mercredi 2 octobre 2019

VOULEZ-VOUS FEUILLETER LE PROGRAMME AVEC MOI


VOULEZ-VOUS FEUILLETER LE PROGRAMME AVEC MOI

Il y a une dizaine de  jours, j’ai reçu par courriel une invitation au nom du ministre de la Culture et de la présidente de la Fédération des Industries Culturelles et Créatives, me conviant à assister aux 1ères Assises des Industries Culturelles et Créatives qui se tiendront à l’hôtel Sofitel à Rabat, les 4 et 5 octobre prochain. J’ai poliment décliné cette invitation en expliquant les raisons de mon refus dans un article que le site ARTICLE 19 a bien voulu publier. A quatre jours  de l’ouverture de ces 1ères Assises des Industries Culturelles et Créatives, les organisateurs m’envoient le programme de ces 1ères Assises, illustré par les photos des intervenants et des intervenantes, sept portraits forment la première rangée, tout en haut de la feuille de route de ces 1ères Assises. Les concepteurs de cette feuille de route ont tenu à placer la photo du ministre de la Culture Mohamed El Araj, entre le portrait du chef du gouvernement, monsieur Saad-Eddine Othmani -qui, en son for intérieur, sait  que la Culture n’a  jamais été son dada, et que  le  cinéma, le théâtre, la peinture, la musique moderne et la chorégraphie, n’ont jamais fait partie de ses préoccupations de jeunesse, encore moins depuis que le virus de l’idéologie islamiste s’empara de son âme, de son esprit et de tout son être- et le portrait  du président du parlement, Habib El Malki, qui inaugura sa carrière politique, en  tant que président de l’Association des Étudiants Musulmans Nord-Africains à Paris, et responsable de son bulletin mensuel L’AEMNA dans lequel Tahar Benjelloun écrivit un article sur ma pièce de théâtre Ophélie n’est pas morte, que je jouais à la Maison du Maroc à Paris,  tous les soirs, du 1er au 16 janvier 1972. Les quatre autres photos de la première rangée sont celles de messieurs Ahmed Reda Benchamsi, ancien ministre, Mohamed Benchaaboun, ministre en exercice, et Salah-Eddine Mezouar, ancien ministre des Finances, ancien ministre des Affaires Étrangères, ancien président du Rassemblement National des Indépendants et actuel président de la CGEM, dont il a fait briller l’image et celle de son Université d’Eté, en faisant dérouler le tapis rouge pour Nicolas Sarkozy qui, en tant que Président  de la République Française, avait pris part à la destruction systématique de la Libye, aujourd’hui à feu et à sang, et contribua à la chute et la mort de son président Mouammar Kadhafi, en 2011. La dernière photo de la première rangée représente madame Neila Tazi, présidente de la Fédération des Industries Culturelles et Créatives, qui n’a jamais voulu une seule fois voir la pièce de théâtre LA CHUTE d’Albert Camus, en langue française, ou ALI IXE de l’auteur de cet article, en langue arabe,  pour se cultiver, théâtralement, et se libérer, artistiquement, de la main mise de la gnawaphonie sur son esprit et ses choix musicaux. A  la deuxième rangée, qui comprend la photo du ministre de l’Education Nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, dont l’incapacité à prononcer correctement une phrase en arabe classique a fait le tour de la planète Buzz, seule la photo de madame Elisabeth Guigou, ex-garde des sceaux dans le premier gouvernement Mitterrand, rayonne comme rayonnent les belles photos des belles actrices de renom, illustrant les catalogues des festivals de cinéma. Clôt la deuxième rangée, Mahi Binebine,  fils du « bouffon » du roi Hassan II, et frère de Azzedine Binebine, pilote de chasse qui vécut, durant vingt ans, l’enfer du bagne de Tazmamart. La 3ème rangée comprend cinq portraits dont celui de Hicham Abkari, directeur du Théâtre Mohammed VI, où Sophia Hadi n’a pu présenter LA CHUTE d’Albert camus, à cause de l’absence totale de l’équipement technique et des projecteurs. La FICC doit aider à l’achat de projecteurs pour ce Théâtre qui porte le nom du souverain, et dont le directeur n’est autre que le vice-président de la FICC. Je saute la  4éme rangée et passe à la cinquième où trônent le portrait du milliardaire Mohamed Berrada,  cet ancien ministre des Finances et ancien ambassadeur de Sa Majesté le roi à Paris  qui jubile de joie et de bonheur à l’idée de savoir qu’il va revoir et écouter Elisabeth Guigou, l’illustre invitée de la CGEM et l’illustre intervenante dans ces 1ères Assises, et celui de Mehdi Qotbi  qui, tout en jouissant d’une Carte blanche pour faire ce qu’il désire et veut pour le bien de la peinture et des Musées marocains, m’avait fait beaucoup de peine en le voyant s’agiter comme un graisseur d’autocar qui crie et hurle pour faire monter dans cinq minibus les journalistes venus couvrir l’ouverture de la  1ère Biennale féminine organisée au musée contemporain Mohammed VI  a  Rabat. En regardant la photo de Narjiss Nejjar, à la 5ème rangée,  j’ai eu  la  nausée car je n’aurai jamais cru que cette cinéaste, qui, à mon sens, doit continuer à se battre – et combien même elle a raté totalement son dernier film - accepte de devenir fonctionnaire en tant que directrice de la Cinémathèque Nationale, une cinémathèque fantôme qui ne fonctionne pas et par conséquent condamne sa directrice a se la couler douce tout en acceptant de  recevoir un salaire mensuel,  depuis sa nomination en février 2018.  Aussi, en regardant la photo de Abdelkader Retnani collée à coté de celle de Narjiss Nejjar,  je me dis toujours, pourquoi cet ogre de l’édition, depuis qu’il a  reçu une subvention du SCAD pour l’édition de deux de mes pièces de théâtre,  ne veux jamais me dire combien d’exemplaires ont été vendus de mes deux pièces LES TORTUES ET SCHRISCHMATURY que sa maison d’Edition EDDIF avait édités, sans me signer de contrat. Et jusqu’à présent, je ne sais rien et continue a ne rien recevoir comme auteur.
En bas de la feuille de route de ces 1ères Assises, les  photos de Jack Lang et de son compatriote Nabil Ayouch, sont l’une à côté de l’autre. Ce producteur de téléfilms et petits films français, joués par des marocains, n’a jamais eu la délicatesse ni l’élégance de reconnaitre que c’est grâce a moi qu’il a pu crier, haut et fort, que sa mère est juive. Car dans une interview avec le journal Al-Ahdath Al-Maghribia, j’avais dit : «  Si ma mère était juive, je serais fier d’être juif. Un juif heureux et militant comme Abraham Sarfaty. Pas un juif comme André Azoulay. Nabil Ayouch doit être fière de dire que sa mère juive ». Quant au Président de l’Institut du Monde Arabe, qui va lui aussi intervenir dans ces 1ères Assises, je ne sais qui de Jack ou de Lang  continue à nous mentir, à Sophia Hadi et à moi, en nous affirmant, quand nous l’avions récemment vu au Musée d’Art Contemporain Mohammed VI, qu’il n’a jamais reçu une seule lettre des quatre lettres que nous lui avons écrites et envoyées pour solliciter la programmation pour une seule représentation dans la grande salle de l’Institut du Monde Arabe de LA CHUTE  d’Albert Camus,  jouée par Sophia Hadi.
Vendredi 4 octobre 2019, à l’hôtel Sofitel à Rabat,  l’exception du chef du gouvernement, du ministre de la Culture et du président du parlement, qui prendront la parole  dans la langue du Dad, la très belle langue arabe, tous les intervenants et toutes les intervenantes, marocains et étrangers, useront de la langue française, débattront des divers thèmes en langue française et élaboreront et défendront, en langue française, la Culture qu’ils voudront imposer, véhiculer et semer : La culture de l’argent.
Aujourd’hui mercredi  2 octobre 2019q, je reçois un message des organisateurs des  1ères Assise, disant : Il ne reste plus que quelques jours pour confirmer votre présence. Ma réponse est simple : Je ne serai pas des vôtres.
                                                                           Rabat  2 octobre 2019
                                                                           Signé : Nabyl Lahlou

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