dimanche 19 août 2012

LA LIBERTE RELIGIEUSE PASSE PAR LA LIBERTE SEXUELLE


Le 6 juillet 2012, je reçois le mail suivant :

Bonjour Mr Lahlou,

Je suis Hajar Dehhani, la journaliste de Femmes du Maroc. J'espère que vous vous portez bien et vos projets artistiques aussi.
Nous préparons un dossier sur les libertés individuelles dans le cadre duquel nous sollicitons l'avis d'intellectuels. C'est à ce propos que je me tourne vers vous pour vous poser une question:
• Que pensez-vous du débat actuel sur la liberté sexuelle?
J'espère que vous aurez l'amabilité de répondre à ma question. Je vous remercie d'avance pour votre réactivité.

Hajar Dehhani
Journaliste
Femmes du Maroc

le 16 juillet 2012, je lui envoie ma réponse que que le MAGAZINE du MAROC n'a pas finalement publiée et que je donne à lire à ceux et à celles qui jettent un œil sur mon blog.

Voici ma réponse à votre question à la question :
Que pensez-vous du débat actuel sur la liberté sexuelle?

LA LIBERTÉ SEXUELLE PASSE PAR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE

Il n’y aura jamais de vrais débat (s) sur la liberté sexuelle au Maroc, tant que de vrais débats sur la religion et la liberté religieuse n’auront pas lieu dans ce Maroc du 21èmr siècle, qui, malgré les apparences pseudo-modernistes qui « décorent » les grandes artères de nos villes « européanisées », demeure un pays arabo-musulman foncièrement conservateur, dont 95% de la population reste confortablement drapée de la religion musulmane qui, telle qu’elle imposée et pratiquée, aujourd’hui, demeurera, comme le furent les autres religions célestes qui l’avaient précédée, un frein à toute avancée vers la vraie Lumière Divine qui est celle de l’amour de l’humanité, du progrès pour cette humanité et du bonheur pour toute l’humanité.
Ainsi cette belle religion musulmane, qui m’a été transmise dès le 7ème jour de ma naissance, lors du rituel de l’égorgement du mouton, pendant que dans mon oreille on me chuchotait la « chahada », reste toujours ancrée en moi, en mon for intérieur, en tant que source divine de paix et de sérénité, et ce malgré mes convictions laïques, acquises à l’âge de vingt ans, parce que je me suis habitué, dès mes quinze ans, à confronter mes idées à celles des autres, à débattre de mes idées avec celles des autres. Et si le nom de Dieu venait dans la discussion, aucun tabou ne s’imposait à nous pour l’écarter ou éviter de parler de Lui, alors que c’était la mode courante pour des jeunes de ma génération, nés en 1945, de remettre Son existence en question, comme le firent, un siècle avant nous, d’autres esprits rebelles et libres.
Aussi, moi qui, en ce juillet 2012, avance sagement vers le crépuscule de ma vie, comme le chantait si tendrement Jean Gabin, je pense qu’il est temps pour le Maroc actuel d’abandonner son état moyenâgeux pour être l’Etat, cet Etat qui n’a pas peur d’ouvrir ses télévisions pour des débats quotidien sur LA LIBERTE SEXUELLE et LA LIBERTE RELIGIEUSE. Des débats qui devront se faire dans la langue que parle et comprend le peuple marocain, à savoir l’arabe marocain, car la liberté sexuelle n’a jamais été synonyme ni de débauche ni de prostitution. Aborder le débat sur la question ne peut que faire grandir notre pays qui est classé parmi les trente derniers de la planète. Et dire que les vautours de la publicité l’avaient nommé « Le plus beau pays du monde ».
Ouvrir quotidiennement les télévisions marocaines ainsi que les radios, privées et étatiques, aux vrais débats afin de permettre au peuple marocain, nourri de médiocrités cathodiques, de sortir de sa léthargie et de son inertie séculaires, et au pays d’accéder au rang d’une nation respectée, est la seule arme pacifique car intellectuelle, pour démasquer l’hypocrisie religieuse et faire tomber les masques des obscurantismes.
Rabat 16 juillet 2012
Nabyl Lahlou




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