jeudi 29 mars 2012

N’est-ce pas, Maréchal?

Il est deux heures du matin, en ce vendredi 30 mars 2012, jour du centième anniversaire du protectorat français au Maroc, même si, officiellement, ce protectorat français au Maroc, s'était arrêté à la déclaration de l’Indépendance du pays, en ce 16 novembre 1955, jour du retour de son exil du sultan Sidi Mohammed Ben Youssef dont le père Moulay Youssef mourut, juste une année après votre départ précipité de ce Maroc que vous avez aimé et construit, au service d'une élite et d'une minorité, qui, après l'Indépendance du pays, continuent de se sentir redevables à la France colonialiste pour ce qu'elle avait fait pour elles et pour leurs progénitures, en continuant, comme ils l'avaient fait pendant e protectorat, à servir les intérêts de l'ancienne puissance coloniale, au détriment de la majorité des couches sociales du Maroc.
30 mars 1912 - 30 mars 2012, un siècle, jour pour jour, va s'éteindre, depuis que vous aviez pris possession, sur un plateau d'argent, d'un pays, le Maroc, que vous aviez trouvé totalement ruiné, dans une totale faillite baignant dans une "siba" incontrôlable. Cette belle transaction "immobilière" que vous avez acquise à l’œil, suite à la signature du traité du protectorat, en ce 30 mars 1912, par le sultan Moulay Abdelhafid, vous a donné toutes les cartes blanches du monde pour vous permettre de réaliser tous vos rêves au Maroc, surtout après avoir choisi et mis sur le trône, Moulay Youssef, le frère de Moulay Abdelhafid qui a été acculé à abdiquer.
Le 31 mars 2012, c'est un deuxième siècle qui s'ouvre devant la continuité sournoise et discrète, du même protectorat contre lequel nos parents et nos grands-parents se révoltèrent.
Dans le Maroc d’aujourd’hui, celui de la nouvelle Constitution, la constitution de 2011, née du discours du roi du 9 mars 2011, personne, que ce soit parmi les partis politiques (1), les élites, les associations de la société civile, les artistes, les sportifs, personne n’ose ni n'a le courage de dire et de reconnaître que la vraie langue qui est parlée dans notre pays, dans son administration, par tous les raisonnables, du ministre au dernier petit cadre, n'est autre que la langue française. Et pourtant, la nouvelle Constitution qui fait la part belle à plusieurs langues, ne cite jamais la vraie langue qui domine le pays et les esprits de nos décideurs et nos gouvernants qui nous dirigent le pays. Et cette la langue qui est occultée par la nouvelle constitution, n’est autre que la langue française à laquelle ont eu recours pour parler et débattre, ceux et celles qui ont été appelés à rédiger les textes de la Nouvelle constitution.
Oui, Maréchal, vous pouvez continuer à dormir paisiblement et tranquillement dans votre caveau à Torrey, car votre rêve de faire du Maroc et de son élite, deux instruments au service de la France, est bien une réalité, aujourd’hui.
Pour ma part, je pleure de voir mon pays, sur l’échiquier international, classé entre 100 et 180.
Je pleure également mon pays de ne pas avoir un grand gouvernement, avec de grands ministres souverains, et des parlementaires révolutionnaires, pour permettre aux citoyens d’être fiers de leur belle langue marocaine, la belle langue arabe marocaine, celle qui est le miroir de notre identité.
Le protectorat a divisé la pays, a pillé le pays et a marginalisé tout un peuple marocain vivant en dehors des villes dites impériales.
31 mars 3012, doit être la fin réelle du protectorat.
N’est-ce pas, Maréchal ?

Rabat le 30 mars 2012
Nabyl Lahlou

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