samedi 30 mai 2015

LA VOLUPTE ET LA LOURDEUR



LA VOLUPTÉ ET LA LOURDEUR

Milan comme Marrakech commence par la lettre M. Si le  merveilleux, le féérique, l’envoûtant, le magnifique, le beau, le très beau, le sensuel et l’enivrant, sied comme de grands tableaux de peinture aux grandioses tableaux de danses que Le Ballet National de Milan présenta au Théâtre National Mohammed V, dans le spectacle de la Compagnie O de Marrakech, la solitude, la tristesse, la misère et la déchéance de la femme et de son corps, vieillis, parce que privés d’amour et de plaisir, trainent comme des sacs remplis de ciment sur les planches de la salle Bahnini du ministère de la Culture. Si les beaux et magnifiques danseurs et danseuses du ballet national de Milan  m’ont donné un grand plaisir visuel  à travers leurs chorégraphies d'une pure beauté et d'une grâce esthétique paradisiaque, baignant  dans une sobriété et simplicité que Verdi et d'autres grands compositeurs élevaient à une sensation métaphasique  suprême, les quatre bonnes femmes de la Compagnie O me faisaient pitié en les voyant se mouvoir avec leurs corps flasques et enlaidis par l’âge et le poids de leur ancien statut de Chikhates, de chanteuses et de danseuses dans les cabarets populaires.
Si je n’ai pu aller saluer le metteur en scène Carlos et les danseurs et danseuses du Ballet National de Milan, que l’ambassadeur d’Italie, un chauve, magnifiquement grand et mince, présenta au public  de Rabat comme étant les vrais ambassadeurs de l’Italie (m’entendez-vous ambassadeurs de Sa Majesté le roi !), grâce au sympathique directeur de l’Institut Français de Rabat, qui m’invita prendre un pot à la terrasse de l’institut, qui donne sur la Cathédrale (vive la liberté de penser et de voir), j’ai fait la connaissance de Bouchra Ouizguen, danseuse étincelle, et des quatre bonnes femmes que les agents de sécurité de l’Institut Français de Rabat  n’avaient pas laisser entrer pour le pot, car elles étaient habillées en djellabas ternes et fripées, à l’image des vieilles femmes de ménage, ou de celles femmes qui cherchent du travail comme bonnes.
Ces quatre femmes sont aux nues car elles vont bientôt voyager en Europe et en Amérique latine pour exhiber dans des festivals leurs corps, lourds de tristesse et de désolation, que vient secouer, de temps en temps, l’étincelle de la Compagnie O, j’ai nommé Bouchra Ouizguen, qui doit se battre pour porter son travail à la connaissance du grand public marocain populaire, car elle lui permettra de voir une autre forme de spectacle.
Puisse Bouchra Ouizguen participer au prochain Festival National du Théâtre.
M’entendez-vous, cher et estimé ministre, Mohamed Amine Sbihi ?
                                                                  Rabat le 30 mai 2015
                                                                  Nabyl Lahlou 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire