÂCE AU MINISTRE ISLAMISTE QUI VEUT FAIRE ENTENDRE LA VOIX DES MUEZZINS SUR 2M, AINSI QUE LA VOIX DU PEUPLE MUSULMAN,RELIRE CETTE RÉFLEXION EST POUR MOI UN SOULAGEMENT FACE A LA PÉTASSE SAMIRA STAIL (petit seau, dans la langue française), QUI M'A TRAITE DE "TERRORISME QUI TERRORISE LES GENS", COMME JE LE RAPPELLE DANS CETTE REFLEXION.
NABYL LAHLOU

POURVU QUE JE N’ARRIVE PAS CHEZ DIEU, DÉGOUTÉ ET INTI-MONARCHISTE.

L’existence d’une véritable Télévision nationale, marocaine, est quasiment incompatible avec cette politique de dépersonnalisation de l’identité nationale, marocaine, et la marginalisation de la langue marocaine, entreprise sournoisement, délibérément, sciemment et progressivement, par 2M, dès sa création comme Télévision privée et cryptée, puis après sa faillite et son passage au clair en tant que Télévision publique, financée par l’argent des contribuables .
Cette marginalisation de la langue nationale, marocaine, au profit de la langue française, a été entreprise, de façon calculée, dès l’avènement du nouveau règne. Et avec les tragiques événements du 11 septembre 2001, la langue française a mis main basse sur nos deux chaînes publiques. Et c’est cette triste politique de dépersonnalisation de l’identité nationale et de la marginalisation de la langue marocaine que le président directeur général de la Société Nationale de Radio et de Télévision, monsieur Faïssal Laaraïchi affectionne et bénit jusqu’à en faire, lui aussi, son cheval de bataille, sa politique pour la défense de la langue française véhiculée, d’abord, par sa RTM, puis avec la nouvelle Société Nationale de Radio et de Télévision qu’il a transformée et gère comme sa boîte privée, dont 80% du budget est mis à la disposition d’agences de publicité et maisons de production, à 90 % appartenant à ses amis et à ses proches, tous riches, évidemment, ainsi qu’à des gens pistonnés et recommandés, riches eux aussi, pour lui produire des émissions insignifiantes et insultantes pour les 98% des marocains .
Ainsi, pour le patron et stratège de l’ère audiovisuelle du nouveau règne, le brave peuple marocain, docile, soumis et silencieux, imprégné de« mektoub » et de « hadechi ma kettab Allah », n’est pas obligé de regarder, en « prime time », ces émissions en langue française, qui font de la publicité indirecte à des marchands de voitures, ( La voiture coûtant entre cent mille et six cent mille dirhams), à des compagnies d’assurances, à des promoteurs immobiliers qui proposent des appartements aux prix variant ente un million deux cents à deux millions cinq cent mille dirhams. Pour le brave peuple marocain, il y a les télé feuilletons, les « sitcoms », les sketchs, les « saharate », arrosée de chants et de danses des chikhate, ainsi que « Lala Laroussa » et « al kadam addahabi » et autres inepties tété visuelles. Comme si, les très gentils, rieurs et constamment conciliants marocains, ont été allaités au misérabilisme, au populisme et à la vulgarité. .
L’existence d’une véritable Télévision nationale, marocaine, nécessite une grande vision, humaine, artistique et politique, au service de l’épanouissement du pays et des citoyens. Une télévision marocaine qui nous fasse aimer, et nous-mêmes, et notre langue et notre identité. Une télévision marocaine qui favorise la critique et les débats contradictoires. Une télévision marocaine ouverte à toutes les idées, à toutes les élites, à tous les courants de pensée, à toutes les oppositions, à toutes les formations politiques et autres organisations non gouvernementales, sans exception. Une télévision marocaine qui, par des créations hautement artistiques : pièces de théâtre, téléfilms, ballets, concerts, soirées artistiques et divertissements intelligents, réalisés par des artistes marocains, donnera, enfin, du bonheur à nos yeux et à nos sens. Pour que cette télévision nationale et marocaine puisse exister, un jour, il faut qu’un jour existent des hommes libres pour créer cette Télévision nationale, marocaine. Cette Télévision nationale, marocaine, avec une vision universelle, au niveau de son contenu artistique, sociale et politique, aurait pu parfaitement voir le jour et exister pour le bonheur des marocains, de leur roi et de son nouveau règne, si monsieur Faïssal Laaraïchi avait eu assez de vision et de courage pour enterrer définitivement et à jamais l’idéologie, en matière de Télévision, du défunt ministre de l’Intérieur et ses hommes, dont le souci principal était de mettre la Télévision uniquement au service du roi, ne tournant qu’autour de la personne du roi et de l’image du roi, aussi bien pendant les activités du roi et ses déplacements à travers son royaume, que lors des très longues transmissions en direct des solennels cérémonials où le peuple voyait et revoyait, comment les grands dignitaires du régime se jetaient sur la main du roi pour l’embrasser. Ce cérémonial est repris, à la lettre, sous le nouveau règne, et transmis par la Télévision de la même manière et de la même façon. .
Cette Télévision nationale, marocaine, avec une vision marocaine et universelle, c'est-à-dire libre et vivante, moderne et audacieuse, plaisante et intelligente, constructive et instructive, aurait pu parfaitement exister si l’homme, choisi par le roi pour nous la donner, possédait une dimension politique nationale de grande envergure, une vision et un savoir-faire, hors pair, et surtout l’humilité et la modestie. Mais au lieu de nous faire vibrer au diapason des ambitions du nouveau roi et de son nouveau règne qui, à travers la création d’une nouvelle Télévision nationale, marocaine, ne peut être que synonyme d’amour, de respect, d’estime et d’égalité des chances pour tous les enfants de ce brave peuple marocain, brimé, méprisé et bastonné, durant des décennies, l’homme choisi et nommé par le roi pour donner au pays, la Télévision qu’il mérite, opte pour marginaliser les intelligences, fermer les portes de ses deux citadelles, 2M et Al-Oula, aux véritables artistes marocains, aux grands penseurs marocains, aux grands et irréprochables journalistes marocains, aux politiciens propres et intègres qui n’aiment pas faire cette hypocrite apologie du régime .
Ainsi l’homme de théâtre et le cinéaste solitaire que je suis, constamment combattu, interdit par des cinéastes flics, de 1992 à 2000, de réaliser mes films, me revoilà, sous le nouveau règne de Sa Majesté le roi Mohammed VI, combattu par messieurs Faïssal Laaraïchi, Mustapha Ben Ali, Salim Cheikh et l’arrogante et prétentieuse madame Samira Sitail à qui, juste après sa nomination, j’envoie le message suivant : « Mes sincère félicitations. J’espère que 2M, sous ta nouvelle direction, œuvrera pour l’épanouissement du citoyen et du pays par des émissions et des œuvres intelligentes et de grande qualité, en langue arabe. J’espère également que 2M qui n’a jamais diffusé un seul de mes films m’ouvrira ses portes contrairement au patron de la SNRT et ses laquais et courtisans qui me sabotent ». Ainsi, je pensai sincèrement que madame Samira Sitaïl, cette jeune beur que j’avais encouragée à faire de la télévision, et avec qui j’avais fait deux belles émissions (2), allait me recevoir et être à mon écoute, contrairement à monsieur Faïssal Laarraichi qui n’a jamais daigné me recevoir dans son bureau, malgré plus d’une trentaine de demandes d’audience. Idem pour monsieur Salim Cheikh, le nouveau directeur général de 2M qui, lui aussi, à l’image de son prédécesseur monsieur Mostafa Ben Ali, refuse catégoriquement de répondre à mes demandes d’audience : déjà, une dizaine .
Quinze jours après mon message et ma demande d’audience, madame la nouvelle directrice générale adjointe de 2M , me réveille, le 28 juillet à 7 heures 23 minutes du matin, par cet insultant et diffamatoire SMS, : « Nabyl Lahlou, va falloir arrêter d’intimider, de terroriser et d’insulter tout le monde. Ce n’est pas professionnel. La question est de savoir si tu as quelque chose à proposer, en dehors de tes menaces.» .
Le ton est donné par Samira Sitaïl qui n’a eu de cesse de « travailler » dur comme fer pour être et demeurer la seule journaliste et animatrice vedette, en langue française, la langue de la République Française où elle a vu le jour, grandi et vécu jusqu’à l’âge de vingt ans. Elle arrive finalement à devenir la reine de 2M, mais une fois, débarrassée de la concurrence et de la belle présence et prestation des excellentes, dynamiques, cultivées et photogéniques journalistes et animatrices en langue arabe et dialectale, que furent Fatéma Loukili, Malika Malak, Nassima El Horr, Fatiha Ahbabaz, Fadéla Anouar, Soumiya Maghraoui - et que toutes celles qui ont brillé à 2M et ont été mises au placard, et que j’oublie de citer, me pardonnent.
Voilà donc la dame de Kraft de Aïn Sebba, qui malgré ses hautes fonctions de directrice générale Adjointe de 2M et directrice générale de son Information, arrive à trouver le temps pour produire des émissions, en langue française, des émissions maladroitement clonées ou carrément copiées sur des émissions françaises ou belges, qu’animent Hamid Berrada et Fouad Laaroui, deux collaborateurs de Jeune Afrique, qui , respectivement, se la coulent douce à Paris et Amsterdam. .
Voila donc comment ces insignifiants, arrogants et dangereux roitelets du nouveau règne, que sont Samira Sitaïl, Salim Cheikh, Alami Khallouki *, et leur puissant empereur Faïssal Laaraïchi, continuent de marginaliser les potentialités créatrices marocaines, vivant au Maroc et cherchant à servir leur pays le Maroc, au profit de personnes vivant et travaillant à l’étranger. (3) .
Ces nuisibles roitelets me font douter de la capacité du nouveau règne à donner du bonheur au créateur solitaire et combattu que je suis (4), le démiurge incompris qui entame la ligne droite pour rejoindre le Créateur. Pourvu que je n‘arrive pas chez LUI, révolté, dégoûté et antimonarchiste.

Rabat, le 5 mars 2009
Nabyl Lahlou (1) Ma première lettre ouverte à l’Opinion publique a été écrite le 17 février 1970, et publiée par Le journal L’Opinion, suite à l’interdiction de ma pièce de théâtre LES TORTUES et LA GRANDE KERMESSE. .
(2) l’émission « L’homme en question », en 1991, et l’émission « Pour tout vous dire » le 1er octobre 1999. C’est durant cette émission en direct, que j’ai demandé, en direct, que la chaïne 2M soit arabisée. .
(3) Pour Hakim Belabbass qui vit à Chicago, son ami le président directeur général de la SNRT, Faïssal Laaraïchi, lui accorde, chaque année, un million de dirhams, pour joindre l’utile à l’agréable, en lui permettant de tourner un documentaire fiction, pendant les vacances qu’il vient passer au Maroc. Soit trois millions de dirhams depuis 2005. (4) La défunte RTM et l’actuelle SNRT ont acheté les droits de diffusion de quatre de mes films ( 2003 puis 2008) pour trois cents mille dirhams, à raison de trois passages pour chaque film. La défunte RTM et l’actuelle SNRT, ont également coproduit trois pièces de théâtre, soit cinq heures et demi de diffusion pour la somme globale de quatre cent mille dirhams. Soit un total de sept cent mille dirhams. . *Directeur central de la production et de la programmation, et patron du PAD, c'est-à-dire du service Prêt A Diffuser, un sinistre service qui a censuré mon film LA NUIT DU CRIME, de 14 minutes, lors de sa diffusion sur AL OULA, le 1er mai de l’année dernière, à une heure du matin.

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