lundi 16 décembre 2019

BON VENT AUX 35 BÉNÉVOLES



 BON VENT AUX 35 BÉNÉVOLES


Il y a une quinzaine d’années, lors d’un vernissage d’une exposition de peinture à la galerie du Crédit Agricole à Rabat, je me suis trouvé face à face avec monsieur Chakib Benmoussa, ministre de l’Intérieur. Je le salue et lui dis que notre pays a besoin de femmes et d’hommes courageux et audacieux pour le faire avancer et sortir de la léthargie régnante. Aussi  vite que Lucky Luck, qui tire plus vite que son ombre, le ministre de l’Intérieur me répond : Sa Majesté est audacieuse. Le 28 janvier de cette année qui tire vers sa fin, l’attaché culturel de l’ambassade du Maroc à Paris, monsieur Tarik  Ramdani que Sophia Hadi venait de contacter pour solliciter le soutien de l’ambassade pour une représentation de LA CHUTE d’Albert Camus à l’Institut du Monde Arabe, nous invite, Sophia Hadi et moi, pour écouter Roland Cayrol, dans le cadre de Les mercredis de l’Ambassade. Monsieur Chakib Benmoussa, l’ambassadeur de Sa Majesté, nous reçoit gentiment dans un beau salon de l’époque napoléonienne et nous présente au  conférencier, assis sur un canapé napoléonien. Parlant de la situation de la Culture et du théâtre dans notre pays, tout en regrettant l’absence d’encouragements et de soutiens de l’Etat, l’ambassadeur annonce avec fierté à son hôte conférencier Roland Cayrol que Rabat va bientôt avoir un grand théâtre, une œuvre importante voulue par les plus hautes autorités du pays. Justement, monsieur l’ambassadeur, à propos de ce grand théâtre de Rabat, savez-vous que nous n’avons pas de techniciens de haut niveau ?  Les professionnels qui présentent leurs œuvres au Théâtre Mohammed V souffrent des incompétences au niveau du son et de la lumière, primordiaux pour tout spectacle qui se respecte. Il faut former les techniciens pour le Grand Théâtre de Rabat. Dites-le à Sa Majesté le roi. 
Après la conférence de monsieur Roland Cayrol, qui parla de son enfance à Rabat où il est né, et où sa maman a enseigné l’arabe classique dans une collège du quartier Les orangers, nous sommes invités à un Thé marocain. Sophia Hadi profite de ce moment convivial pour redire à monsieur l’ambassadeur son souhait de présenter à paris LA CHUTE, avec le soutien de l’ambassade du Maroc. En prenant congé de cet ambassadeur qui m’a désarmé autant par son humilité que sa sincérité et sa modestie, je lui ai fait part de ma déception de ne pas voir  سفارة المملكة المغربية  sur les affiches et les invitations. « À quoi bon. Nous sommes en France ». « Bien sur, monsieur l’ambassadeur, mais nous avons notre souveraineté en tant que المملكة المغربية, royaume du Maroc, dont la langue officielle est l’arabe. Shakespeare dit dans CORIOLAN : "Le feu périt par le feu; un clou chasse un autre clou; un droit renverse un autre; la force périt par la force." J’ajouterai : "un conseil chasse un conseil ; une commission remplace une autre commission". 
Demain lundi 16 décembre 2019, l’ambassadeur Chakib Benmoussa, président de la Commission chargée du nouveau modèle de développement,  se réunira avec les 35 membres de cette Commission, tous bénévoles. Je sais que Fouad Laroui ne prend jamais l’avion dont il a atrocement peur. Sera-t-il présent à cette première réunion? Sans le moindre doute, car il ne peut rater un rendez-vous aussi important qu’historique. Puis, c’est très agréable pour ce néerlandais d’origine marocaine de savoir combien ses chroniques publiées au 360 lui ont apporté comme argent.

Fermer le Centre Cinématographique Marocain pour transformer ses bâtiments en un grand hôpital dont a le plus besoin une population de plus de quatre cent mille habitants, vivant dans une agglomération qui s’étend au-delà de Temara, peut parfaitement relever de cette Commission, présidée par Chakib Benmoussa, car, depuis plusieurs années, le Centre Cinématographique Marocain avec ses nombreux bâtiments, composés de dizaines de bureaux ou squattent des fonctionnaires, d’un hôtel toujours inopérant depuis sa construction il y a plus de 25 ans, d’une grande salle de cinéma appelée cinémathèque ne fonctionnant pas, un laboratoire pour le développement des films fermé définitivement depuis l’avènement du numérique, un terrain de tennis, une piscine, des  garages et des parkings couverts, ne servent tristement à rien. Son budget annuel, c’est de l’argent jeté dans une poubelle. Le Centre Cinématographique Marocain doit dorénavant relever du ministère de La Culture puisque le ministère de la Communication a été supprimé. La Map ainsi que la SNRT resteront parmi les meilleurs défenseurs du Maroc.  

Transformer l’imposant bâtiment du ministère de la Communication, dont le parking est aussi grand qu’un terrain de football, en une cité universitaire avec restaurants et dortoirs, ne peut être que bénéfique pour tous les étudiants et étudiantes à la recherche d’un logement.

Créer un vrai grand ministère de La Jeunesse et des Sports, et un super ministère de La Culture pour valoriser le citoyen et le responsabiliser en lui donnant les moyens pour se former et s’épanouir, ne pourra que contribuer à forger le marocain et la marocaine de demain. 

Les compétences existent dans notre pays. Nous pouvons les trouver partout, mais très rarement au sein des vieux et décadents partis politiques.

Puissent mes petites suggestions trouver un écho favorable. Que la réussite soit avec vous et avec votre Commission. 

                                                            Rabat, dimanche 15 décembre
                                                            Nabyl Lahlou

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