vendredi 18 octobre 2013

E MIRACLE DU 30 FÉVRIER



LE MIRACLE DU 30 FÉVRIER
Qui croire ? La direction du Théâtre National Mohammed V, qui annonce dans son nouveau programme que la subvention du Théâtre National Mohammed V a été augmentée de dix millions de dirhams, ou le directeur de cet établissement étatique qui dit qu’il n’a pas les moyens pour produire ou coproduire de grandes pièces de théâtre , à l’image de ma nouvelle pièce de théâtre LE MIRACLE DU 30 FÉVRIER  qui sera jouée au Théâtre National Mohammed V, mercredi 20 et jeudi 21 novembre 2013..
Comme je l’ai dit et répété à presque tous les ministres de la Culture que notre pays a connus, et plus recemment à l’actuel ministre de la Culture, monsieur Mohammed Amine Sbihi,  « Le Théâtre National Mohammed V » doit cesser, d’une part, de fonctionner comme une salle de location pour spectacles et meetings politiques et autres galas scolaires, et, d’autre part, mettre un terme à sa politique qui consiste à acheter des spectacles « produits et montés » par des comédiens fonctionnaires et des fonctionnaires amateurs qui se sont constitués en « Associations à but non lucratif »  pour pouvoir bénéficier des subventions annuelles que ce soit du ministère de la Cultures, du Théâtre national Mohammed V, ou d’autres organismes..
Notre pays qui, depuis l’Indépendance, n’a jamais pu réaliser une seule belle œuvre théâtrale, digne de l’universel, a plus que jamais besoin de montrer à ces citoyens qu’il n’est plus le Maroc des années 60/70, et que sa politique culturelle et théâtrale ne doit plus rester celle des années 60/70.
Cette politique culturelle, poursuivie de la même manière depuis des décennies, demeure aux yeux des citoyens avertis et et réveillés, si pauvre et insignifiante culturellement et théâtralement, qu’elle ne peut être que condamnable pout notre image. Car, dès l’aube de l’indépendance, le mimétisme archaïque et l’inertie renouvelée et renouvelable, avaient le fer de lance de cette politique culturelle et théâtrale .Cette  politique d’un autre âge doit définitivement disparaître pour laisser la place à une nouvelle politique culturelle et théâtrale, moderne et audacieuse, vivante et vivifiante, au service de l’épanouissement du citoyen. Car une politique culturelle, artistique, religieuse, tel qu’elle a été véhiculé depuis l’Indépendance de notre pays, en 1956, ne peut, archaïque et arriéré qu’elle apparaît aujourd’hui aux yeux des citoyens non endormis,  ne peut que continuer à  engendrer et à consolider une société intolérante, haineuse, agressive et extrémiste, toute prête à sévir et à brandir le coutelas pour punir, comme cela est arrivé dans la ville de Nador où un garçon et une fille, deux adolescents de 14 ans, se sont embrassés dans une ruelle du quartier où ils habitent.
Aussi l’image de ces hommes qui brutalisent des couples, réunis devant le Parlement marocain, pour s’embrassent, en signe de solidarité avec les deux jeunes adolescents de Nador, montre bel et bien que nous vivons dans une société frustrée qui a peur de la liberté tout court et de la liberté d’aimer.
La culture, le théâtre, le cinéma, la musique, la chorégraphie ainsi que le chant et la dance, auraient pu faire avancer notre société et notre pays, si  le système politique, qui gère notre quotidien,  avait moins recours à la religion.
                                                                   Rabat,  18 octobre 2013
                                                                   Nabyl Lahlou

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