mardi 6 novembre 2012

LA MARCHE VERTE FACE AUX MARCHEURS ET MARCHANDS

LA MARCHE VERTE FACE AUX MARCHEURS ET MARCHANDS En 1975, pendant que le général Franco agonisait lentement dans son lit de mort, attendant, d’une minute à l’autre, la fin de son long et dictatorial règne, Hassan II, jouant le tout pour le tout, comme dans une ultime et dernière partie de poker où le recours au bluff peut renverser la situation en faveur du perdant, lança trois cent cinquante mille hommes et femmes qui, le 6 novembre 1975, dans une gigantesque marche populaire, appelée LA MARCHE VERTE, vont marcher pour la récupération légitime du Sahara marocain, toujours occupé par les disciples d'Isabelle la Catholique qui continuent, jusqu’à nos jours, d’occuper nos deux villes marocaines que sont Ceuta et Melilla (Sabta et Melilia), pour lesquelles aucune marche, ne serait-ce que de protestations, n’a été pensée ou dessinée. Aujourd’hui 6 novembre 2012, trente sept ans nous séparent de cette extraordinaire et rocambolesque expédition, cette marée humaine, cette Marche Verte, qui a permis à des petites gens de couches sociales diverses de monter dans des trains et dans des camions pour faire un long voyage, peut-être le premier voyage de leur vie. Moi aussi je devais être parmi toutes ces petites gens qui prirent la route pour le sud marocain. Je devais couvrir LA MARCHE VERTE pour le journal L’Opinion où j’assumais la rédaction de sa page culturelle, suite à l’arrestation et à l’emprisonnement arbitraires de khalid Jamaï qui créa la page culturelle pour L’Opinion et l’assuma par des écits, jusqu’à son arrestation à cause d’une photo publié par L’Opinion, montrant le prince héritier et son frère le prince Moulay Rachid, passant devant des mendiants, assis par terre, qui tendant leurs mains. Faute d’accréditation et de badge, accordés par le ministère de l’Intérieur que dirigeait Driss Basri, je n’ai pu donc vivre de près LA MARCHE VERTE. Cependant, je pris ma voiture et fonce vers Marrakech. Pendant mon voyage vers le sud marocain, je voyais de ma voiture de jeunes marocains, heureux, joyeux et rieurs, le drapeau marocain accroché à leurs dos, marcher d’un pas décisif pour rejoindre le peuple de LA MARCHE VERTE. De retour à Rabat, j’écrivis un article intitulé : Marcheurs et Marchands que le journal L’Opinion publia en première page. Dans cet article, j’ai rendu hommage à ces petites gens qui répondirent présents à l’appel de leur monarque, et condamné sévèrement les affairistes et les mercantilistes qui vont exploiter l’affaire du Sahara marocain, pour leurs profits et privilèges. Mardi 6 novembre 2012 Signé : Nabyl Lahlou

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