dimanche 2 octobre 2011

FONDUS ENCHAÎNES POUR CAROLINE HUPPERT


Depuis que j'avais envoyé, en 1998, à monsieur Michel  de Bonnecorse, ancien ambassadeur de France au Maroc, une lettre au ton révolté et au contenu dénonciateur, tous les directeurs de tous les Instituts français au Maroc, décidèrent de ne plus me fréquenter et de ne plus accepter de coproduire avec moi  des pièces de théâtrales. Moi qui fus le premier à jouer en langue française dès 1965, et qui a monté des pièces de théâtre pour le compte des Centres Culturels Français, dès 1969, à une époque où jouer en langue français signifiait pour les marocains,  trahir sa patrie, je pense que je ne mérite pas d'être sanctionné pour avoir dénoncé des abus de corruption au sein du SCAD,  en 1998.
Aussi à l'occasion de la tenue à Tanger du Festival méditerranéen du court métrage (du 03 au 08 octobre 2011) j'ai pensé donner à lire aux futurs scénaristes et cinéastes marocains, ce papier d'humeur que j'avais écrit le 16 décembre 2003, et envoyé par fax à  Souné Wade, ex-directrice de l'Institut français de Marrakech où elle choisi de passer le restant de ses jours...
J'espère que cet embargo qui me frappe et qui dure depuis plus de dix ans sera définitivement levé pour me permettre de renouer avec la belle création théâtrale en langue française..


En marge de Rencontres des auteurs de la création audiovisuelle
Séminaire organisé par l’institut français de Marrakech en 2003

 FONDUS-ENCHAÎNES POUR CAROLINE HUPPERT

Séquence 1 :   Je ne connaissais pas madame Souné Wadé quand mes lèvres se posèrent sur sa petite main frêle pour un baise-main des plus respectueux. C’était un soir à l’Institut Français de Marrakech, en présence de Costa Gavras, invité pour présenter son film AMEN, dans le cadre du deuxième Festival International du Film de Marrakech de 2002.


Séquence 2 :  Souné Wadé qui ne savait pas qui était l’homme qui venait de lui faire le baise-main, me verra, quelques instants plus tard, en bon bonimenteur, raconter des blagues et des histoires pour faire patienter l’assistance, venue découvrir le dernier et beau  film de Costa Gavras qui, lui-même, ne pouvait ni parler ni présenter son film au très nombreux public, tant qu’André Azoulay, représentant du Festival International du film de Marrakech, n’était pas encore arrivé. Il arrivera avec une demi-heure de retard pour prendre la poudre d’escampette, juste cinq minutes après le commencement du beau film  AMEN.

Séquence 3 : Le 18 décembre 2002 (bientôt un an), je suis reçu par monsieur Jacques Laemlé, le nouveau conseiller culturel adjoint, pour solliciter le  soutien de son service à la production de ma nouvelle création théâtrale : CALIGULA de Albert Camus.« Je ne peux soutenir une création théâtrale ou un projet artistique que s’ils sont associés ou patronnés par l’un des sept Instituts Français, installés dans notre pays. » me dit jacques Laemlé. Sur le champ, je lui fis part de mon désir de réaliser CALIGULA,  en collaboration avec Souné Wadé, la directrice de l’Institut Français Marrakech, avec qui j’ai eu des atomes crochus, dès le premier baise-main.


Séquence 4 : En février 2003, tendre, affectueuse, chaleureuse, respectueuse et à lécoute de linterlocuteur,  Souné Wadé me reçoit pour m’écouter lui proposer  d’accueillir mes sept films, et  participer à la production de CALIGULA. Intéressée, bien que la tête légèrement ailleurs, Soubé Wade pense qu’un tel projet pourrait bien voir le jour en octobre 2004, car en octobre 2003, elle allait accueillir Peter Brook -qui ne vint pas- mais envoya sa troupe présenter un magnifique et envoûtant spectacle : Le costume. C’était en octobre dernier, au Théâtre Mohammed V.

Séquence 5 : Souné  Wade est un amour de petite femme (par la taille), pleine de vie et d’envie d’entreprendre de beaux projets pour l’Institut Français de Marrakech. Mais malgré les nombreux contacts que j’ai eus avec elle et les coups de téléphone que je lui ai donnés pour m’enquérir du sort de mon Caligula et de ma rétrospective cinématographique, aucune réponse ne me fut donnée par téléphone ou  notifiée par écrit. Orage?  Ô rage ! Ô désespoir ! Ô détracteurs-ennemis.

Séquence 6 : Le lundi 6 décembre 2003, toujours sous le charme des atomes crochus, je prends mon téléphone et appelle ma Wadé, ma Souné, pour savoir s’il y a de l’espoir pour projeter mes films à l’Institut Français de Marrakech, et s’il y a espoir de voir aboutir notre projet sur CALIGULA.
Souné Wadé me propose alors de venir à Marrakech pour prendre part à un séminaire sur l’écriture du scénario et la réalisation audiovisuelle.  « Et pour mes films et Caligula », lui dis-je. « On en parlera à Marrakech », me rétorque-t-elle.
Le jour même, je reçois un fax me confirmant mon invitation et l’hôtel où je vais dormir : Le Tafilalet, un 4 Etoiles, si cher à feu Moulay Ahmed Alaoui.

quence 7 : Jeudi 10 décembre, le train de 14 heures dix en partance pour Marrakech a une bonne heure de retard. J’arrive donc à Marrakech à 20 heures moins dix, au lieu de 18 heures 30.  Le responsable de l’accueil me fait savoir que c’est à la Maison  de Denise Masson que je vais passer mes trois nuits. Quelle magnifique et belle demeure, cette sobre et simple maison, calme et sans artifice, comme une peinture figurative, naïve et reposante. Et comme la  chambre qu’on m’a donnée me rappelait les chambres de bonnes que j’ai habitées à Paris, j’étais heureux et ravi. Le soir même, à 21 heures, à la Maison Denise Masson, une petite réception, sobre et conviviale, est offert par Souné Wadé  pour permettre à tout le monde de faire connaissance.

Séquence 8 : Vendredi 11 décembre, à 10  heures 30, assis sur les gradins du théâtre en plein air de l’Institut Français de Marrakech, sous un soleil qui avait froid lui aussi, les quelques scénaristes et réalisateurs français et marocains, entouré des 13 élèves de la 3ème année de l’Isadac, allaient débattre, sous la direction de Caroline Huppert, du rôle de l’école dans la formation des scénaristes et des réalisateurs. Et comme je suis un autodidacte, j’ai insisté pour qu’on n’oublie pas non plus de parler de celles et ceux qui ne viennent d‘aucune école. Une des participantes à ce séminaire, Joëlle Goron, scénariste et dialoguiste de plusieurs télé-films et films français, s’est sentie heureuse que je soulève la question, car, tout en étant une excellente scénariste, elle est fière de répéter qu’elle est une autodidacte. Mais triste et lugubre note musicale lors de cette rencontre qui aurait pu se commencer en beauté et en intelligence si Souné Wade, en bonne fonctionnaire française, qu'elle, n'avait pas invité un mauvais ex-fonctionnaire marocain, un inculte et  un imposteur en matière de critique de cinéma, j’ai nommé l'ignare et l’ignorant Mohammed Bakrim, ex-instituteur devenu critique au journal Libération porte parole de l'USFP...Pauvre USFP... 

« Promouvoir la création artistique sous toutes ses formes, donner aux artistes français et marocains, et plus généralement francophones, la reconnaissance et le statut auxquels ils ont légitimement droit, fait partie des missions imparties aux instituts culturels français, et en l’occurrence à celui de Marrakech.», dit Souné Wadé, lors de la journée inaugurale de ces rencontres  qui auraient dû permettre aux auteurs marocains de la vraie création, d'être invités, eux aussi,  et bénéficier de projections pour leurs télé-films et films, afin que la partie française - qui a présenté un film très beau film et deux excellents tété-films,  n’ait pas eu trop pitié de nos faiseurs de téléfilms, suite à ce qui lui a été donné  de triste et de  lamentable à regarder et à écouter, comme  ce très mauvais télé-film, présenté au nom de Télévision Marocaine, signé par un inculte et un imposteur  en matière de cinéma, j'ai nommé le sordide Mohammedf Lotfi.


Rabat le 16 décembre 2003
Signé Nabyl Lahlou

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